RésuméCette étude présente en quelque sorte le bilan des recherches de l'auteur, et en explicite le principe d'intelligibilité. Les thèmes abordés sont aussi divers que les dimensions de la philosophie elle‐même; le principe en est l'analyse des structures de pensée, c'est‐à‐dire une méthode permettant de dégager l'intelligibilité des choses qui se présentent à l'expérience humaine, en en ordonnant les éléments empiriques. Or, c'est la philosophie qui révèle l'intelligibilité des choses. La méthode d'analyse des structures de pensée permet donc de comprendre (...) aussi bien la diversité des choses que la spécificité des doctrines, en ordonnant les premières à leurs causes premières et les secondes en un système intelligible, dont les éléments, les doctrines spécifiques, se répondent les unes aux autres et s'ordonnent à une structure d'intelligibilité première, participée par chacune et indissociable du système qu'elle constitue avec toutes.Le projet est ambitieux; le principe en est d'une extrême simplicité. Il réside dans le fait empiriquement incontestable des questions premieres de l'intellect humain, auxquelles répondent la pluralité des causes. L'analyse des structures de pensée est donc une méthode d'induction causale, qui prend un tour spécifique selon l'ordre qu'elle institue entre les causes: causalité réciproque de causes totales, ou causalité concourante non réciproque de causes partielles. Le premier ordre détermine la structure de pensée aristotélicienne; le second, la structure de pensée scotiste. Le passage de l'un à l'autre est la révolution doctrinale la plus importante que l'Occident ait vécue, la seule véritable à proprement parler, puisqu'elle commande le courant dominant de la philosophie occidentale jusqu'à nos jours. On s'en rend bien compte en suivant les implications de la structure de pensée scotiste dans les cas examines ici: composition de la substance, intellection, volition, relation de la toute‐puissance divine et de la puissance active créée. (shrink)