La 4e de couv. indique : "Prenant le contrepied de l'interprétation nietzschéenne plutôt dépréciative du ressentiment, qui cadrait avec un certain souci de défendre les privilèges de l'aristocratie, cet essai suggère une interprétation juridique du ressentiment permettant d'en faire ressortir les aspects positifs. La démarche convie à un parcours en trois étapes. La première conduit de la définition que Spinoza donna de la haine en général au sentiment d'injustice, qui est un motif de haine particulier. La définition de l'injustice, correspondant (...) chez Aristote à des cas de haine donnant lieu à une colère justifiée, permet, à rebours, d'identifier et de déprécier la haine qui ne répond pas à cette définition. Se dévoile ainsi déjà en filigrane le discret génie du ressentiment. La deuxième étape chemine du sentiment d'injustice au ressentiment et permet de distinguer, à partir du critère du droit, le ressentiment de l'indignation. Si l'interprétation de Nietzsche approfondissait la distinction entre le ressentiment et l'acquiescement, l'interprétation juridique conduit à souligner la distinction entre le ressentiment et l'indignation. Redéfini comme sentiment du droit et sentiment juridique d'injustice, le ressentiment fait l'objet d'une réhabilitation dans le dernier temps de cet essai qui est aussi l'occasion d'aborder les relations entre droit et politique, droit et science, justice et amour et de réfléchir aux liens entre ressentiment, indignation et droits de l'homme à l'âge démocratique. En intégrant la vision de Jhering, qui faisait de la paix le but du droit et de la lutte le moyen de l'atteindre, en cherchant à corriger « l'erreur » de Nietzsche par Nietzsche, le droit, sous le rapport de ses liaisons avec les affects, pourrait peut-être se définir comme une arme morale, sociale et politique, plongée dans les complexions de la haine, qui sépare le ressentiment de l'indignation, la domination du premier ayant pour effet de modérer ou de subjuguer la seconde..". (shrink)

Le commentaire d’un texte de Michel Foucault donné au baccalauréat nous permet de voir comment Foucault se réapproprie les thèses de Canguilhem à la lumière de sa propre conception de la biopolitique et de l’archéologie des concepts. C’est aussi par conséquent un bon moyen de situer les conceptions de Foucault et Canguilhem relativement aux sciences de l’évolution et à l’épistémologie historique, afin d’examiner comment ils s’emparent philosophiquement des concepts issus des sciences de l’information et du néodarwinisme. C’est enfin, généalogiquement, l’occasion (...) de faire apparaître l’ascendance nietzschéenne de la conception foucaldienne de la vie, pour montrer comment il s’empare des auteurs pour en réactualiser les intuitions les plus profondes, à savoir en l’occurrence que la vie est fondamentalement un écart, une dérive anomale. (shrink)

Mea culpa, mea culpa, mea maxima culpa : phraséologie liturgique ou expression d'un sentiment de culpabilité qui taraude l'espèce humaine depuis la nuit des temps? La faute est inscrite dans le parcours de l'homme et soulève maintes questions sur sa responsabilité, son rapport au monde, sa subordination à Dieu ou à Satan. A chaque époque sa réponse. Pour la période comprise entre 1453 et 1715, ont été convoqués les courants philosophiques et religieux, les écrits polémiques ou techniques pour affiner le (...) concept de faute en l'opposant le cas échéant à l'erreur et au péché. Ce premier tome analyse l'erreur technique en montrant comment l'établissement de la norme incline à sa transgression et suscite un débat moral qui aboutit à une définition plurielle de la faute. (shrink)

Les biais cognitifs amènent l'être humain à croire ce qui confirme ses croyances plutôt que ce qui les infirme. Ces comportements irrationnels influent de manière conséquente sur le maniement des probabilités, la compréhension du hasard et les prises de décision. Or, certains acteurs les exploitent pour en tirer profit, parfois aux dépens des autres. [Electre].

Cette édition numérique a été réalisée à partir d'un support physique, parfois ancien, conservé au sein du dépôt légal de la Bibliothèque nationale de France, conformément à la loi n° 2012-287 du 1er mars 2012 relative à l'exploitation des Livres indisponibles du XXe siècle. Pages de début Introduction I - Entre fait et norme II - Le passage de l'énonciatif au normatif III - Promesse et obligation IV - Actes psychosociaux et faits institutionnels V - Le langage du droit VI (...) - De l'intuitif audiscursif VII - Retour a hume Épilogue Pages de fin. (shrink)

Selon la théorie de l’erreur épistémique, il n’existe pas de devoirs épistémiques catégoriques. Mais selon la même théorie, le sens commun croit à l’existence de tels devoirs et cela implique qu’il est systématiquement dans l’erreur quand il y fait référence. Dans cet article, nous verrons que la théorie de l’erreur épistémique se concilie difficilement avec la thèse plausible selon laquelle les attributions de croyances sont normatives. Si le théoricien de l’erreur adopte la thèse qu’il y a (...) une norme constitutive de la croyance, il se trouve confronté à un dilemme insoluble, s’il ne l’adopte pas, il réduit considérablement la portée de sa théorie. (shrink)

