Les auteurs de cet ouvrage se sont donné pour tâche de relire l'œuvre de Giorgio Agamben en refusant de la convertir en simple objet d'analyse. Ils essayent plutôt d'entendre " l'héritage de la puissance " à laquelle la littérature comme phénomène semble nous engager, en retraçant un chemin dont les haltes se situent au cœur de la méditation agambenienne sur notre époque : l'avènement possible d'un sujet qui descendrait d'une " puissance pure ", irréductible à l'identification, dépouillé de toute substance, (...) sinon du mouvement par lequel il s'approprie lui-même en tant que puissance sans objet. Chacun des auteurs tente ainsi de potentialiser certaines propositions d'Agamben à partir de ce qu'on appelle " littérature ". Comment, à l'heure où celle-ci semble faire l'épreuve d'une neutralisation de son destin historique, penser sa relation au temps messianique? Au moment où plusieurs œuvres se vouent au recueillement de l'innommé, de l'insignifiant et des heures mortes comme au seul territoire qui leur serait préservé, comment penser l'articulation philologique entre le reste et la résistance? Pourrait-on conférer à la littérature un statut d'exception politique, voire de zone d'anomie constitutive du politique? Avec la participation de Guillaume Asselin, Etienne Beaulieu, Jean-François Bourgeault, Georges- Leroux, Eric Méchoulan, Pierre Ouellet, Sarah Rocheville, Lionel Ruffel, Sylvano Santini et Jean-Pierre Vidal. (shrink)

"Le national-socialisme est un principe barbare", écrit Martin Heidegger dans ses Cahiers noirs, ajoutant : "C'est ce qui lui est essentiel et sa possible grandeur." Révolutionnaire radical, ayant vu et approuvé le caractère destructeur du nazisme, le recteur de Fribourg a réservé d'autres surprises dans ses journaux philosophiques, dans lesquels il évoque par exemple l'"auto-anéantissement du "juif"". Alors que le philosophe est devenu un objet d'incompréhension et d'horreur, nombre de spécialistes en appellent désormais à l'histoire. C'est cette réhistoricisation que l'auteur (...) a entreprise dans ce livre. Refusant la polémique, l'adoration et la détestation, il s'emploie à comprendre l'homme et le penseur, de l'intérieur et en son temps, par le biais de toutes les sources disponibles : cours, lettres, textes de circonstance, de même que ces Cahiers noirs qui suscitent tant d'émoi. Excédant largement le IIIe Reich, le cheminement de Heidegger fut heurté : il commença par un catholicisme intransigeant, qui laissa la place, après la Première Guerre mondiale, à une volonté farouche de révolution philosophique, terreau dans lequel son nazisme vint jeter de profondes racines qui survécurent à l'effondrement du régime d'Adolf Hitler. De cette biographie se dégage un portrait fait d'ombres et de lumières : grand philosophe, maître, ami ou amant de juifs ou d'étrangers, Heidegger fut aussi un nationaliste antisémite, inquiet de l'"enjuivement" de son peuple et soucieux de son rôle historique prééminent. (shrink)

Le spiritualisme ravaissonien ouvre l'horizon d'une refondation complète de la métaphysique au cœur du XIXe siècle français. À partir de la lecture d'Aristote, Ravaisson élabore une critique de ce que l'on peut nommer les 'métaphysiques de la séparation', dont le point de départ se trouve dans les écrits du stagirite. Il s'agira dès lors de déployer une philosophie qui affirme l'identité de l'être et de la pensée, par-delà toute transcendance et tout dualisme. C'est ainsi que le problème de la métaphysique (...) peut être posé peut-on surmonter la disjonction de l'être et de l'étant, de la nature et de l'esprit, ou encore de l'homme et de Dieu? Faut-il au contraire considérer que la séparation définit le geste inaugural de toute métaphysique? Ravaisson, en refusant cette dernière possibilité, élabore une philosophie qui s'inscrit contre l'idéalisme transcendantal de Kant ou le positivisme de Comte, et plus largement contre toute tendance matérialiste de la pensée. Ainsi, l'unité perdue de la métaphysique doit être recherchée en questionnant l'héritage d'Aristote, afin de déterminer s'il s'agit de penser avec, ou contre celui-ci."--Page 4 of cover. (shrink)

