L'idée de la logique est depuis toujours celle d'une théorie de la conséquence, et en particulier de la conséquence formelle et nécessaire : en un mot, de la conséquence " logique ". Mais sur quoi repose la logicité pure d'une conséquence? La logique contemporaine classique répond : sur la préservation de la vérité. La logique pertinente lui objecte qu'on est en droit de demander plus : un élément intensionnel de pertinence des prémisses pour la conclusion doit être pris en compte (...) pour la validité des inférences. Et elle ajoute que cet élément est, serait-ce silencieusement, à l'œuvre dans nos inférences ordinaires, celles selon lesquelles nous raisonnons en fait. Peut-on formaliser, axiomatiquement, sémantiquement, ou par des systèmes de déduction, ce composant de la notion de conséquence? C'est d'une telle question que traite cet ouvrage, dans le sillage de la " bible " des logiques pertinentes, Entailment, the Logic of Relevance and Necessity, d'Anderson et Belnap. Cette question en ouvre bien sûr d'autres, certaines inattendues, par exemple : y a-t-il une, ou plusieurs négations distinctes? Quelle est la portée des constructions sémantiques de structures de modèle? Et finalement, c'est la question du pluralisme logique qui est posée, à travers la multiplicité des systèmes où s'incarnent différentes idées de ce qu'est la relation de conséquence. La position soutenue par cet ouvrage est celle d'un pluralisme modéré, faisant droit à l'unité de la logique, que le point de vue structural permet de mettre électivement en lumière. (shrink)

Ramsey était‐il “deflationniste”? C'est douteux, à lire attentivement le manuscrit “On Truth”. La position de Ramsey a nénmoins quelque chose de curieux, comme Austin l'a fait remarquer: quel est l'intérêt d'éliminer le prédicat de vérité sile problème de la vérité n'est pas en même temps éliminé? En poursuivant ces remarques, je suggére, à titre d'expérience de pensée, de lire autrement les fameuses “équivalencesT”.

Linguistique et philosophie logique du langage: deux traditions de pensee que bien des choses opposent. La premiere est plutot mentaliste, et orientee vers l'etude de la syntaxe; la seconde, plus preoccupee de semantique, cherche volontiers le sens dans les conditions de verite des phrases. Ce portrait n'est pas faux, mais il est incomplet: entre logique et linguistique, les relations n'ont pas ete, ne sont pas que d'opposition. Dans cet ouvrage, les auteurs proposent une sorte d'histoire conceptuelle des interactions fecondes entre (...) les deux disciplines au cours du XXe siecle. La premiere partie, consacree a la notion de categorie semantique et/ou syntaxique, raconte comment les theories a priori de la signification (Husserl, Frege, Russell) ont progressivement donne lieu au programme des grammaires categorielles, d'inspiration plus descriptive et empirique. La deuxieme partie traite d'un autre episode, datant des annees cinquante a soixante-dix, et lie a la naissance des grammaires generatives: celui au cours duquel l'opposition entre la these avancee par Chomsky de l'autonomie de la syntaxe, et l'idee de la priorite conceptuelle de la semantique, soutenue par des logiciens comme Montague, vient au premier plan. Enfin la troisieme partie traite des recherches tout a fait contemporaines concernant l'etude des expressions indefinies et des relations anaphoriques qu'elles soutiennent, theme ou se dessinent des convergences nouvelles entre l'analyse logique et l'analyse linguistique: la comprehension des rapports entre generalite et reference dans les langages naturels y gagnera certainement en finesse et en adequation empirique. (shrink)

[The existence of logical objects according to Frege].

Un trait du langage qui menace de saper la sûreté de la pensée est sa tendance à former des noms propres auxquels aucun objet ne correspond. [...] Un exemple particulièrement remarquable de cela est la formation d’un nom propre selon le schéma «l’extension du concept a», par exemple «l’extension du concept étoile». À cause de l’article défini, cette expression semble désigner un objet; mais il n’y a aucun objet pour lequel cette expression pour-rait être une désignation appropriée. De là les (...) paradoxes de la théorie des ensembles, qui ont porté un coup mortel à la théorie des ensembles elle-même. J’étais moi-même sous cette illusion quand afin de fournir une fondation logique aux nombres, j’ai tenté de construire les nombres comme des ensembles. (shrink)

[Some notes on the Emergence of the Problem of Belief in the Philosophy of Mind].

