In this contribution, we analyse the treatment of professional practice in two training sequences dedicated to the teaching of written French. Firstly, we examine the characteristics of the training devices organised with a combination of school field and training institution scheme. We then focus on interactions between trainer and trainees within two training activities aimed at sharing and reflecting on practicum. The interest of this double perspective lies in the understanding of knowledge circulation between school field and training institution and (...) how this circulation serves the development of teachers’ action. (shrink)

L'anthropologie scientifique est plurielle. L'identification des gênes par le généticien grâce au séquençage du génome ne problématise pas l'humain de la même façon que l'ethnologue qui cherche à penser ensemble la mondialisation de la culture et le respect des différences. Comme ses principes explicatifs reposent sur la réduction du complexe au simple, une première alternative se fait jour : faut-il disjoindre la nature et l'homme qui deviennent étrangers. Ou bien réduire l'humain au biologique et de là au physique? Dans les (...) deux cas, il devient impossible de poser la question du sens sauf à dire que cette question, qui n'est pas un problème, relève de l'arriération ou de la débilité mentale. Qu'est-ce que l'homme comme objet de science? Cette formulation est dénoncée par l'anthropologie philosophique comme l'amnésie à combattre, celle qui fait toujours oublier qu'il y a un sujet de toute objectivation : " si l'on suppose un air de flûte, dit Socrate, il faut également supposer un musicien " Mais encore, demande l'anthropologie théologique, qu'est-ce que l'homme en tant que créé, eu égard à son origine divine, haute puissance de primitivité? Seconde alternative : la division entre anthropologies est-elle une survivance historique en passe de résorption ou une diffraction productive? Penser l'homme, à quelle instance cela revient-il? Cette question préalable est à la clef de ces Écrits. C'est la différence de leur modalité interrogative qui fait le sérieux du pluriel des anthropologies. Une philosophie de la nature fait retour aujourd'hui, qui rétablit la légitimité de l'analyse causale des processus naturels. Elle suppose que l'on peut interroger la nature même, y compris sur les opérations de l'esprit en restituant ce qu'il en est. Mais l'homme est tel qu'il est dans son être question de son être. Troisième alternative. Va-t-on reconnaître ou effacer la spécificité anthropologique au sein des grandes régions de la réalité? Ces trois alternatives sous-tendent le questionnement sur l'homme aujourd'hui. La vie et la mort de l'homme ne sont pas que des problèmes, car leur phénomène premier est de nous trouver sans réponse à leur question. Pour l'heure il appelle des reprises critiques et des reformulations consenties. Ainsi la recherche de la personne - ce que l'humain a à être - est à la jonction de trois anthropologies. L'enjeu de ces Écrits d'allure dialogique apparaît : un rapport multiple à la vérité, dont on ne peut ni affirmer (ni souhaiter) qu'il s'uniformise... (shrink)

Transcrire des écrits scolaires : entre philologie et génétique textuelle Cet article propose une réflexion épistémologique sur les problèmes posés par la transcription d’écrits scolaires pour la constitution d’un corpus informatisé. Il interroge l’opération de transcription de manuscrits dans deux cadres théoriques : la philologie et la génétique textuelle. On examine les modèles proposés dans ces deux cadres, les possibilités mais aussi les problèmes rencontrés pour la transcription d’écrits parfois non normés comme le sont les écrits d’élèves. À partir d’exemples (...) de productions d’élèves, on aborde plusieurs difficultés récurrentes : la transcription des éléments non verbaux des manuscrits, de la topographie de l’écrit ou encore des énoncés métadiscursifs. (shrink)

Les objets de communication contemporains sont produits à l'aide de dispositifs hautement techniques. Cette complexité, reflet d'une praxis sociale donnée, contribue à modifier le regard des chercheurs, qui ne peuvent simplement «lire» les objets de leur recherche, mais doivent remonter, par strates, afin de dévoiler les conditions de production de ces objets.Contemporary communication objects are produced using systems with high technical content. This complex situation, which reveals a certain social praxis, contributes to the modification of the way communication scientists (...) study their subjects. To "read" them is not enough; it is also necessary to study how they are built, and their different layers, in order to reveal their conditions of production or "editorial énonciation". (shrink)

Cet article s’intéresse aux ateliers régionaux de production céramique de Chypre à l’époque géométrique. À partir de l’analyse détaillée de la céramique, qui constitue la documentation primaire pour cette époque, et suivant une méthode rigoureuse, on tentera d’identifier et de définir le caractère régional de la production céramique. Cela nous permettra de cerner des modes de développement spécifiques et différenciés selon les régions de l’île. En l’absence de sources écrites pour l’époque chypro-géométrique, cette démarche est susceptible d’éclairer les (...) processus de constitution des royaumes chypriotes du Ier millénaire av. J.-C. (shrink)

Constitution d’un grand corpus d’écrits émergents et novices : principes et méthodes Cette contribution propose une réflexion sur la construction d’un vaste corpus d’écrits qui permet d’approfondir notre compréhension des processus en jeu dans l’accès à la littératie dans sa diversité, au travers de la pluralité des genres et des types discursifs qui la constituent et chez des apprenants de profils divers : enfants/adultes, langue 1 / langue 2, entendants/sourds. La réflexion sur la mise en place de ce corpus s’inscrit (...) dans une perspective fonctionnaliste et énonciative et fait fond sur deux ensembles théoriques complémentaires. Du point de vue de l’acquisition des langues, nous souscrivons à la conception selon laquelle les productions d’apprenants ne constituent pas une déviance par rapport à la norme mais sont des manifestations (idiolectales) de systèmes linguistiques per se dont il s’agit de dégager les normes propres. Du point de vue de la littératie, nous nous inscrivons dans la tradition des travaux, d’inspiration bakhtinienne, qui considèrent l’hétérogénéité comme constitutive de toute production verbale. Ainsi, nous expliquons et justifions nos choix en matière de profils d’apprenants et de tâches rédactionnelles, en relation avec la perspective théorique adoptée, ainsi que les options retenues en matière d’outillage du corpus. (shrink)

Mettre à la disposition du public l'ensemble des écrits de la « reine Margot » permet d'éclairer la personnalité d'une reine dont l'image est assurément obscurcie par le mythe et dont la production littéraire était jusque là trop méconnue. On saluera donc l'initiative des éditions Champion pour accueillir, outre les Mémoires, des textes polémiques et poétiques variés, présentés par une spécialiste confirmée de Marguerite. Dans cet ensemble indéniablement riche et instructif, la présen...

Cet article reprend les textes de Kant sur le tremblement de terre de Lisbonne pour mettre en évidence l’intention philosophique générale qui les soutient, à la fois gnoséologique, épistémologique et métaphysique. Compris comme essais d’application de sa théorie des premiers principes de la connaissance, ils peuvent alors retrouver leur place dans l’ensemble de la production du philosophe dans cette année de 1755 et s’inscrire aisément dans sa recherche des fondements d’une science sensée de la nature.