_A portrait of Martin Heidegger as a man and a philosopher_ In this biography of Martin Heidegger (1889–1976), now available in English, historian Guillaume Payen synthesizes the connections between the German philosopher’s life and work. Critically, but without polemics, he creates a portrait of Heidegger in his time, using all available sources—lectures, letters, and the notorious “black notebooks.” Payen chronicles Heidegger’s “changing destinies”: after the First World War, an uncompromising Catholicism gave way to a vigorous striving for a philosophical (...) revolution—fertile ground for National Socialism. The book reflects a life of light and shadow. Heidegger was a great philosopher and teacher who cultivated friendships and love affairs with Jews but also was an anti-Semitic nationalist who lamented the “Judaization of German intellectual life.”. (shrink)

Pour Hegel, le sens s’élabore dans le langage, mais l’usage du langage ne fait pas nécessairement sens. Au niveau du discours, il semble même qu’un problème inévitable survienne. Si l’expérience d’un sens s’élaborant dans le langage ne s’accomplit que sous la forme d’un système autoréférent, comment ce sens peut-il se communiquer sans se contredire? Hegel n’échappe pas à ce problème si bien que l’on peut se poser la question de savoir si la dialectique du système est compatible avec les éléments (...) dialogiques (préfaces, notes, etc.) qui visent à l’instanciation de ce système? Nous montrons alors que pour nouer l’autoréférence du sens à l’idée de communication, Hegel présuppose le moyen terme d’un esprit commun, un "Nous". À partir de celui-ci, nous construisons un modèle dialogique et autoréférent qui dessine certains enjeux propres aux philosophies contemporaines de la communication. (shrink)

Les concepts dont les sciences font usage ne sont pas neutres, notamment lorsqu'ils s'appliquent au vivant. Ils se construisent suivant des déterminations spécifiques en fonction des époques, des idéologies humaines et possèdent l'originalité de porter un propos sur le vivant émanant du vivant lui-même. Ceci n'est pas sans incidence sur les différents champs d'application des sciences du vivant comme la médecine ou la thérapeutique. La présente étude s'intéresse au geste particulier auquel invite Georges Canguilhem dans son essai Le normal et (...) le pathologique. C'est sur ce geste, hautement philosophique, que s'appuient les prémisses d'une épistémologie des concepts. Toujours en acte, cette dernière ouvre la question des normes et de l'erreur rapportée au vivant. Elle est l'occasion d'une redécouverte de la richesse authentique de l'état pathologique permettant au vivant qui s'étudie de mieux se connaître. (shrink)

Ego et communauté. Au contraire de la position défendue par la plupart des interprètes de Husserl qui, au nom de l'intersubjectivité, lui reprochent de suivre une "voie cartésienne" et d'accorder un privilège à l'ego cogito, il s'agit de montrer que cette critique n'est pas fondée : le primat méthodologique de l'ego est au contraire une condition nécessaire pour constituer la communauté intersubjective, et éviter de subordonner l'individualité vivante à une "transcendance" anonyme. L'enjeu est de comprendre la crise des temps modernes (...) comme celle d'un monde aliéné qui s'est fondé sur l'oubli de la vie, mais aussi sur le déni du pouvoir constituant de l'ego et la répression de toute subjectivité."--Page 4 of cover. (shrink)

Malgré l’important renouveau que connaît la théologie naturelle depuis environ un demi-siècle dans le champ de la philosophie de la religion, Charles Taylor soutient que celle-ci appartient à une époque désormais révolue. Cette étude propose de restituer de manière aussi fidèle et précise que possible les raisons de ce verdict. Une telle analyse vise à combler une lacune importante dans la littérature secondaire. Cette lacune tient, d’une part, au fait que Taylor lui-même ne développe jamais ces raisons de façon systématique (...) ; d’autre part, elle tient également au fait que plusieurs commentateurs semblent présupposer qu’un tel argument n’existe pas : Taylor récuserait la théologie naturelle simplement parce qu’elle ne correspond pas à la manière dont il est enclin à justifier ses propres convictions religieuses. (shrink)

