Lorsqu’elle nous reçoit à Conakry, en république de Guinée, ce 22 janvier 2002, Mme Kadidiatou Diallo prépare la commémoration de la « journée des pendus » au cours de laquelle, le 25 janvier 1971, de nombreuses personnes furent exécutées par pendaison à travers toute la Guinée, sur ordre du président de la République Ahmed Sékou Touré. Mme Diallo Telli a déjà accordé de nombreux entretiens à des journalistes qui l’ont interrogée sur son époux, Boubacar Diallo Telli, une des plus célèbres (...) per... (shrink)

Largement déterminée par la « scène primitive » de la Révolution française, notre conception de la citoyenneté est encore souvent associée à l’exercice des droits de suffrage et d’éligibilité. Le moment révolutionnaire, en abolissant les privilèges d’Ancien Régime et en promulguant la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, a, de fait, fondé une citoyenneté juridique définie par un ensemble de droits « naturels », civils et politiques. Or l’histoire des femmes et du genre, comme les...

L’histoire des cultures coloniales a été renouvelée depuis une vingtaine d’années par un certain nombre de travaux en France, essentiellement consacrés à l’analyse de la propagande et des expositions, des sciences ou encore de l’immigration des populations des colonies en métropole. Ces publications s’inscrivent dans le débat, plus ancien et développé dans le monde anglophone, sur l’imprégnation des habitants de métropole par l’entreprise ultramarine, sur l’articulation entre histoire « natio...

Noires ou métisses, Africaines, Antillaises ou Américaines, Suzanne Césaire, Paulette Nardal, Eugénie Éboué-Tell, Jane Vialle, Andrée Blouin, Aoua Kéita et Eslanda Robeson sont les protagonistes de ce livre novateur, riche et stimulant. Leur point commun : s’être engagées, à différents titres, pour contester la domination coloniale dans la seconde moitié du xxe siècle. Le destin de certaines (Suzanne Césaire, Eugénie Eboué-Tell, Eslanda Robeson), souvent associé à celui de leur mari, est plus...

La Fédération démocratique internationale des femmes (FDIF), créée en 1945 à Paris, a été l’une des plus importantes organisations féminines internationales durant la guerre froide. Tombée dans l’oubli, ignorée par l’histoire des femmes à l’Ouest comme à l’Est, elle fait l’objet de nouvelles recherches depuis une quinzaine d’années, en lien avec le dynamisme des travaux sur l’engagement « féministe » des États communistes. Les raisons idéologiques et intellectuelles de cet oubli ont été analy...

Sobrement intitulé « Colonisations » ce numéro est le produit d’une envie et d’une actualité historiographique. L’envie de voir et penser large, d’ouvrir davantage la revue à des espaces non occidentaux, de rendre possible une réflexion sur la circulation des modèles et les connexions entre les différents espaces colonisés. Cette envie participe du renouveau de l’histoire coloniale et impériale outre-Atlantique, de son développement en France, et de la faible visibilité des femmes et du genre...

C’est à Rufisque, à quelques kilomètres de Dakar, dans les locaux d’une ancienne maison de commerce, qu’est installée en décembre 1938 la première École normale d’institutrices africaines de l’Afrique Occidentale Française. Cette école accueille en 1943 une jeune Sénégalaise de quatorze ans, Mariama Bâ. Confiée à ses grands-parents après la mort prématurée de sa mère, Mariama a été élevée en milieu musulman. Son père, fonctionnaire de l’administration coloniale, l’a toutefois inscrite à l’éco...

C’est à Rufisque, à quelques kilomètres de Dakar, dans les locaux d’une ancienne maison de commerce, qu’est installée en décembre 1938 la première École normale d’institutrices africaines de l’Afrique Occidentale Française. Cette école accueille en 1943 une jeune Sénégalaise de quatorze ans, Mariama Bâ. Confiée à ses grands-parents après la mort prématurée de sa mère, Mariama a été élevée en milieu musulman. Son père, fonctionnaire de l’administration coloniale, l’a toutefois inscrite à l’éco...

