Les émotions ont un rôle important dans nos interactions sociales. Sans émotions, nous avons du mal à faire des choix. Quand notre environnement déçoit nos attentes de manière répétée, nos émotions nous signalent qu'il serait rationnel de changer nos attentes, c'est-à-dire de procéder à des révisions. Le partage des émotions, qui est la clé de notre sentiment d'appartenance à une communauté, nous amène à révéler nos valeurs, parce qu'il permet de résister face à un monde décevant. Si même une fois (...) révisées nos croyances, nos émotions se maintiennent, elles manifestent alors des attentes bien enracinées, qui sont nos valeurs réelles. Pour étudier les valeurs collectives, il faut donc étudier les émotions, la manière dont elles incitent à des révisions, et comment leur partage collectif renforce nos résistances. La rationalité morale s'appuie sur les émotions. Celles-ci sont sensibles aux détails des situations, et cette rationalité dépend des contextes, si bien qu'elle propose des arguments qui restent révisables quand le contexte change. Ne résistent à toute révision que nos sentiments d'injustice. L'originalité de ce livre est donc d'étudier les émotions et les valeurs, individuelles et collectives, dans la dynamique de leurs changements, de leurs révisions et de leurs résistances, et d'utiliser ce lien entre émotions et révisions pour mieux définir la spécificité d'une rationalité morale. (shrink)

Nos connaissances en neuropsychologie sur la perception, en particulier sur la vision, se sont tres fortement enrichies ces dernieres annees. Mais la philosophie de la perception n'a pas ete en reste. Rompant avec la distinction recue entre la perception comme jugement et la perception comme sensation, elle demande si toute perception n'exige pas l'articulation entre un referent et un certain mode de presentation, et donc ne renferme pas un contenu dont la nature perceptive ou conceptuelle est a examiner. Le present (...) recueil s'interroge d'abord sur la validite de la notion de contenu perceptif et sur la necessite de distinguer entre voir une chose, la voir sous tel aspect, et la voir comme ceci ou cela. Il etudie ensuite comment nous pouvons voir les choses a distance de nous, a travers le milieu aerien, ou encore comme une image. Enfin, la vision n'etant pas separable de la motricite, il cherche a savoir si l'on voit des actions ou seulement des mouvements, et compare la perception de l'observateur a celle de l'acteur. (shrink)

Alors que dans les Analytiques, Aristote se préoccupe des raisonnements concernant le vrai, et surtout le nécessaire, « la fonction de la rhétorique, ...

Now in a third edition, Introduction to Philosophy: Classical and Contemporary Readings is a highly acclaimed, topically organized collection that covers five major areas of philosophy--theory of knowledge, philosophy of religion, philosophy of mind, freedom and determinism, and moral philosophy. Editor Louis P. Pojman enhances the text's topical organization by arranging the selections into a pro/con format to help students better understand opposing arguments. He also includes accessible introductions to each chapter, subsection, and individual reading, a unique feature for an (...) anthology of this depth. While the book focuses on a compelling sampling of classical material--including selections from Plato, Aristotle, Descartes, Locke, Berkeley, Hume, and Kant--it also incorporates some of philosophy's best twentieth-century and contemporary work, featuring articles by Bertrand Russell, Richard Taylor, John Searle, Thomas Nagel, and others. This third edition contains an expanded glossary, more extensive section introductions, and twelve new selections: Karl Popper: "Epistemology without a Knowing Subject" Richard Rorty: "Dismantling Truth: Solidarity Versus Objectivity" Daniel Dennett: "Postmodernism and Truth" Bruce Russell: "The Problem of Evil: Too Much Suffering" David Chalmers: "Against Materialism: Can Consciousness Be Reductively Explained?" Baron Paul Henri d'Holbach: "A Defense of Determinism" Michael Levin: "A Compatibilist Defense of Moral Responsibility" Plato: Socratic Morality: "Crito" Herodotus: "Custom Is King" J. L. Mackie: "The Subjectivity of Values" Louis P. Pojman: "A Critique of Mackie's Theory of Moral Subjectivism" Thomas Nagel: "Moral Luck". (shrink)