Allons directement au cœur des analyses que propose G. Sibertin-Blanc des démarches effectuées par Gilles Deleuze et Félix Guattari dans les deux volumes de Capitalisme et schizophrénie, L’Anti-Œdipe (1972) et Mille Plateaux (1980). En marge du « Traité de nomadologie » qui, dans ce dernier ouvrage, donne son thème au douzième plateau, il écrit : « Un phénomène se définit comme nomade dès qu’il produit, « occupe et tient un espace lisse », espace « ouvert ou illimité dans toutes les (...) direction... (shrink)

Selon l'étude européenne translinguistique Neurodys (Becker et al., 2013), la prévalence de la dyslexie touche entre 5 et 10% des enfants âgés de 8 à 12 ans. L’apprentissage du langage écrit revient à maîtriser conjointement ses deux versants : lecture et écriture. La présente étude vise l’analyse des processus d'écriture utilisés par des scripteurs dyslexiques (DL) et dysorthographiques (DO). Afin de favoriser les collaborations chercheurs-praticiens, comme le proposent Hayes et Berninger (2014), nous étudions les données chronométriques relatives à un corpus (...) de textes recueillis auprès de 7 adolescents dyslexiques et dysorthographiques, recrutés dans le cadre de situations de soin courant orthophonique, afin de décrire les opérations de traitement cognitif du langage écrit en contexte d’activité rédactionnelle. Les corpus de productions écrites d’adolescents DL/DO suivis en orthophonie apportent par le biais du relevé chronométrique (vitesses d’écriture, durées des pauses en fonction de leur localisation dans le texte, longueur des passages d’écriture sans pause longue) des éléments sur l’activité de rédaction et les modalités de révision du texte. Ce travail ouvre des perspectives quant au recueil de données en contexte professionnel, de manière à interroger les données cliniques par des outils de recherche développés en linguistique de corpus. (shrink)

Le corpus de littéracie avancée réunit des écrits universitaires et professionnels produits par des étudiants du niveau Licence 1 au Master 2. Il contient actuellement 338 textes (+ d’1 million de mots) et est mis à disposition au format xml, assorti de métadonnées (niveau, discipline, genre, consigne d’écriture etc.). Il est à la fois un aboutissement et un point de départ dans le champ de la littéracie avancée : parce que l’enjeu n’est pas tant de constituer des corpus que de (...) les savoir utilisés et de nourrir les recherches actuelles et futures, il est pensé comme un construit évolutif. L’article expose d’abord les objectifs du corpus : le premier, d’ordre descriptif est de cerner les compétences rédactionnelles et les besoins de formation à un niveau avancé ; le second, d’ordre didactique, est qu’il sert de ressource pour la formation, notamment pour des activités d’observation et de manipulation par les apprenants. Sont ensuite présentées les métadonnées, conçues en phase avec les recommandations de la TEI et dans la perspective d’un outillage des linguistes et des didacticiens dans le champ de la littéracie avancée. Enfin, l’article met en évidence les potentialités du corpus : intégrer des données sur les processus d’écriture et des textes annotés par des relecteurs-correcteurs, élaborer des dispositifs didactiques à l’échelle textuelle. à terme, le corpus gagnera à être associé à des outils de requête et à s’enrichir d’annotations diverses, selon les besoins des chercheurs et des formateurs. (shrink)

Cet article s’intéresse au potentiel des corpus web pour l’enseignement-apprentissage des langues étrangères. Les corpus web sont de très grands ensembles textuels provenant d’Internet. Leur constitution est largement automatisée, ce qui entraîne certaines caractéristiques qui peuvent laisser perplexes les spécialistes de l’apprentissage des langues médiées par les technologies (ALMT). Toutefois, les arguments suivants en leur faveur peuvent convaincre non seulement les linguistes, mais aussi les didacticiens : les corpus web contiennent des quantités de données très importantes permettant d’observer, à l’aide (...) d’outils de statistique textuelle, certaines caractéristiques de la langue en usage, qui sont moins visibles dans d’autres formes de représentation textuelle. Le mode de production de telles ressources est rationnel et peu coûteux. De plus, il semble légitime de les considérer comme le reflet d’une société en perpétuel changement, ayant tendance à s’organiser en réseaux. Dans cet article, je définirai les termes de « corpus pédagogique », « corpus réflexif » et « corpus web » et je comparerai les apports des deux derniers pour l’enseignement-apprentissage des langues étrangères. Je terminerai par la présentation d’éléments d’un scénario dédié à l’écriture d’une petite annonce destinée à vendre, donner ou échanger un objet. Conçu pour un public de l’enseignement secondaire en quatrième année d’apprentissage de l’allemand, ce scénario fournit le cadre pour l’évaluation du potentiel des corpus web dans un contexte pédagogique déterminé. (shrink)

[314] En examinant les malades mentaux, on a l’habitude de distinguer symptômes objectifs et symptômes subjectifs. Les symptômes objectifs sont tous les processus dont la manifestation est perceptible aux sens : les réflexes, les mouvements et le visage susceptibles d’être enregistrés et photographiés, les excitations motrices, les extériorisations langagières, les productions écrites, les actions, le mode de vie, etc. ; appartiennent en outre aux symptômes objectifs toutes les opérations mes...

La contribution se propose de mettre en évidence les problèmes épistémologiques et méthodologiques posés par l’annotation discursive de productions écrites d’élèves et les choix techniques qu’implique sa mise en œuvre. Dans un premier temps, l’article montre l’intérêt scientifique de la constitution de « grands » corpus scolaires rassemblant plusieurs centaines de textes d’élèves d’école primaire et de collège de niveaux scolaires différents répondant à une même consigne. L’unicité de la consigne permet de comparer les productions en vue d’élaborer une cartographie (...) des moyens linguistiques choisis par les élèves et de mettre en évidence des indicateurs de progressivité. Dans un second temps, sont présentés les enseignements tirés de l’expérience d’annotation discursive qui a abouti à la création de la ressource ANNODIS, corpus de textes en français écrit standard annoté discursivement. Elle s’interroge sur les adaptations nécessaires pour traiter des textes d’élèves et définit des principes de travail généraux notamment sur le choix de la version de texte à annoter, la définition du modèle d’annotation et les guides d’annotation. Sont ensuite exposés deux chantiers d’annotation portant sur des textes d’élèves de fin d’école primaire en réponse à une consigne mettant en jeu la cohésion textuelle, qui demande d’insérer dans un texte narratif trois phrases comportant des pronoms et des syntagmes nominaux anaphoriques. Les notions sont illustrées par l’analyse de deux textes d’élèves de 5° Primaire. L’annotation des Relations de Discours procède successivement, dans une démarche proche de celle d’Annodis, par segmentation du texte en Unités de Discours Élémentaires, analyse de la cohérence temporelle et annotation des Relations de discours. L’annotation des chaînes de référence dans les textes d’élèves suppose des adaptations plus importantes du guide d’annotation antérieurement élaboré. Les premiers essais permettent ainsi de définir des principes de travail pour l’annotation des textes d’élèves. (shrink)