Este artículo retoma la cuestión del espacio en Gilles Deleuze. Examinamos al respecto tres motivos: un concepto original de cartografía, una teoría de las geografías afectivas, y un análisis de los vectores «territorializantes» y «desterritorializantes» que determinan las transformaciones de las identidades colectivas. A través de estos tres momentos, la espacialidad deviene en los trabajos de Gilles Deleuze la piedra angular de una renovación de la vocación crítica de la filosofía. Dejando de ser un objeto de reflexión entre otros, la (...) espacialidad se vuelve un esquema de pensamiento, una manera de plantear problemas y de construir conceptos, donde ya no se trata de construir una filosofía de la geografía, sino una «geofilosofía». (shrink)

Unlike in physics, the category of thought experiment is not very common in biology. At least there are no classic examples that are as important and as well-known as the most famous thought experiments in physics, such as Galileo’s, Maxwell’s or Einstein’s. The reasons for this are far from obvious; maybe it has to do with the fact that modern biology for the most part sees itself as a thoroughly empirical discipline that engages either in real natural history or in (...) experimenting on real organisms rather than fictive ones. While theoretical biology does exist and is recognized as part of biology, its role within biology appears to be more marginal than the role of theoretical physics within physics. It could be that this marginality of theory also affects thought experiments as sources of theoretical knowledge. Of course, none of this provides a sufficient reason for thinking that thought experiments are really unimportant in biology. It is quite possible that the common perception of this matter is wrong and that there are important theoretical considerations in biology, past or present, that deserve the title of thought experiment just as much as the standard examples from physics. Some such considerations may even be widely known and considered to be important, but were not recognized as thought experiments. In fact, as we shall see, there are reasons for thinking that what is arguably the single most important biological work ever, Charles Darwin’s On the Origin of Species, contains a number of thought experiments. There are also more recent examples both in evolutionary and non-evolutionary biology, as we will show. Part of the problem in identifying positive examples in the history of biology is the lack of agreement as to what exactly a thought experiment is. Even worse, there may not be more than a family resemblance that unifies this epistemic category. We take it that classical thought experiments show the following characteristics: They serve directly or indirectly in the non-empirical epistemic evaluation of theoretical propositions, explanations or hypotheses. Thought experiments somehow appeal to the imagination. They involve hypothetical scenarios, which may or may not be fictive. In other words, thought experiments suppose that certain states of affairs hold and then try to intuit what would happen in a world where these suppositions are true. We want to examine in the following sections if there are episodes in the history of biology that satisfy these criteria. As we will show, there are a few episodes that might satisfy all three of these criteria, and many more if the imagination criterion is dropped or understood in a lose sense. In any case, this criterion is somewhat vague in the first place, unless a specific account of the imagination is presupposed. There will also be issues as to what exactly “non-empirical” means. In general, for the sake of discussion we propose to understand the term “thought experiment” here in a broad rather than a narrow sense here. We would rather be guilty of having too wide a conception of thought experiment than of missing a whole range of really interesting examples. (shrink)

Analyse de la philosophie de Michel Foucault.

In this paper, we use an experimental design to compare the performance of elicitation rules for subjective beliefs. Contrary to previous works in which elicited beliefs are compared to an objective benchmark, we consider a purely subjective belief framework. The performance of different elicitation rules is assessed according to the accuracy of stated beliefs in predicting success. We measure this accuracy using two main factors: calibration and discrimination. For each of them, we propose two statistical indexes and we compare the (...) rules’ performances for each measurement. The matching probability method provides more accurate beliefs in terms of discrimination, while the quadratic scoring rule reduces overconfidence and the free rule, a simple rule with no incentives, which succeeds in eliciting accurate beliefs. Nevertheless, the matching probability appears to be the best mechanism for eliciting beliefs due to its performances in terms of calibration and discrimination, but also its ability to elicit consistent beliefs across measures and across tasks, as well as its empirical and theoretical properties. (shrink)