Les fondements de la théorie du choix rationnel, dans ses multiples déclinaisons (économie théorique, théorie de la décision, théorie des jeux, théorie de l'action que l'on trouve au cœur de la philosophie analytique, etc.), ne sont plus aussi assurés en cette fin du XXe siècle qu'ils semblaient l'être durant, ou immédiatement après, la Seconde Guerre mondiale, lorsqu'un John von Neumann ou un Leonard Savage en posaient les prolégomènes. A la source des difficultés présentes, on trouve l'ambition croissante de la théorie (...) du choix rationnel d'expliquer, et surtout de fonder, des phénomènes très éloignés du champ à l'intérieur duquel elle s'était d'abord confinée. Le défi le plus grand que le choix rationnel s'est fixé à lui-même est de rendre compte de la possibilité du jugement moral dans un monde d'individus isolés, autonomes et intéressés (et notamment de la promesse, de l'engagement, du contrat, de la parole donnée et tenue, de la menace, de la dissuasion crédible et efficace). C'est en tentant de relever ces défis que les théoriciens ont rencontré sur leur chemin, comme autant d'obstacles inattendus, des paradoxes redoutables. Ce livre présente les recherches les plus récentes dans le domaine. Il s'en dégage la thèse que le paradigme de la rationalité est radicalement incomplet. L'idéal de transparence qui est au cœur de la théorie du choix rationnel est incapable de venir à bout de l'extériorité et de l'opacité du collectif. Si elles ne prenaient appui sur des références extérieures qui les guident en les " poussant ", les interactions entre acteurs rationnels seraient en général incapables de produire à elles seules quoi que ce soit de déterminé. Les recherches ici présentées s'attachent à définir ce que sont ces dispositifs collectifs cognitifs qui encadrent et servent de support aux décisions individuelles. Elles s'inscrivent dans cette synergie entre sciences sociales, sciences cognitives et philosophie qui renouvelle aujourd'hui les sciences de l'homme. (shrink)

In ”Skepticism,” Peter Klein distinguishes between the “Academic Skeptic” who proposes that we cannot have knowledge of a certain set of propositions and the “Pyrrhonian Skeptic” who refrains from opining about whether we can have knowledge. Klein argues that Academic Skepticism is plausibly supported by a “Closure Principle‐style” argument based on the claim that if x entails y and S has justification for x, then S has justification for y. He turns to contextualism to see if it can contribute to (...) the discussion between one who claims that we can have knowledge about some epistemically interesting class of propositions and the Academic Skeptic. He outlines the background of Pyrrhonian Skepticism, pointing out that the Pyrrhonist withholds assent concerning our knowledge‐bearing status because reason cannot provide an adequate basis for assent. He assesses three possible patterns of reasoning, and concludes that the Pyrrhonist view, that reason cannot resolve matters concerning the nonevident, is vindicated. (shrink)

Emotions imply a revision of our beliefs inasmuch as they are triggered by a discrepancy between our expectancies and new situations. I will study the converse relation: how emotions, particularly recurrent emotions that reappear in similar situations in the long term, are incentives to revise not only our beliefs but also the order of priorities between their related desires. Understanding how affects can revise both beliefs—under their committing aspect—and the order of desires, implies seeing the dynamics of affects as interacting (...) with external dynamics and the order of priorities as a weak one. These philosophical considerations shed new light on the diversity of emotions, on their different temporalities, and on the paradox of emotional sharing. (shrink)

First published in 1987. Routledge is an imprint of Taylor & Francis, an informa company.

First published in 1987. Routledge is an imprint of Taylor & Francis, an informa company.

Do Web devices (addresses, tags, networks, and the rest) have counterparts in classical ontology? Yes, but they allow us also to introduce more refined distinctions. In addition, their dynamic use could inspire a dynamic reconception of classical ontology. In the process of making explicit ontological types, different types can be undistinguished at the first step (considered as “floating types”) to be defined only in a further step, one in which their function as distinguishers of other kinds of entities has to (...) be made explicit. The fact that the ontological import of some node in a network of tags and addresses could evolve with the transformation of the network can most easily find an interpretation in this dynamic conception of ontology. (shrink)

