Abstract
Moïse Maïmonide (1168-1204) a combattu avec acharnement l’idée de la corporéité divine, car elle est contraire à la proclamation de l’existence d’un Dieu unique, la croyance fondamentale du peuple d’Israël. D’autre part, bien que la religion demande que l’on admette la création dans le temps, l’éternité du monde est la seule preuve philosophique de l’existence divine. Ces convictions, acquises dans sa jeunesse sous l’influence de l’orthodoxie almohade, sont clairement exprimées dans son Mishnéh Torah. C’est en raison des critiques acerbes des dirigeants rabbanites qu’elles le sont beaucoup moins dans le Guide des Égarés, comme le montrent les brouillons autographes. De plus, une note manuscrite, écrite dans sa vieillesse sur son exemplaire personnel d’un autre de ses livres, prouve que Maïmonide n’avait pas changé d’avis en ce qui concerne l’éternité du monde.