À rebours d’une histoire transnationale de la guerre froide centrée sur les acteurs ou les actrices de l’Est et de l’Ouest, cet article considère les militantes africaines comme des protagonistes à part entière de cette histoire, soumises à des contraintes politiques et de genre mais déterminées à faire connaître leurs luttes par-delà les frontières. Il analyse leurs liens avec trois organisations féminines internationales très actives pendant la guerre froide : la Fédération démocratique internationale des femmes, le Conseil international des femmes (...) et l’Alliance internationale des femmes. Par-là, il contribue à une histoire transnationale des femmes d’Afrique comme à une histoire des décolonisations souvent écrite au masculin. En plaçant la focale sur les connexions entre les Africaines et ces organisations, c’est la logique des « blocs » qui est remise en cause. D’abord parce que les Africaines ne suivent pas toujours les choix diplomatiques de leurs pays, qu’ils soient proches de l’Ouest, de l’Est ou non alignés. Mais aussi parce qu’elles entrent souvent en contact avec plusieurs organisations afin d’identifier les interlocutrices les plus susceptibles de soutenir leurs causes et font ainsi preuve de ce que l’on peut appeler un « pragmatisme stratégique ». En s’intéressant à la période antérieure aux conférences féminines onusiennes (1975-1995), il s’agit aussi de proposer une nouvelle chronologie pour penser l’histoire du militantisme international féminin depuis la Seconde Guerre mondiale. (shrink)

L’excellent ouvrage de Pascale Barthélémy constitue un nouveau titre, très bienvenu, dans la floraison d’études dévolues à ce que Gregory Mann a appelé « la relation contrainte particulière » entre la France et l’Afrique. Pascale Barthélémy s’est penchée sur la petite minorité d’Africaines – à peine un millier au total – issues de la fédération d’Afrique Occidentale Française (AOF) et formées par les Français pour devenir sages-femmes, infirmières-visiteuses (jusqu’en 1938) ou encore institut...

La rentrée 2022 a vu la parution en français de deux ouvrages traitant de l’histoire du travail sur la très longue période. Mis à part ce thème commun, tout oppose les deux livres – et on comprend mieux la spécificité de chacune de leurs approches en comparant les démarches et les moyens mis en œuvre. Le livre de Paul Cockshott est la traduction d’un ouvrage paru en 2019 sous le titre How the World Works. The Story of Human Labor from (...) Prehistory to the Modern Day (New York, Monthly Review Pre... (shrink)

Une relecture de ce philosophe anglais (1676-1729), à la lumière de ce que disaient de et contre lui ses adversaires théologiens (Clarke, Berkeley), et surtout, de ce qu'il disait de lui-même. Pour ce libre-penseur, le concept de Dieu est vide de sens ou contradictoire, le dualisme créationniste une hypothèse intenable, et le christianisme un simple produit du besoin anthropologique de croire.

What is truth? What value should we see in or attribute to it? The war over the meaning and utility of truth is at the center of contemporary philosophical debate, and its arguments have rocked the foundations of philosophical practice. In this book, the American pragmatist Richard Rorty and the French analytic philosopher Pascal Engel present their radically different perspectives on truth and its correspondence to reality. Rorty doubts that the notion of truth can be of any practical use and (...) points to the preconceptions that lie behind truth in both the intellectual and social spheres. Engel prefers a realist conception, defending the relevance and value of truth as a norm of belief and inquiry in both science and the public domain. Rorty finds more danger in using the notion of truth than in getting rid of it. Engel thinks it is important to hold on to the idea that truth is an accurate representation of reality. In Rorty's view, epistemology is an artificial construct meant to restore a function to philosophy usurped by the success of empirical science. Epistemology and ontology are false problems, and with their demise goes the Cartesian dualism of subject and object and the ancient problematic of appearance and reality. Conventional "philosophical problems," Rorty asserts, are just symptoms of the professionalism that has disfigured the discipline since the time of Kant. Engel, however, is by no means as complacent as Rorty in heralding the "end of truth," and he wages a fierce campaign against the "veriphobes" who deny its value. _What's the Use of Truth?_ is a rare opportunity to experience each side of this impassioned debate clearly and concisely. It is a subject that has profound implications not only for philosophical inquiry but also for the future study of all aspects of our culture. (shrink)