L'idée de réforme en islam – ce qu'il est convenu d'appeler en français, depuis les années 1930, le « réformisme musulman » – reste couramment associée aux discours, systèmes de pensée et idéologies qui se développèrent dans les pays musulmans, en gros du milieu du xixe siècle au milieu du xxe siècle, à la fois en réaction à la domination économique, culturelle, militaire et coloniale européenne et grâce au développement des échanges et à la circulation plus rapide des personnes et (...) de l'information. Ce réformisme était constitutif de ce qui était alors perçu comme une renaissance de la pensée et de la production écrite, en arabe nahḍa. Combiné au nationalisme, l'idéal de renaissance plongeait les siècles antérieurs à la rencontre avec l'Europe dans l'obscurité et faisait de l’époque ottomane un temps de déclin. Ceci se traduisit longtemps, sur le plan scientifique, par une grande méconnaissance des xve, xvie, xviie et xviiie siècles. Au prétendu retard pris par le monde musulman à l’époque moderne répondit ainsi un retard historiographique, fort heureusement en voie de comblement depuis près de cinquante ans. (shrink)

Au sortir de la Première Guerre mondiale, le Congo belge est gagné par une rhétorique de « crise du mariage » dont la multiplication des litiges conjugaux semble un symptôme. Ces litiges envahissent non seulement les tribunaux mais aussi les bureaux de poste de l’administration coloniale via des courriers de colonisés qui réclament le règlement de leurs contentieux matrimoniaux. Cet article propose des pistes d’analyse de cette production écrite qui révèle un certain désarroi masculin face au brouillage des (...) repères matrimoniaux et de genre ainsi que les ambiguïtés des politiques coloniales en la matière. Cette correspondance masculine témoigne du dynamisme des interactions entre les normes de genre proposées par le pouvoir colonial et les colonisés. (shrink)

Au sortir de la Première Guerre mondiale, le Congo belge est gagné par une rhétorique de « crise du mariage » dont la multiplication des litiges conjugaux semble un symptôme. Ces litiges envahissent non seulement les tribunaux mais aussi les bureaux de poste de l’administration coloniale via des courriers de colonisés qui réclament le règlement de leurs contentieux matrimoniaux. Cet article propose des pistes d’analyse de cette production écrite qui révèle un certain désarroi masculin face au brouillage des (...) repères matrimoniaux et de genre ainsi que les ambiguïtés des politiques coloniales en la matière. Cette correspondance masculine témoigne du dynamisme des interactions entre les normes de genre proposées par le pouvoir colonial et les colonisés. (shrink)

Les écrits manuscrits ou imprimés du chirurgien accoucheur Jean-Louis Baudelocque et ceux de ses principaux rivaux, éclairent les enjeux de pouvoir et les stratégies d’occupation de l’espace pédagogique et éditorial dans le domaine obstétrical dans les années 1770-1780. L’établissement d’un stemma explicitant les modes de production des écrits de Baudelocque, puis l’analyse comparative de ces différents écrits, enfin celle des accusations de plagiat et des jugements contemporains portés sur son œuvre et sur ce qu’il doit à son maître Solayrés (...) de Renhac, permettent de comprendre la production par Baudelocque d’un savoir obstétrical propre associée à de nouvelles stratégies éditoriales. (shrink)

Les écrits manuscrits ou imprimés du chirurgien accoucheur Jean-Louis Baudelocque et ceux de ses principaux rivaux, éclairent les enjeux de pouvoir et les stratégies d’occupation de l’espace pédagogique et éditorial dans le domaine obstétrical dans les années 1770-1780. L’établissement d’un stemma explicitant les modes de production des écrits de Baudelocque, puis l’analyse comparative de ces différents écrits, enfin celle des accusations de plagiat et des jugements contemporains portés sur son œuvre et sur ce qu’il doit à son maître Solayrés (...) de Renhac, permettent de comprendre la production par Baudelocque d’un savoir obstétrical propre associée à de nouvelles stratégies éditoriales. (shrink)

Comment écrit-on l’histoire d’une industrie, ou même d’un « matériau industriel » tel que l’aluminium? Et quels rapports cette histoire industrielle entretient-elle avec la ou plutôt les mémoires de ceux qui en ont été les responsables – ingénieurs, techniciens, ouvriers? Ces questions ne renvoient pas seulement à la tension qui peut exister entre mémoire subjective et histoire objective – car ce matériau, au-delà des enjeux propres à la production et à ses usages immédiats, porte à sa manière la trace (...) d’une histoire sociale et culturelle qui déborde en partie le champ des narrations balisées. (shrink)

Ce texte, écrit à la suite des attentats du 11 septembre 2001, tente de redéfinir les notions de laïcité et de sécularisme en marge des grands récits de sécularisation. La modernité laïque n’est ni la simple séparation du politique et du religieux, ni ce qui reste lorsque la religion décline ou s’efface. Dès lors que le concept de « religion » renvoie lui-même à une construction historique qui diffère selon les espaces politiques, l’on doit affirmer que la modernité laïque est (...) la production d’un nouveau partage entre le religieux et le politique, d’une redéfinition de ce qu’est censé être la « religion » et, avec elle, l’éthique et la politique. Le texte discute ensuite le libéralisme politique de Charles Taylor de façon critique. L’unité de la modernité politique n’est pas factuelle, c’est l’unité d’un projet moderne : elle a un but politique dont l’hégémonie se lit dans le fait que les peuples extra-européens sont perpétuellement invités à s’y mesurer. Cette analyse dessine enfin la voie d’une anthropologie du sécularisme défini comme une doctrine qui cherche à émanciper la sphère publique d’un religieux oppressif, mais aussi et surtout comme une forme de vie laïque : un ensemble d’attitudes spécifiques, un certain rapport au corps et à la souffrance ainsi qu’un modèle de subjectivité. (shrink)