In this paper, I discuss the distribution and the interpretation of the temporal suffix -kue in Mbyá, a Guaraní language that is closely related to Paraguayan Guaraní. This suffix is attested both inside noun phrases and inside clauses. Interestingly, its nominal uses give rise to inferences that are unattested in its clausal uses. These inferences were first identified in Paraguayan Guaraní by Tonhauser, who called them the existence property and the change of state property. Tonhauser further argued that these properties (...) are built into the lexical entry of the nominal temporal marker -kue. By contrast, I argue that -kue denotes a relative past tense both in its nominal and clausal uses, and that the existence and change of state properties are pragmatic inferences that arise from the interaction of the literal meaning of -kue with general constraints on the interpretation of noun phrases, notably constraints on the topicality of the time of evaluation of noun phrases. This allows me to maintain a uniform analysis of -kue across its nominal uses and its clausal uses. The analysis of -kue in Mbyá is relevant to a number of current debates on the expression of tense crosslinguistically. Firstly, the existence of relative tenses has sometimes been called into question. Klein notably argues that relative tenses are actually combinations of tense with the perfect aspect. Others have argued that there exist true relative tenses in certain languages. I argue that facts of Mbyá support the latter view. Secondly, Klein famously defined tenses as relations between topic times and the time of utterance. I argue, on the other hand, that relative tenses only denote relations between times, and that the topicality or non-topicality of their temporal arguments depends on their context of use, including their syntactic environment. Thirdly, this paper contributes to debates on the nature and reality of nominal tenses The Oxford handbook of tense and aspect, 2012), by arguing that tense in Mbyá is a genuinely nominal category, in the sense that temporal functional projections are part of the extended projection of the noun phrase. (shrink)

Corporate codes of ethics, which have spread in the last decades, have shown a limited ability to foster ethical behaviors. For instance, they have been criticized for relying too much on formal compliance, rather than taking into account sufficiently agents and their moral development, or promoting self-reflexive behaviors. We aim here at showing that a code of ethics in fact has meaning and enables ethical progress when it is interpreted and appropriated with practical wisdom. We explore a model that represents (...) an uncommon organizational code of ethics: the monastic Rule of St. Benedict, written in the sixth century and still used today. Our empirical study—conducted in several monasteries living under this rule—shows that organization members interpret this rule, both hermeneutically and ethically, to adapt it to situations. They also appropriate this rule as a way of life and treat it as a dynamic framework that helps them to follow their purpose within their organization. This exceptional code actually offers an alternative model for practicing codes of ethics, in a virtue-ethical manner, beyond mere compliance with the text. The way in which reflexive and active agents practice the code, both individually and collectively, shapes their organizational experience and fosters their moral development. (shrink)

Guillaume Collett questions to what extent we can locate Deleuze within the Lacanian School during the late-1960s, prior to Guattari. In so doing, he offers a new, integrated reading of Deleuze's The Logic of Sense by understanding it as a 'psychoanalysis of sense', and gives a new interpretation of Deleuze's conception of philosophy itself. The Psychoanalysis of Sense shows that Deleuze was not merely aware of the debates animating the Lacanian School during the 1960s: he sought to contribute to (...) them. Emphasising his appropriation of the work of post-Lacanian Serge Leclaire, Collett explains how Deleuze constructed a more singular and immanent theory of the linguistic structure of the unconscious - granting the erogenous body a larger structuring role. (shrink)

Although Wilhelm Dilthey and Franz Brentano apparently were pursuing roughly the same objective—to offer a description of our mental functions and of their relations to objects—and both called their respective research programs ‘descriptive psychology’, they seem to have used the term to refer to two different methods of psychological research. In this article, I compare analyses of these differences. Against the reading of Orth but also against a possible application of recent relativist accounts of the epistemology of peer disagreement to (...) this case, I argue that their apparent shared objective is not enough to support an understanding of their views as two alternatives within a given historical or scientific context, or as a mutual peer disagreement. I show that the impression of a shared objective can be explained away as stemming from the influence of their teacher Adolf Trendelenburg, and I stress that the case of introspection strongly suggests that an account in terms of peer disagreement is not plausible. Finally, I conclude that the opposition between two traditions, Austrian philosophy and historicism, might be better suited to account for the dispute and its apparent common historical context. (shrink)

One way social scientists explain phenomena is by building structural models. These models are explanatory insofar as they manage to perform a recursive decomposition on an initial multivariate probability distribution, which can be interpreted as a mechanism. Explanations in social sciences share important aspects that have been highlighted in the mechanisms literature. Notably, spelling out the functioning the mechanism gives it explanatory power. Thus social scientists should choose the variables to include in the model on the basis of their function (...) in the mechanism. This paper examines the notion of ‘function’ within structural modelling. We argue that ‘functions’ ought to be understood as the theoretical underpinnings of the causes, namely as the role that causes play in the functioning of the mechanism. (shrink)

The Grand Challenges literature brings under its umbrella a wide variety of disjointed phenomena but runs the risk of reinventing the wheel as well as overlooking incremental progress and past work. To avert this, scholars need to (dis)connect (dis)similar issues, build on past research on these issues, and create opportunities for generalizability through theoretical examinations.