Retrospective and prospective data collected in Cameroon were used to reassess hypotheses about how infant and early childhood mortality is affected by birth spacing and breast-feeding. These data show that: (a) a short preceding birth interval is detrimental for child survival in the first 4 months of life; (b) full and partial breast-feeding have direct protective effects on child survival in the first 4-6 months of life, with the effects of the former stronger than those of the latter; (c) early (...) subsequent conception significantly increases mortality risks in the first 16 months of life of the index child. These findings are robust to various controls, e.g. study design, data defects, child's health conditions at/around birth, postnatal maternal and child recurrent illnesses, patterns of utilisation of health care services, and immunisation status of the child. (shrink)

Le sceptique nous demande " Comment sais-tu que tu as deux mains? Peut-être rêves-tu, ou es-tu trompé par quelque Malin Génie? Peut-on même définir ce que c'est que la connaissance? Va savoir! " Lui rétorquer, comme le faisaient G.E. Moore et la tradition de la philosophie du sens commun : " Mais je sais bien que j'ai deux mains! " semble à la fois une pétition de principe et une bien mauvaise réponse. Le mieux, depuis que nous avons perdu le (...) souci de fonder nos croyance sur des raisons ultimes, serait, tout simplement, de ne pas se soucier des questions du sceptique. Ce que l'on sait dépend, nous dit-on, des circonstances, et toutes nos connaissances sont faillibles. N'y a-t-il pas plutôt des savoirs, dont l'histoire nous montre combien leurs modes de validations sont variés? Ce livre entend refuser ce type de réponse contextualiste et relativiste. Il propose de revenir à la réponse de sens commun de Moore, à partir des reformulations contemporaines des raisonnements sceptiques issues de la philosophie analytique de la connaissance. Personne ne peut nous envoyer savoir quelque chose que nous ne pourrions pas savoir. De fait, nous savons, mais notre savoir n'est pas transparent : nous n'avons pas besoin de savoir que nous savons. Pour parvenir à cette réponse, il faut replacer la notion de connaissance, plutôt que celle de croyance justifiée ou rationnelle, au centre de l'épistémologie, et reformuler des questions traditionnelles comme celles de la nature de la perception, du témoignage, et de la connaissance a priori. On peut aussi reprendre le vieux projet d'une enquête sur la nature de la connaissance en général. (shrink)

Marx says of alienated labor that it does not "belong" to the worker, that it issues in a product that does not belong to her, and that it is unfulfilling, unfree, egoistically motivated, and inhuman. He seems to think, moreover, that the first of these features grounds all the others. All of these features seem quite independent, however: they can come apart; they share no obvious common cause or explanation; and if they often occur together this seems accidental. It is (...) not clear, then, how Marx's concept of alienated labor could possess the strong unity which he takes it to have. I defend a reinterpretation of the concept which explains this unity. The various features of alienated labor, I argue, all follow from a single, hitherto underappreciated feature of its formal motivational structure: the fact that such labor is motivated not by its product but by an incentive. (shrink)

