F.W.J. Schelling (1775-1854), le plus precoce de philosophes puis l'un des plus ages, a pati, de son vivant comme apres sa mort, de la proximite de Fichte et surtout de Hegel qui l'a supplante dans le jugement de la posterite. Mais il est en passe de combler son retard grace en particulier a l'impulsion donnee depuis un demi-siecle aux recherches sur l'idealisme allemand. Le premier volume de cet ouvrage se propose de presenter le devenir de Schelling sous le signe du (...) systeme vivant. La derniere philosophie de Schelling est analysee dans le second tome. Elle est presque tout entiere posthume, a l'exception de la Preface a Cousin (1834) et de quelques autres textes brefs. La dualite philosophique, enseignee a Berlin, est l'ultime avatar de ce qui etait de facon latente une philosophie en deux. L'auteur s'attache ici a expliquer en detail les motifs et les problemes de cette dichotomie tardive, mais fondee. (shrink)

Comment se fait-il que l'intuition intellectuelle bannie par Kant ait ete si promptement reintegree par ses meilleurs disciples? Et pourquoi l'intuition ainsi rehabilitee a-t-elle fait aussitot tache d'huile, s'associant a toutes sortes d'evenements et d'etats psychiques, sans perdre pour autant son caractere intellectuel? A ces questions majeures l'historiographie n'a fourni qu'un debut de reponse. En vue d'ouvrir un debat, on a voulu enqueter sur place, dans le milieu philosophique et culturel de l'Idealisme et du premier Romantisme, avec la methode historico-critique (...) utilisee naguere dans Schelling. Une philosophie en devenir, dont ce livre est un regain tardif. (shrink)

L'A. examine ici le regard que la philosophie porte sur la Bible. Pour ce faire, il ne s'intéresse qu'au sacrifice d'Abraham et il observe ce qu'en disent des philosophes comme Hegel ou Kant. A leur attitude réprobatrice, l'A. oppose celle de Sören Kierkegaard et de son ouvrage Crainte et tremblement. Celui-ci fait d'Abraham un intrépide chevalier de la foi qui abolit le chevalier tragique et résigné. Il en va tout autrement chez Kafka, Raïssa Maritain et Giulio Lequier dont l'A. rapporte (...) fidèlement les écrits consacrés à Abraham. (shrink)

Les témoignages des Saints et des auteurs spirituels d'une expérience d'identification et de fusion avec Jésus Christ sont innombrables. Jésus a été un homme déterminé, un individu, ce qui le rapproche de nous, cela permet une sorte d'empathie par une appartenance à la même humanité. Cela motiva chez certains exégètes et historiens de nombreuses annotations psychologiques sur la vie de Jésus. Mais, dans son œuvre magistrale «Le Seigneur», Romano Guardini réfute totalement une possible psychologie du Christ, à cause de la (...) sublime solitude du Sauveur. (shrink)

L'A. souligne la portée philosophique des écrits de Paul Claudel en rappelant que cette philosophie est avant tout religieuse, qu'elle est théologie. Retraçant les événements religieux marquants de sa vie, il en examine le reflet dans son oeuvre où se mêlent divers thèmes philosophiques.

Analyse du personnage d'Empédocle que Hölderlin a élevé au rang de héros tragique, mêlant à la figure mythique du sage et conducteur du peuple l'idiosyncrasie de son moi poétologique. Examinant la définition du genre tragique comme métaphore de l'intuition intellectuelle et de l'unité extatique avec tout ce qui vit , l'A. montre que Hölderlin rapproche la Grèce de l'Hespérie, le tragique grec de la souffrance du Christ, le drame païen du christianisme, en faisant de «La Mort d'Empédocle» une offrande sacrificielle (...) et un retour à l'élémentaire, et en faisant du suicide un acte de liberté et d'utopie politique. (shrink)

L'A. présente et commente un ouvrage de Michel Henry, un philosophe de Montpellier : C'est Moi la Vérité : pour une philosophie du christianisme . Il s'agit d'un très bel exposé de christologie philosophique. On y trouve une compréhension spéculative du Christ de la foi et de la théologie, tels que les siècles de réflexion l'ont transformé.

The article presents the philosophy of a wandering thinker who is in search of truth, of knowledge of reality. It shows the life, method, goal and central issues (existence, being, intersubjectivity and immortality) of this walker in a constant pilgrimage to light.

Cet ouvrage est un essai, philosophique, théologique et spirituel à la fois. Il prolonge le sillage de la Christologie idéaliste (Desclée, 1986) et du Christ de la philosophie (Le Cerf, 1990). La Semaine Sainte, réduite en fait au Triduum pascal, est pour maints philosophes, croyants et non croyants, l'objet d'une réflexion intense, rattachée à un drame éternel. Elle suscite une méditation discontinue et pathétique sur l'agonie et la séparation, l'amour et la souffrance, le péché, le mal et la mort la (...) mémoire et le temps de ce monde, tous grands thèmes métaphysiques. Elle engendre l'idée d'une philosophia Crucis. Chacune des trois journées sacrées a sa physionomie propre, mais un miroir unique dans la Sainte Face du Fils de l'Homme. Quelle sera la " moisson "? Le lecteur en jugera par lui-même, assurément; mais l'auteur estime devoir prévenir dès son " Liminaire " qu'elle sera pauvre! Hegel est là bien sûr, comme " l'incontournable " omniprésent; mais aussi, d'un côté, Erasme et Pascal et de l'autre, Feuerbach, Marx et surtout Nietzsche... Schleiermacher aussi, " insinuant cauteleux et disert " et encore Léon Chestov, " cet apatride de la foi chrétienne ", jusqu'à Bernanos, " interprété par H. Urs von Balthasar ", en compagnie de Blondel, Fessard et de dix autres... Autant le dire par conséquent : si la moisson doit de fait s'avérer peu abondante, ce n'est pas que les ouvriers aient été tellement peu nombreux. - (J. Doré, dans sa Présentation.). Ajoutons que la richesse, au demeurant objectivement manifeste et incontestable de cette moisson que la modestie de l'auteur estime " pauvre " consiste d'abord dans sa qualité. (shrink)

La Vierge Marie est omniprésente dans l'oeuvre de Paul Claudel, autant dans la poésie et le théâtre que dans son oeuvre exégétique. Le présent article examine, dans l'ensemble foisonnant de ses commentaires bibliques, deux livres explicitement consacrés à la Vierge, L'Epée et le Miroir et La Rose et le Rosaire , qui représentent la synthèse de la mariologie claudélienne, et forment un dyptique dont les images se répondent. Le premier est une méditation sur les Sept Douleurs de la Vierge ; (...) le second est une hymne mariale, assortie d'un petit traité de mariologie. (shrink)