continent. 1.3 (2011): 149-155. The world is teeming. Anything can happen. John Cage, “Silence” 1 Autonomy means that although something is part of something else, or related to it in some way, it has its own “law” or “tendency” (Greek, nomos ). In their book on life sciences, Medawar and Medawar state, “Organs and tissues…are composed of cells which…have a high measure of autonomy.”2 Autonomy also has ethical and political valences. De Grazia writes, “In Kant's enormously influential moral philosophy, autonomy (...) , or freedom from the causal determinism of nature, became prominent in justifying the human use of animals.”3 One of the oldest uses of autonomy in English is a description of the French civil war from the late sixteenth century: “Others of the…rebellion entred in counsell, whether they ought to admit the King vpon reasonable conditions, specially hauing their autonomy.”4 Life, and in particular human life, and in particular human politics, is well served by the usages of autonomy . What about the rest of reality, however? Should it be thought of, if it's even considered real and mind-independent, as pure stuff for the manipulation or decorative tastes of truly autonomous beings? We tend to think of things such as paperweights and iPhones as mere tools of human design and human use. To use them is to cause them to exist as fully and properly as they can. But according to Martin Heidegger, when a tool such as a paperweight is used, it disappears, or withdraws ( Entzug ). We are preoccupied with copying the page that the paperweight is holding down. We are concerned with an essay deadline, and the paperweight simply disappears into this general project. If the paperweight slips, or if the iPhone freezes, we might notice it. All of a sudden it becomes vorhanden (present-at-hand) rather than zuhanden (ready-to-hand).5 Yet Heidegger is unable to draw a meaningful distinction between what happens to a paperweight when it slips from the book I'm copying from and what happens to the paperweight when it presses on the still resilient pages of the thick paperback itself. Further still and related to this point, even when I am using the paperweight as part of some general task, I am not using the entirety of the paperweight as such. My project itself selects a thin slice of paperweight-being for the purposes of holding down a book. Even when it is zuhanden the paperweight is withdrawn. Graham Harman is the architect of this way of thinking.6 Harman discovered a gigantic coral reef of withdrawn entities beneath the Heideggerian submarine of Da-sein, which itself is operating at an ontological depth way below the choppy surface of philosophy, beset by the winds of epistemology, and infested with the sharks of materialism, idealism, empiricism and most of the other isms that have defined what is and what isn't for the last several hundred years. At a moment when the term ontology was left alone like a piece of well chewed old chewing gum that no one wants to have anything to do with, object-oriented ontology (OOO) has put it back on the table. The coral reef isn't going anywhere and once you have discovered it, you can't un-discover it. And it seems to be teeming with strange facts. The first fact is that the entities in the reef—we call them “objects” somewhat provocatively—constitute all there is: from doughnuts to dogfish to the Dog Star to Dobermans to Snoop Dogg. People, plastic clothes pegs, piranhas and particles are all objects. And they are all pretty much the same, at this depth. There is not much of a distinction between life and non-life (as there isn't in contemporary life science). And there is not much of a distinction between intelligence and non-intelligence (as there is in contemporary artificial intelligence theory). A lot of these distinctions are made by humans, for humans (anthropocentrism). And the concept autonomy has come into play in policing such distinctions. In this essay I shall to try to liberate autonomy for the sake of nonhumans. I shall do so by parsing carefully the title, which is taken from Hakim Bey's work The Temporary Autonomous Zone .8 First we shall explore the term autonomous . Then we shall explore what the full meaning of zone is. Finally, we shall investigate what temporary means. Each of these terms is of great value. An object withdraws from access. This means that its very own parts can't access it. Since an object's parts can't fully express the object, the object is not reducible to its parts. OOO is anti-reductionist. But OOO is also anti-holist. An object can't be reduced to its “whole” either, “reduced upwards” as it were. The whole is not greater than the sum of its parts. So we have a strange irreductionist situation in which an object is reducible neither to its parts nor to its whole. A coral reef is made of coral, fish, seaweed, plankton and so on. But one of these things on its own doesn't embody part of a reef. Yet the reef just is an assemblage of these particular parts. You can't find a coral reef in a parking lot. In this way, the vibrant realness of a reef is kept safe both from its parts and from its whole. Moreover, the reef is safe from being mistaken for a parking lot. Objects can't be reduced to tiny Lego bricks such as atoms that can be reused in other things. Nor can be reduced upwards into instantiations of a global process. A coral reef is an expression of the biosphere or of evolution, yes; but so is this sentence, and we ought to be able to distinguish between coral reefs and sentences in English. The preceding facts go under the heading of undermining . Any attempt to undermine an object—in thought, or with a gun, or with heat, or with the ravages of time or global warming—will not get at the withdrawn essence of the object. By essence is meant something very different from essentialism . This is because essentialism depends upon some aspect of an object that OOO holds to be a mere appearance of that object, an appearance-for some object. This reduction to appearance holds even if that object for which the appearance occurs is the object itself! Even a coral reef can't grasp its essential coral reefness. In essentialism, a superficial appearance is taken for the essence of a thing, or of things in general. In thinking essentialism we may be able to discern another way of avoiding OOO. This is what Harman has christened overmining .? The overminer decides that some things are more real than others: say for example human perception. Then the overminer decides that other things are only granted realness status by somehow coming into the purview of the more real entity. When I measure a photon, when I see a coral reef, it becomes what it is. But when I measure a photon, I never measure the actual photon. Indeed, since at the quantum scale to measure means “to hit with a photon or an electron beam” (or whatever), measurement, perception ( aisthesis ), and doing become the same. What I “see” are deflections, tracks in a diffusion cloud chamber or interference patterns. Far from underwriting a world of pure illusion where the mind is king, quantum theory is one of the very first truly rigorous realisms, thinking its objects as irreducibly resistant to full comprehension, by anything.9 So far we have made objects safe from being swallowed up by larger objects and broken down into smaller objects—undermining. And so far we have made objects safe from being mere projections or reflections of some supervenient entity—overmining. That's quite a degree of autonomy. Everything in the coral reef, from the fish to a single coral lifeform to a tiny plankton, is autonomous. But so is the coral reef itself. So are the heads of the coral, a community of tiny polyps. So is each individual head. Each object is like one of Leibniz's monads, in that each one contains a potentially infinite regress of other objects; and around each object, there is a potentially infinite progress of objects, as numerous multiverse theories are now also arguing. But the infinity, the uncountability, is more radical than Leibniz, since there is nothing stopping a group of objects from being an object, just as a coral reef is something like a society of corals. Each object is “a little world made cunningly” (John Donne).10 We are indeed approaching something like the political valance of autonomy . The existence of an object is irreducibly a matter of coexistence. Objects contain other objects, and are contained “in” other objects. Let us, however, explore further the ramifications of the autonomy of objects. We will see that this mereological approach (based on the study of parts) only gets at part of the astonishing autonomy of things. Yet there are some more things to be said about mereology before we move on. Consider the fact that since objects can't be undermined or overmined, it means that there is strictly no bottom object . There is no object to which all other objects can be reduced, so that we can say everything we want to say about them, hypothetically at least, based on the behavior of the bottom object. The idea that we could is roughly E.O Wilson's theory of consilience .11 Likewise, there is no object from which all things can be produced, no top object . Objects are not emanations from some primordial One or from a prime mover. There might be a god, or gods. Suppose there were. In an OOO universe even a god would not know the essential ins and outs of a piece of coral. Unlike even some forms of atheism, the existence of god (or nonexistence) doesn't matter very much for OOO. If you really want to be an atheist, you might consider giving OOO a spin. If there is no top object and no bottom object, neither is there a middle object . That is, there is no such thing as a space, or time, “in” which objects float. There is no environment distinct from objects. There is no Nature (I capitalize the word to reinforce a sense of its deceptive artificiality). There is no world, if by world we mean a kind of “rope” that connects things together.12 All such connections must be emergent properties of objects themselves. And this of course is well in line with post-Einsteinian physics, in which spacetime just is the product of objects, and which may even be an emergent property of a certain scale of object larger than 10?¹?cm).13 Objects don't sit in a box of space or time. It's the other way around: space and time emanate from objects. How does this happen? OOO tries to produce an explanation from objects themselves. Indeed, the ideal situation would be to rely on just one single object. Otherwise we are stuck with a reality in which objects require other entities to function, which would result in some kind of undermining or overmining. We shall see that we have all the fuel we need “inside” one object to have time and space, and even causality. We shall discover that rather than being some kind of machinery or operating system that underlies objects, causality itself is a phenomenon that floats ontologically “in front of” them. In so doing, we will move from the notion of autonomy and begin approaching a full exploration of the notion of zone , which was promised at the outset of this essay. Since an object is withdrawn, even “from itself,” it is a self-contradictory being. It is itself and not-itself, or in a slightly more expanded version, there is a rift between essence and appearance within an object (as well as “between” them). This rift can't be the same as the clichéd split between substance and accidents , which is the default ontology. On this view, things are like somewhat boring cupcakes with somewhat less boring sugar sprinkles on them of different colors and shapes. But on the OOO view, what is called substance is just another limited slice of an object, a way of apprehending something that is ontologically fathoms deeper. What is called substance and what is called accidence are just on the side of what this essay calls appearance. The rift (Greek, chorismos ) between essence and appearance means that an object presents us with something like what in logic is known as the Liar: some version of the sentence “This sentence is false.” The sentence is true, which means that it is a lie, which means that it is false. Or the sentence is false, which means that it is telling the truth, which means that it is true. Now logic since Aristotle has tried desperately to quarantine such beasts in small backwaters and side streets so that they don't act too provocatively.14 But if OOO holds, then at least one very significant thing in the universe is both itself and not-itself: the object. An object is p ? ¬p. To cope with this fact, we shall need some kind of paraconsistent or even fully dialetheic logic, one that is not allergic to dialetheias (double-truthed things). Yet if we accept that objects are dialetheic, p ? ¬p, we can derive all kinds of things easily from objects. Consider the fact of motion. If objects only occupy one location “in” space at any “one” time, then Zeno's paradoxes will apply to trying to think how an object moves. Yet motion seems like a basic, simple fact of our world. Either everything is just an illusion and nothing really moves at all (Parmenides). Or objects are here and not-here “at the same time.”15 This latter possibility provides the basic setup for all the motion we could wish for. Objects are not “in” time and space. Rather, they “time” (a verb) and “space.” They produce time and space. It would be better to think these verbs as intransitive rather than transitive, in the manner of dance or revolt . They emanate from objects, yet they are not the object. “How can we know the dancer from the dance?” (Yeats).16 The point being, that for there to be a question, there must be a distinction—or there must not be (p ? ¬p).17 It becomes impossible to tell: “What constitutes pretense is that, in the end, you don't know whether it's pretense or not.”18 In this notion of the emergence of time and space from an object we can begin to understand the term zone . Zone can mean belt , something that winds around something else. We talk of temperate zones and war zones. A zone is a place where a certain action is taking place: the zone winds around, it radiates heat, bullets fly, armies are defeated. To speak of an autonomous zone is to speak of a place that a certain political act has carved out of some other entity. Cynically, Tibet is called TAR, the Tibetan Autonomous Region, for this very reason. In this phrase, Region tries to emulate zone : it sounds as if the place has its own rules, but of course, it is very much under the control of China. What action is taking place? “[N]ot something that just is what it is, here and now, without mystery, but something like a quest…a tone on its way calling forth echoes and responses…water seeking its liquidity in the sunlight rippling across the cypresses in the back of the garden.”19 If as suggested earlier there is no functional difference between substance and accidence; if there is no difference between perceiving and doing; if there is no real difference between sentience and non-sentience—then causality itself is a strange, ultimately nonlocal aesthetic phenomenon. A phenomenon, moreover, that emanates from objects themselves, wavering in front of them like the astonishingly beautiful real illusion conjured in this quotation of Alphonso Lingis. Lingis's sentence does what it says, casting a compelling, mysterious spell, the spell of causality, like a demonic force field. A real illusion: if we knew it was an illusion, if it were just an illusion, it