Ce bel ouvrage, clair, aéré et spacieux, se caractérise à la fois par sa volonté de simplicité d’accès, et son ambition, puisqu’on y trouve notamment une démonstration de la complétude d’un certain système déductif S1 pour la logique classique des prédicats, ainsi qu’une version synoptique du théorème de Gödel, selon lequel toute théorie du premier ordre complète axiomatisable est décidable, d’où il s’ensuit que l’arithmétique, c’est-à-dire l’ensemble des énoncés du premier ordre vrais dans, n’est pas axiomatisable; ce qu’on exprime souvent (...) en disant que tout système formel pour l’arithmétique est incomplet, au sens où il y a des énoncés vrais qui ne sont pas des théorèmes du système. (shrink)

Ramsey était‐il “deflationniste”? C'est douteux, à lire attentivement le manuscrit “On Truth”. La position de Ramsey a nénmoins quelque chose de curieux, comme Austin l'a fait remarquer: quel est l'intérêt d'éliminer le prédicat de vérité sile problème de la vérité n'est pas en même temps éliminé? En poursuivant ces remarques, je suggére, à titre d'expérience de pensée, de lire autrement les fameuses “équivalencesT”.

Ce bel ouvrage, clair, aéré et spacieux, se caractérise à la fois par sa volonté de simplicité d’accès, et son ambition, puisqu’on y trouve notamment une démonstration de la complétude d’un certain système déductif S1 pour la logique classique des prédicats, ainsi qu’une version synoptique du théorème de Gödel, selon lequel toute théorie du premier ordre complète axiomatisable est décidable, d’où il s’ensuit que l’arithmétique, c’est-à-dire l’ensemble des énoncés du premier ordre vrais dans, n’est pas axiomatisable; ce qu’on exprime souvent (...) en disant que tout système formel pour l’arithmétique est incomplet, au sens où il y a des énoncés vrais qui ne sont pas des théorèmes du système. (shrink)

This work presents an overview of four different approaches to the problem of future contingency and determinism in temporal logics. All of them are bivalent, viz. they share the assumption that propositions concerning future contingent facts have a determinate truth-value. We introduce Ockhamism, Peirceanism, Actualism and T x W semantics, the four most relevant bivalent alternatives in this area, and compare them from the point of view of their expressiveness and their underlying metaphysics of time.

This work presents an overview of four different approaches to the problem of future contingency and determinism in temporal logics. All of them are bivalent, viz. they share the assumption that propositions concerning future contingent facts have a determinate truth-value. We introduce Ockhamism, Peirceanism, Actualism and T × W semantics, the four most relevant bivalent alternatives in this area, and compare them from the point of view of their expressiveness and their underlying metaphysics of time.

-- t. 2. Origines médiévales de la science.

This paper analyzes recent attempts to reject reproduction with lineage formation as a necessary condition for evolution by means of natural selection :560–570, 2008; Stud Hist Philos Sci Part C Stud Hist Philos Biol Biomed Sci 42:106–114, 2011; Bourrat in Biol Philos 29:517–538, 2014; Br J Philos Sci 66:883–903, 2015; Charbonneau in Philos Sci 81:727–740, 2014; Doolittle and Inkpen in Proc Natl Acad Sci 115:4006–4014, 2018). Building on the strengths of these attempts and avoiding their pitfalls, it is argued that (...) a robust formulation of evolution by natural selection without reproduction can be established. The main contribution of this paper is a reformulation of Lewontin’s three principles stating that minimal evolution by natural selection occurs when two conditions are met in a population: fitness-related variation and memory. Paradigmatic evolution by natural selection, which can generate adaptations, takes place when an additional condition is present, namely regeneration. (shrink)

The aim of this paper is to study anomalies of self- and world-experience in schizophrenia from a phenomenological perspective, through the use of the EASE and the EAWE interviews. Four patients with diagnoses of schizophrenia were interviewed with both EASE and EAWE. A qualitative analysis of these interviews was carried out on all the data; quantitative scores were also assigned based on the frequency and intensity of items endorsed by the subjects. For the EASE, subjects endorsed an average frequency of (...) 45% of all items. For the EAWE, subjects endorsed an average frequency of 26% of all items. Furthermore, EAWE data indicated more heterogeneous profiles of experience than the EASE. This heterogeneity is not surprising, given that the EAWE was designed to be a more broad-based or less targeted exploration of various changes likely to be associated with schizophrenia spectrum. Our data suggest that, although disturbances of world experience may always be present in schizophrenia, they may take numerous and varied forms. Because the experience of the world occurs across many different modalities, disturbances of this experience would be fundamentally less unitary, whereas the experience of the self present a more coherent and unitary gestalt. These results show certain overlapping between the scales while also indicating the potential value of combined use of the two instruments. Finally, we discussed the relationship between experiential description and behavioral observation, and their potentially complementary value in exploring the first-person perspective, particular in the case of experiences that occur at a more pre-reflective level. (shrink)

In this survey paper, I start from two classical theses of speech act theory: that speech act content is uniformly propositional and that sentence mood encodes illocutionary force. These theses have been questioned in recent work, both in philosophy and linguistics. The force/content distinction itself – a cornerstone of 20‐century philosophy of language – has come to be rejected by some theorists, unmoved by the famous ‘Frege–Geach’ argument. The paper reviews some of these debates.

