Déjà connu par des travaux sur Nietzsche et Marx, l'auteur, jésuite et professeur à l'Institut catholique de Paris, s'interroge sur les fondements éthiques de l'action politique. Il prône la substitution au manichéisme ambiant d'une approche pluraliste où les valeurs chrétiennes n'aient pas à se renier pour être efficaces.

On ne compte plus les articles, les revues, les livres, les colloques, les émissions de radio et de télévision qui traitent des questions éthiques. Cet engouement a profité naturellement à la théologie morale. On pourrait même dire qu'elle est la seule discipline théologique à avoir acquis un droit de parole dans la cité séculière. Pour les meilleures raisons, et aussi les moins bonnes, l'attention des chrétiens, des spécialistes et de ceux qui cherchent simplement un sens à leur vie, ne (...) retient qu'elle dans le message délivré par l'Eglise. Etonnant retournement! La conscience contemporaine s'inquiète, en effet, des développements technologiques qui précèdent toute recherche de sens et récusent toute limitation. Le progrès tient lieu de règle. Pour la première fois depuis longtemps, cette même conscience admet que les problèmes posés à nos sociétés, analysés jusque-là en termes strictement techniques, sont en réalité des défis moraux. En réponse, il convient de repenser la morale chrétienne comme une éthique de construction de soi, comme un style de vie. La tâche est immense. La première étape nous impose de visiter notre mémoire. Ce dictionnaire n'a d'autre ambition que de fournir les repères facilitant cet inventaire. Il pare au plus pressé : les interrogations actuelles portent davantage sur les fondements de la morale catholique et sur ses applications personnelles. Ce livre limite donc son propos à la morale fondamentale, personnelle et familiale. Edité pour la première fois en 1991, ce dictionnaire s'est rapidement épuisé. Des mots nouveaux font leur apparition dans cette seconde édition, tandis que d'autres ont vu leur présentation renouvelée. Une nouvelle introduction met en perspective ce travail vis-à-vis du Catéchisme de l'Eglise catholique et de Veritatis Splendor. (shrink)

La préoccupation de l'auteur est ici de démontrer qu'il est possible de conceptualiser une écriture du réel qui ne doit rien à ce que l'on entend communément par " réalité ". Si la réalité se définit comme " ce qui est ", le réel, lui, est hors monde, avant l'émergence du signifiant et du langage. Les études des oeuvres de Pierre Guyotat et de Bernard Réquichot soutiennent qu'une écriture est possible sans céder à une signification immédiate. Elle s'origine dans le (...) corps et se fabrique à partir d'un impensé dont la coloration est l'angoisse. Ce n'est donc pas un hasard si un rapport s'établit entre le trait de la lettre et la consistance d'un sujet. Deux extrêmes fondent ce rapport : les premiers signes écrits des grottes préhistoriques et la production esthétique rencontrée dans la clinique de la psychose. De tout cela, il ressort une théorie du sujet qui doit plus à une ontologie de l'accident qu'à une permanence de l'être. (shrink)

Dire que le discours moral de l'Eglise est mal recu est un euphemisme. Il est en verite heretique. Critique par ceux qui l'ignorent comme par ceux qui devraient le connaitre, parfois deforme et rarement defendu, il n'esquive pas le debat rationnel. Mais qui se soucie de raison tandis que partout et sans partage regne l'emotion? Peu osent s'ecarter du dogme selon lequel le l'individu ne doit avoir que deux maitres: le desir tout-puissant, createur d'un univers virtuel et ephemere, et l'hygiene, (...) ultime etalon du rapport a autrui. Peu resistent aux sirenes du relativisme ambiant, meme parmi d'eminents moralistes chretiens persuades du fait meme d'avoir eu raison trop tot dans une Eglise trop frileuse. Il se pourrait pourtant que la critique philosophique decouvre dans la reflexion morale chretienne une vraie sagesse, qui n'est pas la veuve du temps qui passe, dont l'ambition est seulement de raviver la flamme fragile de notre conscience morale. Pascal Jacob ne se limite pas pour autant a une critique d'une certaine theologie contemporaine, il expose avec pedagogie la rationalite de la pensee chretienne ainsi que les positions de l'Eglise, en particulier sur des questions controversees. L'auteur: Pascal Jacob, Agrege de philosophie, Professeur a l'IPC - Facultes libres de philosophie et de psychologie, enseigne egalement l'Ethique en licence de psychologie et en Institut de soins Infirmiers (IFSI) et la philosophie en lycee. (shrink)

Cette histoire de l'école laïque, incisive et originale, montre comment émergea le modèle scolaire français issu de la réforme de Jules Ferry. Il s'agissait de remplacer l'école chrétienne par une école républicaine détachée de l'influence religieuse. Mais si l'on veut écarter la religion et la cantonner dans la sphère privée, peut-on pour autant écarter la morale? L'instruction doit-elle rester dénuée de toute éducation à l'éthique? Les auteurs de la loi se sont posé cette question. Ils ont étudié ce (...) qui se passait alors dans d'autres pays d'Europe. Ils ont suscité le développement, en même temps que l'école républicaine, d'une morale laïque qui remplacera l'ordre moral récusé. L'auteur s'appuie sur le témoignage de 210 cahiers d'écoliers de cette époque. Il montre comment la morale commune fut ainsi révisée, réadaptée aux temps nouveaux. Etude passionnante, qui nous éclaire sur le temps présent. (shrink)