ABSTRACT. — This article examines the concept of adaptive preference as it has appeared in feminist political philosophy since the 2000’s. This concept refers to preferences shaped in compliance with an oppressive environment and that jeopardizes one’s well-being. In the first part, the two most influential conceptions of adaptive preference will be discussed : the ones provided by the philosophers Martha Nussbaum and Serene Khader. Afterwards, I will assess these conceptions in the light of recent work by feminist anthropologists Saba (...) Mahmood and Lila Abu-Lughod, in which they revaluate the political project of feminist philosophy underlying adaptive preferences. -/- RÉSUMÉ. — Cet article porte sur le concept de préférence adaptative tel qu’il est apparu en philosophie féministe politique et anglophone depuis les années 2000. Ce concept désigne les préférences formées conformément à un milieu oppressif et qui vont à l’encontre du bien-être. Dans un premier temps, il sera question des deux théorisations les plus influentes à l’heure actuelle: celles développées par les philosophes Martha Nussbaum et Serene Khader. Ensuite, j’évaluerai ces positions à l’aune des récents travaux des anthropologues fémi- nistes Saba Mahmood et Lila Abu-Lughod, dans lesquels elles remettent en question le projet politique de la philosophie féministe sous-jacent aux préfé- rences adaptatives. (shrink)

An important source for 19th century church history is conserved in the Acta Episcoporum Brugensium of the Archive of the Diocese of Bruges. The Acta of Bishop Jean-Baptist Malou contain the transcripts of some letters and a rather lengthy report, dated July 10, 1852: Notes sur les erreurs nouvelles, contraires à la religion révélée, à ses dogmes, à sa morale. Ecoles qui méritent une attention spéciale. It appears that this text was to be sent to the Consultors on the Fornari (...) Commission in Rome, who at that time were preparing a draft for the Bull on the Immaculate Conception, and who wanted to insert a solemn condemnation of modern errors. Towards that end, the Commission contacted several outstanding scholars all over Europe. Though the identity of these scholars is known, the response of the marquis Donoso Cortes was the only one known until now. The particular contribution of this article is to also make known the full text of the response of the Bishop of Bruges, and the related correspondence. In addition, when compared with the documentation already known, these documents help to clarify the rather confusing history of the earliest efforts to draft a Syllabus Errorum. For example, it appears that immediately after the revolution of 1848, some of the scholars contacted by the Commission in June of 1852, and by Fornari in August of the same year, were not prepared at that time to devote their efforts to a condemnation of errors. Secondly, it seems that a substantial discussion of what was intended to be the second chapter of the Bull unduly delayed the proclamation of the dogma of the Immaculate Conception, and so the Syllabus project was subsequently postponed. (shrink)

Plutôt que comme une erreur de la nature, le monstre est défini par Aristote comme un manquement à la finalité. Un tel manquement ne définit toutefois un monstre que dans le champ des produits de la nature. Celle-ci ne faisant rien en vain, ce genre de manquement à la finalité fait problème. Cela peut néanmoins se produire par diverses causes, parmi lesquelles on examinera, en particulier, dans le cas de la génération des femelles comment le manquement à la finalité, (...) qui engendre un être non conforme au type spécifique, obéit cependant à une finalité supérieure qui relève de la perpétuation de l’espèce. On se demandera également dans quelle mesure, alors, l’existence des monstres pourrait témoigner d’une défaillance de la nature elle-même. (shrink)

Gegenstand des Bandes ist eine umfassende Evaluation epistemischer, praktischer, veridiktiver Sachverhalte aus der Perspektive jener Modi des Nichtgelingens, der Störung oder der Irritation, die unter dem Stichwort „Irrtum“ verhandelt werden. Dies soll aber nicht nur aus der Perspektive der Negativität geschehen, vielmehr soll gefragt werden, inwieweit der Irrtum zum Ausgangspunkt und zur Bedingung gelingender epistemischer Praktiken zu werden vermag. Doch was ermöglicht und garantiert die Unterscheidung von Wahrheit und Irrtum? Was sind die Kriterien einer solchen Unterscheidung? Wer ist unter welchen (...) Bedingungen in der Lage und berechtigt, den Irrtum zu erkennen und als einen solchen festzustellen? Welche Instanzen sind an dieser Unterscheidung beteiligt und hierfür legimitiert? Vermögen wir aus Irrtümern zu lernen? Hier tut sich ein breites Problemfeld auf, das sich zunächst aus dem Antagonismus von Irrtum und Wahrheit ergibt. Diesen Facetten von Irrtum soll in der ganzen interdisziplinären Breite in der lateinischen und griechisch-byzantinischen, in der arabischen und hebräischen Tradition, in der Laien- und der Gelehrtenwelt, aber auch in der Alltagskultur nachgegangen werden. (shrink)