would cease to waver. It would not be an illusion at all. We would be in the real of noncontradiction. Since it is like an illusion, we can never be sure: “What constitutes pretense…” A zone is what Lingis calls a level . A zone is not entirely a matter of “free will”: this concept has already beaten down most objects into abject submission. Objects are far more threateningly autonomous, and sensually autonomous, than the Kantian version of autonomy cited in the first paragraph of this essay. A zone is not studiously decided upon by an earnest committee before it goes into action. One of its predominant features is that it is already happening . We find ourselves in it, all of a sudden, in the late afternoon as the shadows lengthen around a city square, giving rise to an uncanny sensation of having been here before. Objects emit zones. Wherever I find myself a zone is already happening, an autonomous zone. It is the nonautonomous zones that are impositions on what is already the case. Or rather, these zones are autonomous zones that exclude and police. They are brittle. Every object is autonomous, but some objects try to maintain themselves through rigidity and brittleness, like (and such as) a police state. Paradoxically, the more rigidly one tries to exclude contradiction, the more virulent become the dialetheias that are possible. I can get around “This sentence is false” by imagining that there are metalanguages that explain what counts as a sentence. Then I can decide that this isn't a real sentence. This is basically Alfred Tarski's strategy, since he invented the notion of metalanguage specifically to cope with dialetheias.20 For example we might claim that sentences such as “This sentence is false” are neither true nor false. But then you can imagine a strengthened version of the Liar such as: “This sentence is not true”; or “This sentence is neither true nor false.” And we can go on adding to the strengthened Liar if the counter-attack tries to build immunity by specifying some fourth thing that a sentence can be besides true, false, and neither true nor false: “This sentence is false, or neither true nor false, or the fourth thing.” And so on.21 It seems as if language becomes more brittle the more it tries to police the Liars of this world. Why? I believe that this increasing brittleness is a symptom of a deep fact about reality. What is this deep fact? Simply that there are objects, that these objects are withdrawn, and that they are walking contradictions. This means indeed that (as Lacan put it) “there is no metalanguage,” since a metalanguage would function as a “middle object” that gave coherency and evenness to the others.22 Since there is no metalanguage, there is no rising above the disturbing illusory play of causality. This may even have political implications: no global critique is therefore possible, and attempts to smooth out or totalize are doomed to fail. To think the zone is to think the notion of temporary , which we shall now begin to discuss in greater detail. The zone is not in time: rather it “times.” But because a zone is an emanation of an object, it is based on a wavering fragility, since objects are p ? ¬p. When an object is born, that means that it has broken free of some other object. An object can be born because it and other objects are fragile. If not, no movement would be possible. Objects contain the seeds of their own destruction, a dialetheic sentence that says something like “This sentence cannot be proved.” Kurt Gödel argues that every true system of propositions contains at least one sentence that the system cannot prove. In order to be true, the system must have a minimum incoherence. To be real, it has to be fragile. Imagine a record player. Now imagine a record called I Cannot Be Played on This Record Player . When you play it on this record player, it produces sympathetic vibrations that cause the record player to shudder apart. No matter how many defense mechanisms you build in, there will always be the possibility of at least one record that destroys the record player.23 That is what being physical is. An object is inherently fragile because it is both itself and not-itself. When the rift between appearance and essence collapses, that is called destruction, ending, death. When an object breaks, several new objects are born. An opera singer sings a loud note in tune with the resonant frequency of a wine glass. (See the movie included below.) The singing is a zone, an autonomous level of intensity, opening a rift between appearance and essence. The glass ripples—for a moment it is nakedly a glass and a not-glass—almost as if it were having an orgasm, a little death. It is caught in the rift of the singing. Then its structure can't handle the coherence of the sound waves, and it breaks. It is incoherence and inconsistency that is the mark of existence, not consistency and noncontradiction. When things break or die, they become coherent. Essence disappears into appearance. I become the memories of friends. A glass becomes a dancing wave. Instantly, there are glass fragments, new temporary autonomous zones. The fragments have broken free from the glass. They are no longer its parts, but emanate their own time and space, becoming perhaps accidental weapons as they bury themselves in my flesh. Thus Hakim Bey's instructions on creating temporary autonomous zones oscillate disturbingly between performance art and politics, circus clowning and revolution. To play with the aesthetic is to play with causality, to rip from the sensual ether emanating from things new regions, new zones. Anarchist politics is the creation of fresh objects in a reality without a top or a bottom object, or for that matter a middle object: Everything in nature is perfectly real including consciousness, there's absolutely nothing to worry about. Not only have the chains of the Law been broken, they never existed; demons never guarded the stars, the Empire never got started, Eros never grew a beard. … There is no becoming, no revolution, no struggle, no path; already you're the monarch of your own skin—your inviolable freedom waits to be completed only by the love of other monarchs: a politics of dream, urgent as the blueness of sky.24 Bey imagines that this is because chaos is a primordial “undifferentiated oneness-of-being.” A Parmenides or a Spinoza or a Laruelle would read this a certain way. Individual objects, or decisions to talk about this rather than that, are just maggot-like things crawling around on the surface of the giant cheese of oneness.25 Yet he also describes chaos as “Primordial uncarved block, sole worshipful monster, inert & spontaneous, more ultraviolet than any mythology.” This image is of an inconsistent object, not of an undifferentiated field. An object, indeed, that can be distinguished from other things. If not, then the first part of The Temporary Autonomous Zone , subtitled “The Broadsheets of Ontological Anarchism,” is a kind of onto-theology. Onto-theology proclaims that some things are more real than others. Bey, however, is writing poetically, and thus ambiguously. We are at liberty to read “undifferentiated oneness-of-being” as something like the irreducibility of a thing to its parts and so forth (undermining and overmining). This certainly seems closer to the language in the following paragraph: “There is no becoming … already you're the monarch of your own skin.”26 On this view, there is no difference between art and politics: “When ugliness, poor design & stupid waste are forced upon you, turn Luddite, throw your shoe in the works, retaliate.” Since Romanticism this has been the war cry of the vanguard artist.27 To say to is to fall prey to the tired axioms of the avant-garde, and we think we know how the game goes. But OOO is not simply a way to advocate “new and improved” versions of this shock-the-bourgeoisie boredom. Bey's text is certainly full enough of that. Rather, since causality as such is aesthetic, and since nonhumans are not that different from humans, the new approach would be to form aesthetic–causal alliances with nonhumans. These alliances would have to resist becoming brittle, whether that brittleness is right wing (authoritarianism) or left wing (the endless maze of critique). No “ism,” especially not the ultimate forms, nihilism and cynicism, is in any sense effective at this point. All forms of brittleness are based on the mistaken assumption that there is a metalanguage and that therefore “Anything you can do, I can do meta.” I will not be listing any approaches here, as Bey does. Such lists and manifestos belong to the vanguardism that no longer works. Why? Not because of some marvelous revolution in human consciousness, but because nonhumans have so successfully impinged upon human social, psychic and aesthetic space. It is the time after the end of the world. That happened in 1945, when a thin layer of radioactive materials was deposited in Earth's crust. Geology now calls it this era the Anthropocene . Ironically, this period, named after humans, is the moment at which even the most thick headed of us make decisive contact with nonhumans, from mercury in our blood to manta rays to magnesium. Richard Dawkins, Pat Robertson and Lady Gaga all have to deal with global warming and mass extinction, somehow. We now live in an Age of Asymmetry marked by a skewed, spiraling relationship between vast knowledge and vast nonhuman things—both become vaster and vaster because of one another and for the same reasons.28 This means that coming up with the perfect attitude or the perfect aesthetic prescription just won't work any more. Even the most hardened anthropocentrist now has to pay through the nose for basic food supplies, and has to use more sunscreen. Whether he knows it or acknowledges it, he is already acting with regard towards nonhumans. There is nothing special to think, no special critique that will get rid of the stains of coexistence. The problem won't fit into the well-established modern boxes, which is why the “mystical,” “spiritual” quality of Bey's prose is welcome. Of course, when I put it this way, you may immediately close off and decide that I am talking about perfect attitudes after all, or something outside of politics, or other ways that the radical left marshals to police its thinking of the nonhuman. Because that is what is really at stake in all this: the nonhuman in its coexistence with the human—bosons, gods, clouds, spirits, lifeforms, experiences, the sunlight rippling across the cypresses. Bey begins to get at this in a Latour litany in the second part of The Temporary Autonomous Zone , “The Assassins”: Pomegranate, mulberry, persimmon, the erotic melancholy of cypresses, membrane-pink shirazi roses, braziers of meccan aloes & benzoin, stiff shafts of ottoman tulips, carpets spread like make-believe gardens on actual lawns—a pavilion set with a mosaic of calligrammes—a willow, a stream with watercress—a fountain crystalled underneath with geometry— the metaphysical scandal of bathing odalisques, of wet brown cupbearers hide-&-seeking in the foliage—“water, greenery, beautiful faces.”29 This will be conveniently dismissed as orientalism. If we're never allowed to escape the crumbling prison of modernity for fear of imperialism there is truly no hope. In a similar way, the fear of anthropocentrism and anthropomorphism is very often staged from a place that just is anthropocentrism .30 Critique turns into ressentiment . An object radiates a zone that is aesthetic and therefore causal. Because objects “time” they are temporary. Not because they exist “in” time that eventually gets the better of them. Their very existence implies the possibility of their non-existence. Since objects are not consistent, they can cease to exist. But nothing, no one, will ever be able to insert a blade between appearance and existence, even thought there is a rift there. Now that's what I call autonomy. NOTES 1. John Cage, Silence: Lectures and Writings (Middletown, CT: Wesleyan University Press, 1973), 96. 2. P. B. Medawar and J. S. Medawar, The Life Science: Current Ideas in Biology (London: Wildwood House, 1977), 8. 3. David DeGrazia, Animal Rights: A Very Short Introduction (Oxford: Oxford University Press, 2002), 5. 4. Antony Colynet, A True History of the Civil Warres in France (London, 1591), 480. 5. Martin Heidegger, Being and Time , tr. Joan Stambaugh (Albany, N.Y: State University of New York Press, 1996) 62–71. 6. Graham Harman, Tool-Being: Heidegger and the Metaphysics of Objects (Peru, IL: Open Court, 2002). 7. Hakim Bey, The Temporary Autonomous Zone (Brooklyn: Autonomedia, 1991). 8. Graham Harman, The Quadruple Object (Ripley: Zero Books, 2011), 7–18. 9. This is not the place to get into an argument about quantum theory, but I have argued that quanta also do not endorse a world that I can't speak about because it is only real when measured. This world is that of the reigning Standard Model proposed by Niels Bohr and challenged by De Broglie and Bohm (and now the cosmologist Valentini, among others). See Timothy Morton, “Here Comes Everything: The Promise of Object-Oriented Ontology,” Qui Parle 19.2 (Spring–Summer, 2011), 163–190. 10. John Donne, Holy Sonnets 15, in The Major Works: Including Songs and Sonnets and Sermons , ed. John Carey (Oxford: Oxford University Press, 2009). 11. Edward O. Wilson, Consilience: The Unity of Knowledge (New York: Knopf, 1998). 12. Martin Heidegger, What Is a Thing? (Washington: Regnery, 1968), 243. 13. Albert Einstein, Relativity: The Special and the General Theory (London: Penguin, 2006); Petr Horava, “Quantum Gravity at a Lifshitz Point,” arXiv:0901.3775v2 [hep-th]. 14. Graham Priest, In Contradiction (Oxford University Press, 2006), passim: the most notable recent quarantine officers have been Tarski, Russell, and Frege. 15. Priest, In Contradiction , 172–181. 16. William Butler Yeats, “Among School Children,” Collected Poems , ed. Richard J. Finneran (New York: Scribner, 1996). 17. Paul de Man, “Semiology and Rhetoric,” Diacritics 3.3 (Autumn, 1973), 27–33 (30). 18. Jacques Lacan, Le seminaire, Livre III: Les psychoses (Paris: Editions de Seuil, 1981), 48. See Slavoj Zizek, The Parallax View (Cambridge, Mass.: MIT Press, 2006), 206. 19. Alphonso Lingis, The Imperative (Bloomington: Indiana University Press, 1998), 29. 20. Priest, In Contradiction , 9–27. 21. See Graham Priest and Francesco Berto, “ Dialetheism ,” The Stanford Encyclopedia of Philosophy (Summer 2010 Edition), ed. Edward N. Zalta. 22. Jacques Lacan, Écrits: A Selection , tr. Alan Sheridan (London: Tavistock, 1977), 311. 23. The analogy can be found at length in Douglas Hofstadter, “Contracrostipunctus,” Gödel, Escher, Bach: An Eternal Golden Braid (New York: Basic Books, 1999), 75–81. 24. Bey, “ Chaos: The Broadsheets of Ontological Anarchism ,” Temporary Autonomous Zone . 25. This is closest to the language of François Laruelle in Philosophies of Difference: A Critical Introduction to Non-Philosophy (New York: Continuum, 2011) 179. 26. Bey, “ Chaos: The Broadsheets of Ontological Anarchism ,” Temporary Autonomous Zone . 27. Peter Bürger, Theory of the Avant Garde (Minneapolis: University of Minnesota Press, 1984). 28. For further discussion see Timothy Morton, “From Modernity to the Anthropocene: Ecology and Art in the Age of Asymmetry,” The International Social Science Journal 209 (forthcoming). 29. Bey, “ The Assassins ,” Temporary Autonomous Zone . 30. Timothy Morton, The Ecological Thought (Cambridge, Mass.: Harvard University Press, 2010), 75–76. (shrink)