L’article se propose de confronter l’herméneutique du sujet, telle qu’elle est définie par Ricœur dans son ouvrage Soi-même comme un autre à celle qui fait l’objet du cours donné par Michel Foucault en 1981-1982 au Collège de France. Il s’agit, sous la forme d’une conversation imaginaire, de préciser le sens donné par les deux auteurs à l’herméneutique du sujet et d’en dégager les implications sur la constitution du sujet, la conception de la liberté et le statut de l’éthique. L'argumentation s'appuie (...) sur l'ouvrage majeur Soi-même comme un autre , que Ricœur a élaboré dans la période qui correspond aux dernières œuvres de Foucault. This paper intends to compare the hermeneutics of the subject by Ricœur in Oneself as Another with the lessons given by Foucault at the Collège de France in 1981-1982 about The Hermeneutics of the Subject . Presented as an invented conversation, it tries to specify the meaning of both authors’ hermeneutics and to find their implications about the subject’s constitution, the conception of freedom and the status of ethics. The argumentation is based on the essential book Oneself as Another , conceived by Ricœur at the same time Foucault was writing his last works. (shrink)

In this essay, I want to begin a dialogue with the French philosopher Bernard Stiegler’s book Technics and Time. Stiegler is internationally known as the inheritor of another French philosopher whose work is currently being rediscovered worldwide: Gilbert Simondon. In Stiegler’s work, this Simondonian heritage plays itself out in the domain of continental philosophy. The thesis maintained here will be the following: there is another relation to Simondon that is possible, one that also takes up the major problems we’ve inherited (...) from the continental philosophical tradition. The double fundamental philosophical problem raised in Stiegler’s debate with Simondon is the following: A) On the one hand .. (shrink)

Since its origin, bioethics has attracted the collaboration of few social scientists, and social scientific methods of gathering empirical data have remained unfamiliar to ethicists. Recently, however, the clouded relations between the empirical and normative perspectives on bioethics appear to be changing. Three reasons explain why there was no easy and consistent input of empirical evidence into bioethics. Firstly, interdisciplinary dialogue runs the risk of communication problems and divergent objectives. Secondly, the social sciences were absent partners since the beginning of (...) bioethics. Thirdly, the meta‐ethical distinction between ‘is’ and ‘ought’ created a ‘natural’ border between the disciplines. Now, bioethics tends to accommodate more empirical research. Three hypotheses explain this emergence. Firstly, dissatisfaction with a foundationalist interpretation of applied ethics created a stimulus to incorporate empirical research in bioethics. Secondly, clinical ethicists became engaged in empirical research due to their strong integration in the medical setting. Thirdly, the rise of the evidence‐based paradigm had an influence on the practice of bioethics. However, a problematic relationship cannot simply and easily evolve into a perfect interaction. A new and positive climate for empirical approaches has arisen, but the original difficulties have not disappeared. (shrink)

Presents results of free‐recall experiments conducted in France, Gabon and Nepal, to test predictions of a cognitive model of religious concepts. The world over, these concepts include violations of conceptual expectations at the level of domain knowledge (e.g., about ‘animal’ or ‘artifact’ or ‘person’) rather than at the basic level. In five studies we used narratives to test the hypothesis that domain‐level violations are recalled better than other conceptual associations. These studies used material constructed in the same way as religious (...) concepts, but not used in religions familiar to the subjects. Experiments 1 and 2 confirmed a distinctiveness effect for such material. Experiment 3 shows that recall also depends on the possibility to generate inferences from violations of domain expectations. Replications in Gabon (Exp. 4) and Nepal (Exp. 5) showed that recall for domain‐level violations is better than for violations of basic‐level expectations. Overall sensitivity to violations is similar in different cultures and produces similar recall effects, despite differences in commitment to religious belief, in the range of local religious concepts or in their mode of transmission. However, differences between Gabon and Nepal results suggest that familiarity with some types of domain‐level violations may paradoxically make other types more salient. These results suggest that recall effects may account for the recurrent features found in religious concepts from different cultures. (shrink)