In a series of papers, Sperber provides the following analysis of the phenomenon of ill-understood belief (or 'quasi-belief', as I call it): (i) the quasi-believer has a validating meta-belief, to the effect that a certain representation is true; yet (ii) that representation does not give rise to a plain belief, because it is 'semi-propositional'. In this paper I discuss several aspects of this treatment. In particular, I deny that the representation accepted by the quasi-believer is semantically indeterminate, and I reject (...) Sperber's claim that quasi-belief is a credal attitude distinct from plain belief. (shrink)

This is an experimental piece of writing by François Laruelle. Via its origins in both Greek and Judeo-Christian thought, philosophy has risen up from the abysses of the world and made its assault on human identity. Philosophy dominates man, and as long as he lives under the philosophical decision or ?Ontological Statute? he lives also within an impotence of thought and within an infinite culpability. Yet ultimately man is an inalienable reality, and nothing ? not even philosophy ? can substitute (...) itself for man and for his identity. There is no reversibility between man and philosophy. Man itself is the abolition of the Statute. (shrink)

Ce texte a déjà paru, sous une forme augmentée et corrigée, dans Le Social et le Sensible. Introduction à une anthropologie modale, Paris, Téraèdre, 2005, p. 101-118. Nous remercions François Laplantine de nous avoir autorisé à le reproduire ici sous sa forme originelle. Nous nous proposons dans cet article d'esquisser une confrontation entre une pensée de la vie et une pensée du social. Une telle confrontation s'avère problématique et délicate. Assez souvent soit elle risque de tourner court parce que - (...) Anthropologie. (shrink)

It has often been observed that the meaning of a word may be affected by the other words which occur in the same sentence. How are we to account for this phenomenon of 'semantic flexibility'? It is argued that semantic flexibility reduces to context-sensitivity and does not raise unsurmountable problems for standard compositional accounts. On the other hand, it would be a mistake to assume too simple a view of context-sensitivity. Two basic forms of context-sensitivity are distinguished in the paper. (...) The second form — sense modulation — shows that, in a sense, there is more in the meaning of the whole than can be derived from the meanings of the parts. (shrink)

In modal logic, propositions are evaluated relative to possible worlds. A proposition may be true relative to a world w, and false relative to another world w'. Relativism is the view that the relativization idea extends beyond possible worlds and modalities. Thus, in tense logic, propositions are evaluated relative to times. A proposition (e.g. the proposition that Socrates is sitting) may be true relative to a time t, and false relative to another time t'. In this paper I discuss, and (...) attempt to rebut, two classical objections to Relativism. The first objection, due to Frege, is the objection from incompleteness. I distinguish two possible relativist responses to that objection, one of which corresponds to the view I actually defend : Moderate Relativism. The second objection is due to Mark Richard, who argued that the objects of belief cannot be relativistic. I show that that objection can be met within the Moderate Relativist framework. In the last section, I deal with special forms of disagreement that have loomed large in recent discussions of Relativism. (shrink)

Review of Insensitive Semantics, by H. Cappelen and E. Lepore.

I argue that immunity to error through misidentification primarily characterizes thoughts that are 'implicitly' de se, as opposed to thoughts that involve an explicit self-identification. Thoughts that are implicitly de se involve no reference to the self at the level of content: what makes them de se is simply the fact that the content of the thought is evaluated with respect to the thinking subject. Or, to put it in familiar terms : the content of the thought is a property (...) which the thinking subject self-ascribes (as in the Loar/Lewis/Chisholm analysis). After answering an objection (to the effect that immunity can affect explicit de se thoughts), I extend the analysis to demonstrative thoughts, which also exhibit the property of immunity to error through misidentification. (shrink)

_A mood for Philosophy_ __ _ _ _In this dialogue with Francois Laruelle Anne-Françoise Schmidt suggests that Laruelle's non-philosophy, which begins with an indecision, could be conceived as something that in the history of painting has been called figura serpentinata, "serpentine line". This line, which produces a kind of music by the use of concepts, is visible according her trough his whole work: from his first book on Ravaisson, _Phenomenon and Difference,_ through to his last one, _The Last Humanity: A (...) New Ecological Science_, published in French in 2015 and expected to appear in English in 2018._. (shrink)