Si l'on veut bien définir le rationalisme comme une pensée d'organisation, on devra lui accorder une matière à organiser, des éléments à assembler, des expériences à ajuster. On devra le juger au terme même de cette organisation, après son effort synthétique, après son travail de mise en ordre. Il y a peu de justice à le taxer d'incapacité à propos d'une analyse de ce qu'il prend comme éléments de sa construction. Autant dire que le rationalisme est une philosophie fonctionnelle, une (...) philosophie d'opérations - ou plutôt, comme nous le montrerons plus explicitement dans notre livre sur la Mécanique ondulatoire, une philosophie d'opérateurs. Ce n'est pas une philosophie existentielle. Le rationalisme ne prétend pas pénétrer dans l'individualité d'une existence. Il ne commence à penser qu'en établissant des relations. (shrink)

Pour Gaston Bachelard, le « non » signifie dépasser et compléter le savoir antérieur, la philosophie de la connaissance scientifique doit englober les contradictions. Il établit le profil épistémologique de l’évolution, du réalisme naïf au surrationalisme en passant par le rationalisme classique et élargit le domaine de l’intuition à ce qu’il appelle une « intuition travaillée»s’exerçant dans un espace non analytique.

Dans ce premier ecrit qu'est sa these principale (1927), Bachelard etudie le processus d'affinement de la connaissance scientifique. Le role de la connaissance approchee est defini dans les sciences experimentales, ou le degre de precision, confronte au contingent et a l'indivisible, atteint necessairement une limite; ainsi que dans les sciences mathematiques qui, soumises a ce meme fractionnement epistemologique et ontologique, se pretent neanmoins a une approximation illimitee, puisque l'infini mathematique permet de creer toujours de nouveaux etres irrationnels assurant la continuite (...) de l'indefini des nombres rationnels. Par consequent, on atteint jamais qu'un fait rectifie et provisoire. La connaissance de la realite se verifie progressivement a chacune de ses acquisitions, et cette rectification constitue la veritable realite epistemologique, car elle exprime la pensee dans son dynamisme profond: l'approximation, c'est l'objectivation inachevee, mais c'est l'objectivation prudente, feconde, vraiment rationnelle puisqu'elle est a la fois consciente de son insuffisance et de son progres. En marge des debats du pragmatisme, les concepts de realite et de verite sont investis d'un sens nouveau par une philosophie de l'inexact. (shrink)

Examines the changes during the twentieth century in the views of mathematics, physics, and the scientific method and discusses the role of the mind in science.

Ni religion ni philosophie, l'animisme est une compréhension neuve de la nature et sans doute aussi un art de vivre qui, face à un monde agité, nous apprend à mieux habiter le monde. Et si l'animisme s'avérait la seule possibilité de sauver l'homme? Par une nouvelle façon d'être au monde, cette pensée, souvent méconnue, se donne à vivre comme une contre-philosophie. Cette initiation est un éveil de l'être tout entier, une nouvelle cosmogonie qui se donne à lire. Il s'agit de (...) réapprivoiser son corps en réapprenant, par exemple, à respirer, à contempler, à se dessaisir du sens des choses, à apprendre à oublier le temps. Face à un monde agité et au seuil du chaos, l'animisme invite à retrouver l'aspect essentiel des choses. Instaurant un dialogue entre la philosophie occidentale et cette philosophie africaine, Gaston-Paul Effa décentre la perspective, et change de focale : et si une nouvelle révolution était en marche? Et si, contrairement à l'idée reçue, c'était la Nature qui humanisait l'Homme? (shrink)

En 32 romans, publiés entre 1934 et 1982, cet auteur d'origine australienne a élaboré autour de son protagoniste principal, l'inspecteur Roderick Allen de Scotland Yard, un ensemble de romans policiers d'enquête dans la meilleure tradition britannique.

"Entre la connaissance commune et la connaissance scientifique, la rupture nous paraît si nette que ces deux types de connaissance ne sauraient avoir la même philosophie. L'empirisme est la philosophie qui convient à la connaissance commune. Au contraire, la connaissance scientifique est solidaire du rationalisme et, qu'on le veuille ou non, le rationalisme est lié à la science, le rationalisme réclame des buts scientifiques. Par l'activité scientifique, le rationalisme connaît une activité dialectique qui enjoint une extension constante des méthodes". Voici (...) un livre sur l'activité rationaliste du chimiste contemporain. On y voit à l'oeuvre une "phénoménotechnique" qui construit ses multiples substances en éliminant progressivement l'irrationnel. Souligner l'engagement de pensée qui se manifeste dans cette activité, telle est la volonté de Bachelard inscrite dans son projet général d'attirer "l'attention des philosophes sur le caractère spécifique de la pensée et du travail de la science moderne". (shrink)

C'est bien à la croisée des chemins que doit se placer l'épistémologue, entre le réalisme et le rationalisme. C'est là qu'il peut saisir le nouveau dynamisme de ces philosophies contraires, le double mouvement par lequel la science simplifie le réel et complique la raison. Le trajet est alors écourté qui va de la réalité expliquée à la réalité appliquée. C'est dans ce court trajet qu'on doit développer toute la pédagogie de la preuve, pédagogie qui est la seule psychologie possible de (...) l'esprit scientifique. (shrink)

The publication of FRAGMENTS OF A POETICS OF FIRE is a milestone in Bachelard studies that will influence the way we think about his themes & method for a long time to come. Dissatisfied with his earlier attempt to come to terms with the element of fire in "The Psychoanalysis of Fire" (1937), Bachelard returned to this theme in the book he was working on at the time of his death in 1962. Because of delays in &, eventually, the abandonment (...) of a projected edition of his complete works, these FRAGMENTS OF A POETICS OF FIRE remained unpublished & their very existence unknown to all but a handful of Bachelard's readers. The author's daughter, Suzanne Bachelard, edited them for separate publication over a quarter-century later in 1988. For the first time we have an insight into the way Bachelard constructed his remarkable books. Miss Bachelard's introduction & extensive notes are an indispensable guide to the workings of his mind as "he shapes a meandering series of observations on the phoenix, Prometheus, & Empedocles into a coherent & engaging structure that respects the fluidity & openness of a living image - the powerful image of fire.". (shrink)

Utilisant les concepts psychanalytiques, l'auteur montre comment, dans la science, le language constitue le véhicule privilégié de l'anthropomorphisme et comment les projections affectives constituent autant d'obstacles épistémiologiques à son développement.