The article consists of four chapters taken from a comprehensive study on Wagner.The first chapter discusses the character of the man Wagner. The author undertakes a social analysis which reveals Wagner to be a bourgeois figure who is no longer able to fulfill the monadological claims of bourgeois society, and who actually deserts to the ruling powers while seemingly in conflict with the society of his day. This analysis is made particularly clear through a study of Wagner's anti-Semitism.The following sections, (...) only excerpts of which appear in the present essay, study the relationship between Wagner’s social character and the technical structure of his works, using concepts such as the conductor- composer and the,,gestural type“ of composition. This approach involves minute analyses of certain essential elements of Wagner's technique : the leitmotif, the infinite („unendliche“) melody, his harmonization and scoring.From the principle of Wagner's instrumentation the author derives the concept of phantasmagoria, which is the subject of the sixth chapter of the larger wrork (reprinted here). Phantasmagoria is defined as the aesthetic phenomenon that tends to hide the mode of its genesis and to appear as „nature“.The seventh and eighth chapters have not been included. They deal with the notion of the music drama as the phantasmagoric form, developed primarily from Wagner's theoretical writings, and with the mythical element in his work. The mythical in Wagner is two-sided, for it seeks to interpret the unconscious and in turn to dissolve the real into the unconscious.The two final chapters are devoted to the philosophy inherent in the works of Wagner and to a philosophical interpretation of his work. Chapter nine discusses the Ring from the standpoint of the betrayal of the revolution by the „rebel“. The canon is given by analysis of Wotan as the unity of Impotent old god and beggar. Chapter ten describes Wagner's pessimism. It shows the fundamental difference between Wagner and Schopenhauer, analyzes the Wagnerian concept of the nil as that of the chimaerical, and concludes by „rescuing“ his nihilism as the form adopted by Utopia in the early period of bourgeois decay.L'article se compose de quatre chapitres extraits d’un vaste travail consacré à Richard Wagner.Le premier chapitre étudie la personnalité de Wagner : son caractère est défini comme étant celui du bourgeois désormais incapable de répondre aux exigences monadologiques de la société bourgeoise. L’apparence d’un conflit avec la société masque la soumission de fait aux puissances établies : c’est ce qui est étudié de près dans l’analyse de l’antisémitisme wagnérien.Les chapitres suivants, desquels la présente publication n’offre que des extraits, établissent d’abord — grâce aux concepts du chef d’orchestre et du mode „gestique“ de la composition — le rapport entre le caractère social de Wagner et la complexité technique de son oeuvre. Viennent ensuite des analyses détaillées de quelques éléments essentiels du mode wagnérien de composition, tels que la technique du leitmotiv, de la mélodie infinie, de l’harmonique et de l’instrumentation.Le concept de la fantasmagorie est déduit du principe de l’instrumentation wagnérienne : voilà le thème central du sixième chapitre que notre texte présente, de nouveau, intégralement. La fantasmagorie est définie comme le phénomène esthétique qui renie le mode de sa production.Les chapitres VII et VIII encore, manquent dans la présente publication. Ils traitent du concept du drame musical en tant que forme fantasmagorique. Ce sont surtout les écrits théoriques de Wagner qui servent à développer ce concept. On en vient à examiner l’élément mythique de l’oeuvre wagnérienne — élément équivoque en ce qu’il tend à interpréter l’inconscient en même temps qu’il voudrait le dissoudre dans un inconscient plus profond encore.Les deux derniers chapitres étudient la philosophie inhérente de Wagner, et tâchent de donner une interprétation philosophique de son oeuvre. Le neuvième chapitre donne une analyse du „Ring“ — la trahison de la révolution par le „rebelle“. Le „canon“ du raisonnement est, ici, la figure de Wotan — à la fois vieux dieu rendu impuissant et mendiant. Le chapitre X décrit le pessimisme wagnérien. Il expose la différence fondamentale entre Wagner et Schopenhauer, la reconstruction méthodique du concept wagnérien du néant montre que ce néant est chimérique. La conclusion est, en quelque sorte, une réhabilitation du nihilisme wagnérien en ce que ce nihilisme fut la forme que revêtit l’utopie au début de la décadence bourgeoise. (shrink)

