Abstract
Cet article présente l’esquisse d’une histoire conceptuelle du bien commun, en considérant le tournant que représente la critique moderne des positions d’Augustin et de Thomas d’Aquin, en particulier dans le Léviathan de Thomas Hobbes. Ce tournant n’est pas exposé dans les termes de Michel Villey, qui y voit avant tout l’abandon de l’ontologie aristotélico-thomiste, mais comme le résultat de l’interprétation du bien commun politique à partir du conatus essendi, c’est-à-dire des principes de la métaphysique classique. Par contraste, le bien commun, selon la tradition chrétienne authentique, se caractérise par son statut eschatologique, et non par la domination de l’effectivité se conservant soi-même.