Theologien de haut vol et pasteur zele, Guillaume d'Auvergne a ete eveque de Paris de 1228 a 1249. Proche de la cour capetienne et des milieux mendiants de Paris, il a ete temoin et acteur des principaux evenements politiques et culturels qui ont caracterise la vie du royaume et de sa capitale. Ses sermons, au nombre de 582, dont 25 transmis en deux ou trois versions differentes et plusieurs sous la forme de reportationes, sont ici edites pour la premiere (...) fois. Apres les deux premiers volumes consacres aux sermons de tempore, les deux autres proposeront l'edition des sermons de sanctis et de communi sanctorum et de occasionibus.". (shrink)

(2012). DEL-sequents for regression and epistemic planning. Journal of Applied Non-Classical Logics: Vol. 22, No. 4, pp. 337-367. doi: 10.1080/11663081.2012.736703.

Dans cet article, nous livrons une analyse du statut épistémologique de l’hypothèse d’efficience des marchés. Sans juger de sa véracité ou de sa fausseté, nous montrons qu’elle ne peut, en aucun sens rigoureux, être entendue comme une proposition empirique testable. Aucune expérience n’existe permettant de la falsifier irrévocablement. A rebours, nous montrons qu’elle ne peut être entendue que comme une proposition analytique, comme inaugurant un nouveau système de définitions cohérent par lui-même. En cela, la formulation de l’hypothèse d’efficience des marchés (...) a ouvert un nouveau programme de recherche, dont nous mettons en évidence les grandes lignes directrices. (shrink)

Ce que la postérité a retenu de Georg Wilhelm Friedrich Hegel tient en une formule simple et cependant énigmatique : Hegel aurait prétendu achever la métaphysique en instituant un "idéalisme absolu", qui ne serait autre que l'expression éhontée d'un subjectivisme sans limite. Or, dans son oeuvre publiée (pour ne rien dire de ses cours), Hegel consacre des développements très détaillés à l'objectivité et à la connaissance empirique. Cela est vrai de la Logique, de la Philosophie de la Nature et de (...) la Philosophie de l'Esprit. Il s'en suit une série de questions. Que signifie l'expression "objectivité de la pensée" chez Hegel? S'agit-il de l'objectivité visée par la pensée ou de la réalité objective de la pensée elle-même? Le génitif est-il objectif ou subjectif? Et s'il était à la fois l'un et l'autre? A partir de ces questions, il s'agit de comprendre l'idéalisme hégélien dans son rapport au monde et d'interroger son actualité. Tels sont les enjeux qui sont au centre de ce recueil, qui réunit les contributions de spécialistes internationalement reconnus. (shrink)

Nicolas Asselin,Stéphanie Audet,Eric Crégheur,Julio Cesar Dias Chaves,Gavin McDowell,Charles-Frédéric Murray,Louis Painchaud,Paul-Hubert Poirier,Maryse Robert,Philippe Therrien.

Analysis of the etymology of the name of the Tangut emperors.

Resumo O artigo descreve o poema “An die Melancholie” como um momento crucial e essencial da evolução da filosofia de Nietzsche, aquele de uma primeira intuição da noção de “vontade de potência”. O filósofo se afasta da longa tradição alemã dos hinos à melancolia, ao mesmo tempo em que subverteu os poemas filosóficos - os darwinistas em particular - de sua época, para superar seu pessimismo schopenhaueriano.The article aims at describing the poem “An die Melancholie” as an essential and crucial (...) moment within the development of Nietzsche’s philosophy, which refers to the first intuition of the notion of “Will to Power”. The philosopher deviates from the long German tradition of odes to melancholy, whilst subverting the philosophical poems of his own time - specially the Darwinian ones -, in order to overcome his Schopenhauerian pessimism. (shrink)