The decades following the Second Vatican Council witnessed Catholic theology's break from classicism. Deductive, classical theology was replaced by an empirical, historically minded theology. The result was moral confusion and intellectual controversy whose effects are still felt by the Church. Benedict Ashely agreed that some revision in moral theology was necessary after Vatican II to formulate and integrate the mysteries of the Catholic faith. The question was how such teachings could be reformulated while preserving their substantive content. Ashley presents a (...) method of theological reflection that challenges the subjectivity, relationality, and language of historical mindedness with a tradition focusing on Scripture, the Magisterium, sound natural science, and a considered relationship between subjectivity and objectivity. This volume also contains commentary by four distinguished scholars: Matthew McWhorter provides an intellectual biography of Ashley, examining the development of this thought before and after Vatican II. Rev. Cajetan Cuddy, OP, reviews Ashley's philosophical theology in its principles, especially as grounded in natural law philosophy. Matthew Minerd assesses Ashley's approach to the authority of the Catholic Magisterium, the papacy, and the formation of conscience. Rev. Nicanor Pier Giorgio Austriaco, OP, evaluates Ashley's application of his moral theology to beginning- and end-of-life decision-making. (shrink)

In recent years there has been a strong reaction perceptible amongst theologians against what has come to be regarded as traditional moral theology, a theology, namely, dealing with the notion of sin, examining not the way of perfection and of virtue, but the way rather of salvation alone. Theologians conscious of the need for something more positive have clamoured for something more positive, have called for a complete reorganization of moral science as taught to seminary students. Appeals have been made (...) for a so-called ‘kerygmatic’ and christocentric moral theology. Numerous attempts, more or less successful, have been made to elaborate such a new moral science. This small book of Father Tremeau is not at all meant to be a synthesis of moral philosophy; it is formally a work of theology. It contains what we might call all the elements of a sound fundamental moral theology. It is, in book form, the substance of a course in moral theology given by him at the Grand Seminaire of Langres 1955-1957. The work has its roots firmly planted in Sacred Scripture and Tradition; and at the same time the author shows himself to be fully aware of all modern problems, indicating them briefly and taking up a firm personal position with regard to them. We have here a first-class example of a theological work in the strictest sense of the term, of ‘fides querens intellectum’, and doing it with admirable success. (shrink)

Dans cet article, composé en hommage aux travaux de Peter Sharratt, l’auteur examine l’attitude de Pierre de La Ramée (Ramus) et d’Omer Talon à l’égard de l’Éthique à Nicomaque. En tant qu’humanistes, ces derniers s’occupent intensément des arts du discours. Tout en reconnaissant la nécessité d’un fondement éthique dans tout discours, ils se montrent violemment hostiles au traité aristotélicien. Le traité posthume de théologie composé par Ramus propose le Décalogue comme source exclusive de la morale chrétienne. Ramus et Talon (...) refusent de la sorte de s’engager dans la voie ouverte quelques décennies plus tôt par Ph. Melanchthon, qui avait intégré de manière originale la morale antique, notamment celle d’Aristote, dans la théologie protestante. Toutefois, vers la fin du xvie siècle, le philosophe hollandais Rodolphe Snellius, père adoptif du théologien Arminius, composera un traité de morale dans lequel il tente de concilier la morale aristotélicienne avec la méthode développée par Ramus et son équipe. (shrink)

Der zentrale Satz des christlichen Glaubens scheint schon lange wie ein leerer Allgemeinplatz, der seine Bedeutung für unser modernes Selbstverständnis verloren hat: Gott ist die Liebe und als Liebe offenbart er sich uns in Jesus von Nazareth. Gerade angesichts dieser augenscheinlichen Belanglosigkeit lohnt es sich jedoch, eine entscheidende Frage zu stellen: Was könnte es für den Menschen bedeuten, wenn dieser kurze Satz tatsächlich wahr wäre? Wahr nicht im Sinne messbarer Daten, sondern viel grundlegender: Wahr in Hinsicht auf mein Handeln, wahr (...) für die mir aufgetragene Gestaltung meines Lebens und die Verantwortung, die mir dabei zukommt. Mittels zentraler Begriffe wie Liebe und Treue, Gewissen und Autonomie, Schöpfung und Erlösung möchte der vorliegende Band ein Koordinatensystem des Denkens skizzieren, das den Leserinnen und Lesern dabei hilft, selbst über diese Grundfrage der Moraltheologie nachzudenken. (shrink)