Gaston Bachelard is one of the indespensable figures in the history of 20th-century ideas. The broad scope of his work has had a lasting impact in several fields - notable philosophy, architecture and literature.

This article deals with the theatrical work of Francisco García Escalante, known as Francis, from the point of view of Gender and Queer Theory. Since the theater work of Francis belongs to popular culture, this article analyzes elements of Mexican Review Theater (similar to Musical Theater) in reference to the dynamics she used to present diverse masculinities on stage. This essay also compares Francis’ symbolical construction of gender with that of popular singer Juan Gabriel.

En una de sus lecciones en Friburgo, hacia fines de 1951, Martin Heidegger pronunció una frase llamada a ser fuente de controversias y de exégesis inacabables: «La ciencia no piensa». La lección en la que aparece su frase provocadora se publicaría luego en su libro _¿Qué significa pensar?_, en 1954. En este trabajo analizamos las interpretaciones de esta frase, discutimos su dimensión política, y repensamos su significado en relación a su circularidad, i.e. a su carácter de dispositivo definitorio.

This article discusses Leibniz’s claim that every substance is endowed with the property of perception in connection with Platonism, rationalism and the problem of substance monism. It is argued that Leibniz’s ascription of perception to every substance relies on his Platonic conception of finite things as imitations of God, in whom there is ‘infinite perception’. Leibniz’s Platonism, however, goes beyond the notion of imitation, including also the emanative causal relation and the logical (i.e. definitional) priority of the absolute over the (...) limited. It is proposed that Leibniz’s endorsement of Platonism, in conjunction with some rationalist elements of his philosophy, implies a monistic conception of particulars as modifications of a single substance. Following some scholars and opposing others, the article offers evidence that Leibniz accepted this implication during the last years of his Paris period. However, it is further argued that it was precisely the idea of perception as a property of every substance that allowed Leibniz to find a way out of monism after that period. More specifically, the article defends the view that what made room for ontological pluralism within Leibniz’s rationalist and Platonic outlook was the idea that perception is the property which constitutes the very being of substances: substances are their perceptions. (shrink)

Dans les heures de grandes trouvailles, une image poétique peut être le germe d'un monde, le germe d'un univers imaginé devant la rêverie d'un poète. La conscience d'émerveillement devant ce monde créé par le poète s'ouvre en toute naïveté. [...] L'exigence phénoménologique à l'égard des images poétiques est d'ailleurs simple : elle revient à mettre l'accent sur leur vertu d'origine, à saisir l'être même de leur originalité et à bénéficier ainsi de l'insigne productivité psychique qui est celle de l'imagination.

This article offers an overview of Marx’s textual legacy on the subject of the multiplied value-positing powers of skilled labour, and undertakes a critical reconstruction of the history of the subsequent controversies over the so-called ‘skilled-labour problem’. Critical examination of the different Marxist responses to the objections put forward by critics shows that they have failed to develop a solution that is consistent with the foundations of Marx’s value-theory. Thus, the article finally offers an alternative solution grounded in the Marxian (...) analysis of the determinations of value as laid out in Capital. (shrink)

Social sciences in Latin America experienced, during the 1960s, a great number of debates concerning the very foundations of different academic fields. In the case of Argentina, research programs such as Proyecto Marginalidad constituted fundamental elements of those controversies, which were characteristic of disciplinary developments within the social sciences, particularly sociology. Mainly influenced by the critical context that had been deepened by Project Camelot, Argentinian social scientists engaged in debates about the theories that should be chosen in order to account (...) for ‘national reality’, the origins of funding for scientific research, or the applied dimension of science. In this sense, the practices of philanthropic organizations like the Ford Foundation stimulated considerably the ideological passions of that period; those practices also contributed to fragmentation in various academic groups. In this way, the problem of American imperialism, and its consequent economic and cultural dependencies, were present in the controversies of academic fields whose historic evolutions cannot be fully understood without considering their strong links with national and international politics. (shrink)

Sans proposer une simple histoire de la chimie, cet ouvrage de Gaston Bachelard se propose de developper, a l'occasion des progres de la chimie moderne, une lecture philosophique de cette evolution, autour d'une idee articulant dialectiquement deux directions distinctes : la pensee du chimiste semble osciller entre le pluralisme d'une part et la reduction de la pluralite d'autre part. C'est dire que Bachelard se propose ici de caracteriser le soubassement philosophique de la pensee epistemologique promue par la recente evolution (...) de la chimie moderne. Si la decouverte scientifique est liee, dans le cas de la chimie, a la mise au jour de nouvelles substances, et ainsi au developpement d'un pluralisme des substances, la tache du philosophe consiste des lors a montrer que derriere tout pluralisme on peut reconnaitre un systele de coherence. C'est cette these majeure que deploie cet ouvrage dans une progression qui, du probleme philosophique du divers, mene, en passant par une analyse detaillee de l'apport considerable de Mendeleiev a la chimie moderne, a l'idee philosophique d'une harmonie substantielle. (shrink)