It has recently been argued that normative considerations play an important role in causal cognition. For instance, when an agent violates a moral rule and thereby produces a negative outcome, she will be judged to be much more of a cause of the outcome, compared to someone who performed the same action but did not violate a norm. While there is a substantial amount of evidence reporting these effects, it is still a matter of debate how this evidence is to (...) be interpreted. In this paper, we engage with the three most influential classes of explanations, namely, (a) the Norm‐Sensitive Cognitive Process View, (b) the Normative Concept View, and (c) the Pragmatics View. We will outline how these theories explain the empirical results and in what ways they differ. We conclude with a reflection on how well these strategies do overall and what questions they still leave unanswered. (shrink)

Ritualized behavior, intuitively recognizable by its stereotypy, rigidity, repetition, and apparent lack of rational motivation, is found in a variety of life conditions, customs, and everyday practices: in cultural rituals, whether religious or non-religious; in many children's complicated routines; in the pathology of obsessive-compulsive disorders (OCD); in normal adults around certain stages of the life-cycle, birthing in particular. Combining evidence from evolutionary anthropology, neuropsychology and neuroimaging, we propose an explanation of ritualized behavior in terms of an evolved Precaution System geared (...) to the detection of and reaction to inferred threats to fitness. This system, distinct from fear-systems geared to respond to manifest danger, includes a repertoire of clues for potential danger as well as a repertoire of species-typical precautions. In OCD pathology, this system does not supply a negative feedback to the appraisal of potential threats, resulting in doubts about the proper performance of precautions, and repetition of action. Also, anxiety levels focus the attention on low-level gestural units of behavior rather than on the goal-related higher-level units normally used in parsing the action-flow. Normally automatized actions are submitted to cognitive control. This “swamps” working memory, an effect of which is a temporary relief from intrusions but also their long-term strengthening. Normal activation of this Precaution System explains intrusions and ritual behaviors in normal adults. Gradual calibration of the system occurs through childhood rituals. Cultural mimicry of this system's normal input makes cultural rituals attention-grabbing and compelling. A number of empirical predictions follow from this synthetic model. (Published Online February 8 2007) Key Words: childhood ritual; compulsion; event boundaries; evolutionary psychology; obsessive-compulsive disorder; ritual; thought intrusion. (shrink)

This paper deals with what a government funded development agency should do when a developing country imposes restrictions on the development process which discriminate on the basis of gender against some members of the development agency’s staff. The conclusion is that there are circumstances in which development agencies should continue their work in the face of gender discrimination but they should not instigate development projects if doing so would involve them in gender discrimination. A set of procedures for a development (...) agency to follow in these difficult circumstances is outlined. It is argued that an agency is entitled to violate a moral principle when so doing will reduce violations of that same principle. (shrink)

Imagine you and your friend Pierre agreed on meeting each other at a café, but he does not show up. What is the difference between a friend’s not showing up meeting? and any other person not coming? In some sense, all people who did not come show the same kind of behaviour, but most people would be willing to say that the absence of a friend who you expected to see is different in kind. In this paper, I will spell (...) out this difference by investigating laypeople’s conceptualisation of absences of actions in four experiments. In languages such as German, French, Italian, or Polish, people consider a friend’s not coming an omission. Any other person’s not coming, in contrast, is not considered an omission at all, but just a mere nothing. This use of the term omission differs from the usage in English, where ‘omission’ refers to all kinds of absences. In addition, ‘omission’ is not even an everyday term, but invented by philosophers for the sake of philosophical investigation. In other languages, ‘omission’ is part of an everyday vocabulary. Finally, I will discuss how this folk concept of omission could be made fruitful for philosophical questions. (shrink)

This paper deals with what a government funded development agency should do when a developing country imposes restrictions on the development process which discriminate on the basis of gender against some members of the development agency’s staff. The conclusion is that there are circumstances in which development agencies should continue their work in the face of gender discrimination but they should not instigate development projects if doing so would involve them in gender discrimination. A set of procedures for a development (...) agency to follow in these difficult circumstances is outlined. It is argued that an agency is entitled to violate a moral principle when so doing will reduce violations of that same principle. (shrink)