De l'inscription de Septemvri dite « inscription de Pistiros », il ressort que Pistiros est une polis qui fut autrefois sujette du roi Kotys (I) et qui, au moment de la gravure de l'inscription, est sujette d'un des trois successeurs de Kotys. Elle doit être localisée à l'endroit où Hérodote (VII 109, 2) situe une ville de ce nom : sur la côte égéenne de la Thrace, non loin du débouché du Nestos. Les deux emporia dont il est question sont (...) des places de commerce situées à l'intérieur du pays thrace, contrôlées et financièrement exploitées par le roi. La cité de Pistiros joue un rôle d'intermédiaire entre le roi, d'un côté, et de l'autre côté, les emporia de l'intérieur, la cité de Maronée et les marchands de Thasos et d'Apollonia résidant à Pistiros. À la lumière d'autres informations sur le royaume des Odryses, il semble bien que non seulement Kotys, mais aussi un de ses trois successeurs, Amatokos (II), exerçait son pouvoir à la fois sur la vallée de la Haute Marica et sur la côte égéenne. Ainsi, c'est ce dernier qui est l'auteur de la première partie de l'inscription, qui jette alors quelque lumière sur l'étendue de son pouvoir. Le réseau de communications, dont l'inscription suppose l'existence, se situe bien dans la réalité géographique de la région. On notera en particulier les liens qui unissaient la vallée de la Haute Marica au monde égéen à travers les Rhodopes. (shrink)

Une nouvelle lecture de la tablette de plomb qui a fait l’objet d’un article du BCH 139‑140 (2015‑2016), p. 211‑236, est proposée sur la base d’une vieille photographie qui a été retrouvée récemment. Elle n’infirme pas l’interprétation d’après laquelle cette tablette serait un texte magique écrit par (ou pour) le célèbre banquier Pasiôn.

L’individu dont le nom, Pasiôn fils de Dikaiarchos, est gravé sur une tablette de plomb publiée par D. Jordan en 2003 (SEG LIII 256) est bien le célèbre banquier Pasiôn, comme l’éditeur l’a soutenu, mais l’interprétation du texte proposée par celui‑ci ne semble pas convaincante. Il ne s’agit pas d’une lettre, mais d’un texte destiné à servir dans une opération magique, un katadesmos dirigé contre des personnes dont trois sont connues grâce au plaidoyer pseudo-démosthénien Contre Nikostratos. Les circonstances dans lesquelles (...) Pasiôn décida d’agir contre ces personnes par le biais de la magie ne se laissent pas établir ; il est cependant permis de supposer qu’il était mécontent des rapports entre elles et son fils aîné, Apollodôros. Il ne semble pas que cette opération magique ait été liée à un procès judiciaire. Il est intéressant, bien que non surprenant, de constater qu’il pouvait arriver à un homme très riche et influent comme le banquier Pasiôn d’avoir recours à la magie. (shrink)