S'il est vrai que le XVIe siècle italien, ou Cinquecento, correspond à une affirmation extraordinaire des pouvoirs de l'image, il est également incontestable que cette profusion s'accompagne d'une stratification théorique réunissant, par exemple, la théologie et la philosophie, la magie naturelle et la morale, la médecine et la politique. Peut-on définir un fil directeur dans cette diversité thématique? Peut-on définir une "unité systématique" ou une homogénéité, permettant de mettre en évidence la spécificité de la notion et de la pratique de (...) l'image à la Renaissance, ou bien faut-il accepter l'hétérogénéité des perspectives? C'est de telles questions que part l'auteur pour interroger la pensée de Renaissance, en construisant une cartographie des images à partir d'un corpus d'auteurs précis : Nicolas de Cues, Marsile Ficin, Pic de la Mirandole, Le Tasse, Giordano Bruno. Au terme du parcours, qui implique un réexamen d'ouvrages majeurs comme les Essais d'iconologie de Panofsky, Devant l'image de Georges Didi-Huberman et Pouvoirs de l'image de Louis Marin, il apparaît que la différence des approches et des questions traitées n'empêche pas de déterminer une vision d'ensemble dans la pensée de la Renaissance. (shrink)

Simon Brunfaut tente dans cet article une lecture « henryenne » de la lecture henryenne de Marx, où il souligne d’emblée que « la réflexion de M. Henry est transcendantale d’un bout à l’autre – et ce même dans le Marx qui n’est pas, il faut le rappeler, une analyse politico-économique, mais bien métaphysico-praxique, ontophénoménologique. » Or tel est sans doute le problème de fond auquel se confronte toute lecture du Marx. Si l’on accepte que les thèses les plus radicales, (...) mais aussi les plus discutables de M. Henry lisant Marx, ne sont justement pas des hypothèses de lecture ou les axiomes d’une quelconque « philosophie pratique », mais des manières pour l’auteur de L’essence de la manifestation de reformuler des intuitions ontologiques fondamentales, peut-être est-ce en dernière instance celles-ci qu’il faudrait interroger soigneusement. (shrink)

Certains individus très hautement placés dans l'échelle sociale se désignent volontiers comme transhumanistes. On les trouve souvent à la tête de grandes sociétés à la pointe de la pointe de la technologie. Cette super-élite, immensément riche, promeut le mythe de l'explosion technologique, avec une reprise fantastique de la croissance économique. Elle ne s'inquiète guère de tous les avertissements catastrophistes, car toutes les menaces seront annihilées par la Techno-Science! Pour faire partager cette vue radieuse à ceux qui en sont naturellement (...) les premières victimes, les puissants ont trouvé quelques philosophes savants qui ont construit le mythe du transhumanisme : édifice, séduisant et fascinant, mais véritable imposture. (shrink)

In 1943, Jean-Paul Sartre published several important articles of literary criticism on Blanchot, Camus and Bataille. In addition to propounding his own literary views, these articles functioned as a means of marking out his own version of existentialism, which risked being conflated with the Camusian absurd. Whereas Camus, according to Sartre, advocated a detached attitude in the face of the meaninglessness of existence, Sartre maintained that the subject cannot withdraw from the situation and that existence is ultimately meaningful. One author (...) in particular, Franz Kafka, acts as the figurative ‘prism’ through which Sartre challenges rival versions of existential thinking. He does so by introducing the concept of le fantastique on account of Kafka’s work. In so doing, Sartre not only rebutted the dominant interpretation, according to which Kafka was an absurd author, but also uncovered a historical critique implicit in the Prague author’s work. (shrink)

Resumen: En el presente trabajo analizamos el aspecto fantástico de El casamiento y de El coloquio de los perros a la luz de las teorías sobre el género fantástico de Tzvetan Todorov y de David Roas. Nos interesan las ideas de Roas especialmente en la medida en que valoran y, al mismo tiempo, problematizan la teoría de Todorov. Nuestro análisis explora la tensión que se establece al interior del texto cervantino entre lo real y lo imposible, con el propósito de (...) ilustrar las nuevas posibilidades interpretativas y los nuevos sentidos sobre el género fantástico que la teoría contemporánea le ofrece al lector actual. La tensión que producen las lecturas posibles ilustra perfectamente las subdivisiones de género que Todorov habría de proponer tres siglos más tarde: lo maravilloso, lo extraño y lo fantástico. Palabras clave: fantástico, real, imposible, Cervantes, Todorov: In this paper we analyze the fantastic element in Cervantes' El casamiento engañoso and El coloquio de los perros, under the light of Tzvetan Todorov's literary theory on the fantastic genre in his Introduction à la littérature fantastique, contrasting it with David Roas' thoughts on the same topic in his essay titled "La amenaza de lo fantástico”. We are interested in Roas' ideas in particular, because this scholar values and yet challenges Todorov's theory. Bearing both perspectives in mind, here we explore the tension that Cervantes' texts under scrutiny create between real and impossible situations, in order to illustrate new interpretative possibilities of the fantastic genre that contemporary literary theory allows the reader nowadays. The tension that Cervantes' texts produces in the contemporary reader due to the several possible interpretations such texts offer, perfectly illustrates the subdivisions that Todorov would set forth three centuries later: the marvelous, the uncanny, and the fantastic. Key words: fantastic, real, impossible, Cervantes, Todorov. (shrink)

L'étude des mathématiques de la préhistoire ne peut être fondée uniquement sur les documents archéologiques bruts, sous peine de stérilité ; elle a tout intérêt à les mettre en situation grâce au comparatisme ethnographique, selon lequel les sociétés primitives actuelles ou récemment disparues nous renseignent sur nos ancêtres de la préhistoire. D'abord utilisée spontanément par quelques historiens des mathématiques, cette méthode est de nos jours rejetée en principe par le courant récent des ethnomathématiciens. Il s'agit de montrer par quelques exemples (...) que la méthode est pourtant féconde, d'une part parce qu'elle ruine les constructions fantastiques dont raffolent certains mathématiciens, et d'autre part parce qu'elle ouvre un vaste champ de recherches pratiquement inexploré. (shrink)

Le terme de « rationalisation », qui renvoie à un processus menant de l’« irrationnel » au « rationnel », prend deux valeurs opposées, selon que le processus en question est considéré comme objectif ou subjectif, légitime ou non. Le développement d’une nouvelle forme de rationalité en Grèce ancienne (la philosophie) et son historiographie postérieure présentent souvent des tensions intéressantes entre les deux options. Avons-nous affaire au « phénomèn » originel, dont la raison, malgré qu’elle en ait, doit s’accommoder, ou (...) déjà à des utilisations et transpositions, qui font « référence » à des prétentions ou des types de pensée traditionnels ? L’article étudie sous ce rapport deux cas célèbres : la description fantastique que donne Parménide de son voyage chez la Déesse dans le proème de son poème et l’autoportrait d’Empédocle en « magicien » dans un de ses fragments, pour suggérer, contre certaines tendances récentes de l’interprétation, qu’ils répondent tous deux à la seconde hypothèse. (shrink)