Opacity, in Metzinger’s sense, is access to processed information _as_ processed, while transparency is only access to the _content _of our phenomenal states. I suspect that transparency conflates different notions. First I show that every conscious experience has a “transparent” core (involving intentionality, directedness and assumption of existence, insensitivity to some unconscious process). Anyway, to be sensitive to earlier processing steps does not imply to take the representation “as modeled by our simulator”. There are other ways of being sensitive to (...) this processing experience: experience of gaps in perceptive synthesis, experience of incompleteness, queerness of experience, phenomenal incoherence, searching consciousness. Many of them implies only to put in abeyance incoherence or incompleteness (to be laterally aware of a conflict without dealing with it), or even to put this abeyance into abeyance (not to take into account the absence of solution). But if the conflict becomes serious, we revise our assumption, and this requires the assumption that the conflict is about existing things. The self has a peculiar property here. Even when I revise one aspect of my self, I have to presuppose a self, in the sense that I put in abeyance other revisions of this presupposed self. Self is not a simulation, even if we have only this peculiar access to it. <b> </b>. (shrink)

This paper advances the research on personalization of political communication by investigating whether this process of focusing on politicians instead of political issues plays a role on Twitter. Results of a content analysis of 5,530 tweets posted in the run-up to the German federal election provide evidence that Twitter communication refers more often to politicians than to issues. However, tweets containing personal characteristics about political leaders play only a marginal role. When distinguishing among different groups of actors on Twitter (journalists, (...) politicians, citizens), we find that citizens focus more on candidates than do journalists or politicians. Investigating the impact of a televised debate on Twitter communication, we observe that this person-centered event puts the focus on individual politicians instead of issues. (shrink)

Résumé Dans ce travail, nous tenterons de voir en quoi prendre au sérieux le caractère fluent des processus implique une liaison indissoluble mais aussi une dualité entre potentiel de connexions et actualisation des processus de connexion. Nous nous demanderons aussi si cela peut ou non être compatible avec l’entreprise d’une synthèse entre une ontologie fondamentale en termes de processus et une ontologie qui assurerait la validité de la connaissance ; et enfin dans quelle mesure Whitehead était justifié à adopter, dans (...) sa « philosophie de l’organisme », un point de vue englobant, incluant Dieu et le monde, pour fonder cette assurance. (shrink)

Research in artificial intelligence (AI) has led to revise the challenges of the AI initial programme as well as to keep us alert to peculiarities and limitations of human cognition. Both are linked, as a careful further reading of the Turing’s test makes it clear from Searle’s Chinese room apologue and from Dreyfus’ suggestions, and in both cases, ideal had to be turned into operating mode. In order to rise these more pragmatic challenges AI does not hesitate to link together (...) operations of various levels and functionalities, more specific or more general. The challenges are not met by an operating formal system which should have from the outset all the learning skills, but -for instance in simulation- by the dynamics of a succession of solutions open to adjustments as well as to reflexive repeats. (shrink)

It has been over two decades since Miranda Fricker labeled epistemic injustice, in which an agent is wronged in their capacity as a knower. The philosophical literature has proliferated with variants and related concepts. By considering cases in popular music, we argue that it is worth distinguishing a parallel phenomenon of art-interpretive injustice, in which an agent is wronged in their creative capacity as a possible artist. In section 1, we consider the prosecutorial use of rap lyrics in court as (...) a central case of this injustice. In section 2, we distinguish art-interpretive injustice from other categories already discussed in recent literature. In section 3, we discuss the relationship between genre discourse and identity prejudice. The case for recognizing the category of art-interpretive injustice is that it allows one to recognize a class of harms as being importantly related in ways that one would otherwise overlook. (shrink)

On a utilisé des raisonnements contrefactuels en histoire dans le but de valider ou de réfuter des relations de causalité. L’exemple le plus connu est celui des travaux de Fogel, sur la question de l’importance du développement des chemins de fer dans l’essor de l’économie américaine. En imaginant des scénarios contrefactuels dans lesquels ce développement n’aurait pas eu lieu, il est arrivé à une conclusion négative : l’essor américain aurait pu avoir lieu même en utilisant d’autres moyens d..