Die Ethik ist eine Wissenschaft, die sich in der Praxis zu bewähren hat. Unsere hochkomplexe Gesellschaft, unsere hochspezialisierte Technik im Human- und Außer Human Bereich, wie auch die weltanschaulich und kulturell durchmischten Lebensformen stellen uns zwangsläufig auch vor ethische Frage: wie weit sind unsere Lebenswelten (noch) vereinbar mit unseren Grundvorstellungen von Humanität, Freiheit und Gerechtigkeit? Der Autor war nicht bloß während Jahrzehnten Universitätslehrer an verschiedenen Universitäten und Fakultäten, sondern er hat sich als solcher in der politischen Öffentlichkeit - sei es (...) als Experte, sei es als Mitglied verschiedener Gremien, sei es als engagierter Bürger - immer wieder zu Wort gemeldet. Es war ihm wichtig, den theologisch-ethischen Diskurs in die Öffentlichkeit hineinzutragen. Im Zentrum standen - wen wundert's - Fragen der Menschenwürde, der Menschenrechte, von Gewalt und Frieden, der Lebensethik, der Ökologie. Die besondere Herausforderung bestand jeweils darin, theologisch-ethische Grundüberzeugungen in eine Welt hinein zu formulieren, deren ausgeprägte Säkularität und kulturelle Diversität eine zusätzliche Schwierigkeit der Vermittlung bedeuten. Die hier zusammengefügten Reflexionen, Essays und Stellungnahmen sind markante, repräsentative Ausschnitte eines Jahrzentelangen Erwägens und Nachdenkens, was nötig ist und was in wichtigen Lebensbereichen aus ethischer Sicht zu tun ist. Manches ist heute dringlicher geworden (z.B. Klimaethik); manches ist aber auch offener geworden aufgrund neuer Erfahrung und neuer Erkenntnis (z.B. Sexualmoral). So wird der Sammelband nicht bloß zu einem Dokument einer öffentlichen-politischen Moraltheologie, sondern auch zu einem Zeugnis kritischer Auseinandersetzung "in der Zeit". (shrink)

L'auteur n'etudie pas le cartesianisme, rationalisme suspect, aux yeux de certains catholiques, de mettre la foi en danger. Il prend le parti de revenir a Descartes lui-meme, a la genese de son oeuvre, liee aux evenements d'une vie, elle-meme liee a l'histoire de son siecle. Une premiere partie y distingue des periodes comprenant des rencontres decisives, des voyages, des publications (sources de polemiques), des projets. A partir de 1640 le cartesianisme est reconnu par les mondains, les savants, les religieux, et (...) Descartes fait figure de chef d'ecole. Les resultats de cette minutieuse enquete, dans la deuxieme partie de l'ouvrage, de discerner les intentions apologetiques de Descartes, sa vision des rapports de la raison avec la foi. Certes, ecrit Henri Gouhier, Descartes a voulu defendre la cause de Dieu, combattre les athees et les libertins... il accuse la scolastique d'avoir perverti la theologie comme la physique.... Mais le Dieu du philosophe n'est pas celui de la Revelation; si philosophie et theologie sont separees (separation qui protege l'ineffabilite de l'infini divin), il ne peut y avoir aucun conflit entre elles (car elles ont la meme racine: une foi absolue en la Verite). Descartes est reste sereinement attache a la religion de son pays, mais sa philosophie n'est pas religieuse, comme le sera la philosophie chretienne de Malebranche. (shrink)

v. 1 Dottrina del peccato originale. -- v. 2. Le nozioni di peccato e colpa.

Guy Jobin | Résumé : Cette étude est consacrée aux effets de la mutation de la question sociale sur le discours magistériel en éthique sociale et politique. Le mot « mutation » désigne le fait qu’aux enjeux socio-économiques qui formaient traditionnellement le noyau dur de la question sociale s’ajoutent d’autres enjeux de nature différente, notamment ceux liés à la reconnaissance morale et juridique des identités individuelles et collectives. Deux thèmes de l’enseignement social de l’Église seront retenus et explorés ici (...) pour tester l’hypothèse d’une répercussion de la mutation de la question sociale sur l’enseignement social de l’Église catholique. Ce sont l’enseignement sur le bien commun et l’enseignement qui condamne la discrimination. Nous concluons qu’il y a bien une ouverture du discours magistériel aux transformations des idées et des jugements dans le domaine éthico-moral. On voit pourtant que, même dans ces conditions, l’arrimage de logiques hétérogènes génère dans l’enseignement social des « tensions » épistémologiques et pratiques qu’on ne saurait minimiser. |: This article studies the effects of the mutation of the social question on the magisterial discourse in social and political ethics. The word “mutation” refers to the fact that to the socio-economical stakes which traditionally formed the hard core of the social question are added other stakes of a different nature, notably those that are tied to the moral and juridical recognition of individual and collective identities. Two themes of the social teaching of the Church are here retained and explored to test the hypothesis of a repercussion of the mutation of the social question upon the social teaching of the Catholic Church. These are the teaching concerning the common good and the teaching that condemns discrimination. We conclude that there is indeed an opening of the magisterial discourse to transformations in ideas and judgments in the ethical moral domain. Yet one can see that, even under those conditions, the coordination of heterogeneous logics generates in the social teaching epistemological and practical “tensions” which cannot be minimized. (shrink)