Abstract
L’examen des deux descriptions platoniciennes du plaisir intellectuel en République IX et dans le Philèbe soulève diverses questions : d’abord celle des critères qui permettent de démontrer leur supériorité sur les autres plaisirs, ensuite celle de savoir dans quelle mesure leur caractérisation, notamment leur qualité de plaisirs purs, est compatible avec le modèle général du plaisir comme réplétion, dans lequel Platon vient les inscrire. Il s’agit donc d’examiner la cohérence du traitement platonicien du plaisir intellectuel et sa capacité à faire face à deux objections qui lui sont traditionnellement opposées : est-on fondé à affirmer leur caractère pur, c’est-à-dire sans lien avec la douleur? Le modèle de la réplétion qui leur est appliqué permet-il de penser d’autres plaisirs que ceux émanant de l’apprentissage, c’est-à-dire du comblement d’un manque préalable?