La théorie des jeux évolutionnaires s'oppose à la théorie des jeux classique en ce qu 'elle élimine les raisonnements des joueurs. Peut-elle dépasser les apories de la théorie classique ? Mais en reconsidérant le raisonnement classique d'induction rétrograde, en y introduisant des possibilités de révision, on évite son aspect paradoxal. L'intérêt de la théorie des jeux évolutionnaires est donc surtout de simuler l'évolution d'interactions dans des populations.Evolutionary game theory does not take into account reasoning players, in contrast with classical game (...) theory. Can it overcome some drawbacks of classical theory ? If we reconsider the backward induction reasoning, and if introduce the possibility of revising, paradoxes and drawbacks disappear. So the main interest of evolutionary game theoiy consists in the simulation of evolution of interactions among populations. (shrink)

Agent-Based Models are useful to describe and understand social, economic and spatial systems' dynamics. But, beside the facilities which this methodology offers, evaluation and comparison of simulation models are sometimes problematic. A rigorous conceptual frame needs to be developed. This is in order to ensure the coherence in the chain linking at the one extreme the scientist's hypotheses about the modeled phenomenon and at the other the structure of rules in the computer program. This also systematizes the model design from (...) the thematician conceptual framework as well. The aim is to reflect upon the role that a well defined ontology, based on the crossing of the philosophical and the computer science insights, can play to solve such questions and help the model building. We analyze different conceptions of ontology, introduce the 'ontological test' and show its usefulness to compare models. Then we focus on the model building and show the place of a systematic ABM ontology. The latter process is situated within a larger framework called the 'knowledge framework' in which not only the ontologies but also the notions of theory, model and empirical data take place. At last the relation between emergence and ontology is discussed. (shrink)

La philosophie économique, dont le développement implique un accroissement accéléré de complexité (ce qui est la définition même de la complexité). Les prémices en ont été le second théorème sur l’équilibre général, et les théorèmes d’impossibilité sur le choix collectif, ou le dilemme des biens publics. Certes, il est possible d’utiliser certains facteurs de complexité, comme des mutations aléatoires, pour définir par exemple des équilibres évolutionnaires, mais ces facteurs sont aussi une source d’instabilité. L’économie expérimentale a mis en lumière la (...) dépendance de nos choix par rapport à leurs évolutions et références antérieures, ce qui est une autre source de complexité. Une exploration rationnelle de ces dépendances met elle-même en jeu la complexité de leurs processus, et implique d’incessantes révisions. Il semble inévitable, puisqu’on ne peut pas réduire les complexités qui tiennent à ces réajustements, qui impliquent un bayésianisme multi-niveaux généralisé, d’admettre que ces révisions n’aient qu’une portée limitée (« minimiser l’énergie libre »). On peut réinterpréter en ce sens les expériences sur des incohérences temporelles dans nos choix, une fois pris en compte l’application de cette minimisation aux processus mêmes d’évaluation des situations de choix. D’autres limitations pourraient être définies en combinant les contraintes neurologiques, psychologiques et économiques. Là encore, une telle combinaison est aussi une source de complexités. Mais dans un autre sens, développer ces relations complexes peut permettre de dépasser les circularités de l’inférence inverse (du neurologique à l’économie expérimentale et inversement). Enfin les simulations computationnelles nous révèlent que des évolutions que l’on croyait asymptotiques sont capables de plus lointaines divergences. Compliquer les modèles computationnels peut limiter leur généralité. Inversement les simplifier n’est utile que si cela révèle aussi quelles simplifications nous font manquer quelle complexité des interactions économiques. L’exploration de ces relations entre cette croissance accélérée de complexité liée non seulement à ces interactions mais à l’entreprise même de leur rationalisation est d’abord la tâche de l’économie dans ses différents champs, mais la philosophie de l’économie peut avoir un rôle dans l’élucidation des rapports entre ces différentes sources de complexité et leurs modalités de limitation les plus raisonnablesCode JEL : B490. (shrink)

Based on the author's thesis, Universitae de Paris IV, 1976, submitted under title: Esquisse d'une philosophie du pratique.

To better conceive the socializing and pragmatic aspects of mathematics, it can be useful to use a process ontology, which allows, starting from an analysis of the processes of conversations, to compare their recourse, from degree to degree, to supposedly common “virtualities”, in particular in argumentative conversations, with the construction of more complex mathematical entities that allow new symmetries, but also with controversies between mathematicians on the use of these entities.

Rompant avec une tradition de conflit au sujet du statut cognitif de la conscience dans l’analyse des processus mentaux, la phénoménologie et les sciences cognitives trouveraient une possibilité de compatibilité et d’enrichissement mutuel dans une approche dynamique de la multiplicité et de l’entrelacement des flux de la conscience phénoménale qui rendrait accessible à l’analyse la variété corrélative des modes d’apparaître (et d’être négligé) du phénomène.