La préoccupation de l'auteur est ici de démontrer qu'il est possible de conceptualiser une écriture du réel qui ne doit rien à ce que l'on entend communément par " réalité ". Si la réalité se définit comme " ce qui est ", le réel, lui, est hors monde, avant l'émergence du signifiant et du langage. Les études des oeuvres de Pierre Guyotat et de Bernard Réquichot soutiennent qu'une écriture est possible sans céder à une signification immédiate. Elle s'origine dans le (...) corps et se fabrique à partir d'un impensé dont la coloration est l'angoisse. Ce n'est donc pas un hasard si un rapport s'établit entre le trait de la lettre et la consistance d'un sujet. Deux extrêmes fondent ce rapport : les premiers signes écrits des grottes préhistoriques et la production esthétique rencontrée dans la clinique de la psychose. De tout cela, il ressort une théorie du sujet qui doit plus à une ontologie de l'accident qu'à une permanence de l'être. (shrink)

Né vers 1600 en Italie, l'opéra encourait les foudres de Marcello dès 1720. L'ouverture des salles au public, les nécessités commerciales et le vedettariat l'avaient éloigné des idéaux qui présidèrent à sa naissance. L'opuscule de Benedetto Marcello aborde, sur le ton de la dérision et de la satire, tous les aspects de l'opéra, du livret à la musique, en passant par les chanteurs, les compositeurs, les directeurs de théâtre, la mise en scène, etc. Le texte méritait une nouvelle traduction française (...) (la dernière datait de la fin du dix-neuvième siècle), plus précise et plus complète, car le savant compositeur de l'Estro poetico-armonico y déploie une verve irrésistible, proche de celle dont se servira Carlo Goldoni dans l'imprésario de Smyrne. Cette satire représente l'étincelle qui allait embraser le flambeau de la réforme par le biais du comte Francesco Algarotti (1712-1764) poète et écrivain. Son Essai sur l'Opéra en musique contient en effet tous les points importants sur lesquels Calzabigi et Gluck allaient asseoir leur reconstruction : choix du livret, rôle de la poésie et de la musique, rôle des chanteurs, du compositeur, moyens et contrôle artistiques des productions. La traduction française qu'un fit Chastellux en 1773, nonobstant sa finesse et son élégance, fait pourtant figure de " belle infidèle ". Force nous était donc d'élaborer là encore une nouvelle traduction de ce texte fondateur. A côté de ces deux grands titres, nous avons réuni un dossier important d'écrits émanant des acteurs de la réforme : Métastase, Angiolini, Calzabigi, Gluck et Du Roullet. (shrink)

