Dans ce texte, je suggère que les personnes souffrant d’anorexie mentale s’infligent une forme particulière de violence épistémique lorsqu’elles ignorent volontairement les symptômes de leur maladie. Pour ce faire, dans une démarche inspirée par celle de Havi Carel, je présente d’abord le rapport particulier qu’entretiennent les personnes souffrant d’anorexie avec leur corps, et ce, à l’aide de trois axes d’analyse empruntés à Susan Bordo, soit le dualisme Corps/Esprit, les idéaux de contrôle et d’autonomie, et les rapports de genre. Je propose (...) ensuite le concept de violence épistémique auto-infligée en montrant que l’ignorance volontaire de la faim a pour objectif de préserver l’identité des personnes vivant avec cette maladie comme autonomes et en contrôle, autrement dit comme n’étant pas « malades ». (shrink)

Le rapport entre mythe et idéologie est celui d'une partie à un tout : le mythe est une manifestation idéologique. Il consiste à confondre réalité et discours. Le mythe et l'idéologie sont des explications globales qui reposent sur une illusion, celle, entre autres, de transformer le monde. À ce titre, le féminisme peut être une idéologie. Cependant, quand le discours féministe ne prétend plus fonder en nature, quand il dénonce, montre, fait voir, il devient révolutionnaire et générateur d'une nouvelle société.The (...) relationship between myth and ideology is like that of the whole and its parts. A myth is an ideological outward sign. It confuses reality and discourse. Myth and ideology are global explanations based on an illusion, that, among other things, of transforming the world. In this respect, feminism can he viewed as an ideology. However, when the feminist discourse no longerclaims to be founded in nature, when it denounces, demonstrates, proves, it then becomes revolutionary and a generator of a new society. (shrink)

Dès l’abord, le livre de Nancy Bauer intitulé Simone de Beauvoir. Philosophy, and Feminism nous apparaît différent de ce qui a été publié récemment sur cette auteure peu discutée en philosophie. Nous avons essentiellement affaire à une discussion des problèmes centraux de la philosophie de Beauvoir. Cependant, ce livre partage avec les ouvrages de Margaret A. Simons, Beauvoir and the Second Sex: Feminism, Race, and the Origins of Existentialism, Debra B. Bergoffen, The Philosophy of Simone de Beauvoir: Gendered Phenomenologies, Erotic (...) Generosities et Karen Vintges, Philosophy as Passion: The Thinking of Simone de Beauvoir une tentative de justification de la place de Beauvoir en philosophie, la philosophie de Sartre et de Hegel ainsi que la philosophie féministe servant de points d’appui. À cela s’ajoute, chez Bauer, heureusement, la discussion de l’appropriation de Hegel. Bauer montre, comme les auteures de l’actuelle relecture de Beauvoir, comment celle-ci développe une pensée qui lui est propre. (shrink)

Dans cette introduction, Edward Fullbrook et Kate Fullbrook se sont donné pour objet l'étude des éléments principaux de la philosophie de Simone de Beauvoir. Les auteurs entendent ainsi compléter les autres lectures qui ont été publiées sur cette œuvre, notamment sur sa composante littéraire. Cette approche peut surprendre quand on sait que récemment, on a insisté sur la relation d'osmose entre la fiction et les écrits théoriques chez de Beauvoir. Mais l'Introduction des Fullbrook ne fait pas autre chose, finalement, que (...) de montrer plus avant comment la philosophe ne va pas sans l'écrivaine. Le livre comporte aussi une autre dimension: les auteurs veulent lever les obstacles à la compréhension de Simone de Beauvoir, en élucidant notamment son association avec Jean-Paul Sartre, l'image que de Beauvoir donne d'elle-même et l'originalité de son approche. Or cette originalité tient principalement au fait, écrivent-ils, que fiction et théorie sont intimement liées. (shrink)