Les Salons de Diderot figurent sans conteste parmi les plus fameux écrits sur l’art. Bien plus, on a longtemps répété que l’encyclopédiste avait initié la « critique d’art », entendue comme un genre littéraire clairement défini et appelé à une postérité féconde. Or, non seulement Diderot n’est pas l’inventeur du genre, mais le philosophe ne se percevait pas lui-même comme critique d’art. Les Salons, en effet, ne constituent pas une production en marge du corpus philosophique de Diderot ; au (...) contraire, ils s’inscrivent au cœur de l’œuvre générale de ce penseur atypique, en même temps qu’ils en restituent l’image, en prolongent les questionnements, en dévoilent les ambitions et en révèlent la méthode. Pourtant, il n’est pas faux d’affir­mer que les écrits de Diderot sur l’art sont conçus comme une critique des œuvres d’art, singulièrement de celles des peintres, à la double condition d’entendre conve­nablement le sens philosophique que Diderot donne au mot « critique » et de conserver en mémoire qu’écrire, pour le salonnier, ne consiste jamais à parler de la peinture mais, bien plutôt, de s’astreindre à parler peinture. (shrink)

" L'expérience esthétique, n'est autonome, écrit Adorno, que lorsqu'elle se débarrasse du goût culinaire, la voie qui y conduit passe par le désintéressement.... ", à ce lointain écho de la rupture transcendantale au sein de l'Esthétique du goût, à ce déni pur et simple de la sensibilité et du plaisir " sensuel et grossier ", comme principes du goût, on préfèrera, ici, une présentation non morale, ou non kantienne, de la notion de goût ; une réflexion qui, de Voltaire et (...) Montesquieu à Brillat-Savarin, prend en compte le goût " lui-même " et non seulement sa métaphore ; on cherchera le raffinement et la délicatesse du goût non seulement dans les sphères supérieures de l'existence, mais aussi dans les relations primordiales de la vie, celle de la consommation, de la préparation et de la production, ainsi que le voulait Charles Fourier, (beau) frère de Brillat-Savarin. Dans les deux essais, ici étudiés, s'impose, en effet, la dimension organique et sensuelle mais néanmoins esthétique du goût, dans les choses de la nature et de l'art. L'Essai sur le goût de Montesquieu et La Physiologie du goût de Brillat-Savarin, témoignent, dans des domaines distincts mais étroitement liés, de l'Esthétique comme " science de la sensibilité ". Par leur rapprochement, on entend montrer que le goût n'est pas une " chose mentale " mais l'affaire de tous les sens, que l'âme qui goûte est l'âme qui sent. On cherchera à dépasser le divorce, qui semble s'être installé, entre le jugement esthétique et le plaisir esthétique, on tentera par là, de restaurer la continuité entre les deux pôles de la sensibilité gustative et de redonner, par une réévaluation du goût culinaire, une assise réelle, vitale et réconfortante à la notion de goût, comme sentiment délicat. (shrink)

Cet article cherche à réévaluer le rapport de Bruno Latour à la philosophie à travers le motif de la cartographie dans son oeuvre. Si les cartes y constituent d’abord des exemples particulièrement frappants de la production scientifique de vérité, ses derniers écrits suggèrent un rôle beaucoup plus central pour la cartographie. La pensée latourienne, dans le cadre du réchauffement climatique, appelle en effet une philosophie cartographique, basée sur la notion de territoire, et développant à la fois une méthode « (...) ambulatoire » et un projet conceptuel qui consiste à résister à ce que Whitehead appelait la « bifurcation de la nature ».This article seeks to reassess Latour’s relation to philosophy through an examination of the many references to cartography in his work. Whereas in his early writings maps were treated as striking examples of the way science produces truth, his latest writings ascribe a more central function to cartography. During this time of global warming, Latour’s thinking calls for a cartographic philosophy rooted in the notion of territory, which develops both an “ambulatory” method and a conceptual project of resistance to what Whitehead called the “bifurcation of nature”. (shrink)

Le travail présenté dans cet article s’inscrit dans une recherche qui a pour but la constitution d’un corpus scolaire et le développement d’un outil d’aide à son exploitation à partir de l’annotation de phénomènes linguistiques saillants. Nous nous concentrerons ici sur les écrits produits en fin de classe de CP par des scripteurs encore débutants. L’objet de ce travail est d’explorer les possibilités qu’offre le traitement automatique des langues pour appréhender ces écrits particulièrement éloignés de la norme. L’hypothèse est que (...) la connaissance du contexte de production facilite ce processus. Nous mesurons cet apport au travers d’un exemple de traitement, à savoir le développement d’un outil d’aide à l’annotation de certaines erreurs orthographiques. Après une rapide présentation du projet et des caractéristiques du corpus élaboré, l’article propose un exposé détaillé du module d’annotation de ces erreurs. Il en expose la méthode d’identification et de correction au moyen d’une ressource lexicale de formes phonologiques ainsi que le modèle d’annotation élaboré. (shrink)

La question des frontières des arts plastiques et littéraires contemporains peut être approchée à travers l'exemple de la géopoétique de Kenneth White. Renonçant à réduire l'art à la production d'une représentation dominée par le plaisir de la vue, le mouvement esthétique de la géopoétique cherche à faire de la création artistique un geste de participation aux matières de la terre sur fond d'une expérience polysensorielle où la marche et le nomadisme constituent des explorations d'un proto-monde. L'oeuvre écrite ou (...) plastique est destinée à conserver des fragments et traces de cette aventure sensible, ouvrant ainsi la voie à une rencontre qui n'est plus un spectacle mais une expérience quasi chamanique. Reste à savoir dans quelle mesure on peut s'émanciper totalement de la représentation pour accéder à une auto-présentation du cosmos dont l'artiste serait le médium. (shrink)