Why did Thomas More write two versions of his History of King Richard III, one in English and the other in Latin? Critics tend to answer this question by arguing that the two versions were not destined for the same audience: the Latin for a continental elite, the vernacular for a larger British readership. Although perfectly convincing, this explanation may not be the only one: this paper tries to underline the existence of another motivation, one of a literary nature. The (...) History of King Richard III indeed combines two historiographical models: the ancient and classical monograph as illustrated by Sallust, and the medieval tradition of the chronicle. The oscillation between English and Latin may reflect More's wish to renovate the genre of the medieval chronicle, accomplished by an hybridization with classical Latin models—as if More attempted to grasp the best of both traditions in order to initiate a new means of writing history. (shrink)

Cet article cherche à mettre en évidence, au sein de l’histoire du spiritualisme, la fonction transcendantale d’un possible basculement vers l’idéalisme. Au travers de la comparaison et de la confrontation des philosophies de Ravaisson, de Lachelier et de Brunschvicg, on cherchera ainsi à interroger la légitimité de ce passage. En effet, si le spiritualisme refuse dans un premier temps l’idéalisme, c’est pour le considérer ensuite comme un moyen nécessaire afin de dépasser les apories initiales de la philosophie de Ravaisson. Le (...) passage à l’idéalisme a-t-il signé la trahison du spiritualisme, ou a-t-il au contraire permis sa poursuite la plus adéquate? (shrink)

Il s’agit de mettre en évidence la manière dont Lucien Lévy-Bruhl a permis, et permet encore, de penser la fécondité d’une connexion entre philosophie et ethnologie. À la croisée d’une exigence positiviste dans l’appréhension des faits et du spiritualisme français du xix e siècle, sa réflexion sur la mentalité primitive rend possible la constitution d’une « métaphysique sauvage ». Celle-ci se défie d’une pensée limitée par les cadres de l’expérience, lesquels interdisent traditionnellement de dépasser les conditions de possibilité de la (...) connaissance objective. La mentalité primitive possède en effet ceci de commun avec la métaphysique spiritualiste qu’elle permet de penser une appréhension directe de l’être. L’actualité de la recherche entre alors en résonance avec la démarche de Lévy-Bruhl, au sens où philosophie et ethnologie, de par leur connexion, peuvent réciproquement intensifier leurs possibilités. (shrink)

Dans cet article, nous chercherons à nouer un dialogue entre les philosophies de Ravaisson et de Jankélévitch. Tous deux mettent en évidence une manière « oblique » de saisir l’être, en tant que celui-ci ne peut être présenté de manière directe dans et par une intuition. Toutefois, il ne s’agit pas tant de relever l’impuissance de la pensée que de mettre en évidence l’excès de ce qui est à penser. Si la philosophie est en effet mue par une inadéquation initiale (...) vis-à-vis de ses objets, ce manque ne la condamne pas pour autant. Si l’on peut constater une filiation entre ces deux auteurs, la question de la saisie oblique va également mettre au jour une divergence entre eux. Pour le premier, la réflexion sur les médiations est soutenue par l’identité de l’être et de la pensée. Pour le second, en revanche, cette identité est sans cesse mise en question, au point que la discontinuité paraît caractériser l’essence de la réalité. C’est également l’examen de la philosophie de Bergson qui va permettre de mettre en évidence une telle divergence, au sens où le rapport de Jankélévitch à celui-ci se donne à la fois dans un héritage et dans une rupture. (shrink)

L'étude de la réflexion en optique est souvent nommée catoptrique. Le phénomène qu’elle étudie suppose plusieurs choses. D’abord, une source lumineuse d’où émane le rayon incident. Ensuite, une surface sur laquelle il se réfléchit, souvent un miroir. Enfin, un rayon qu’on appelle le rayon réfléchi. Ce n’est pas un hasard si cette notion se trouve au cœur de nombreux ouvrages des philosophes du XVIIe comme du XVIIIe siècle, puisqu’elle est liée à la fois aux découvertes scientifiques de l’époq...

La transition vers la recherche participative et vers un plus grand contrôle des peuples autochtones sur les orientations et la réalisation des travaux de recherche a amené les agences canadiennes de financement de la recherche à intégrer un chapitre consacré à la recherche avec les peuples autochtones à leur Énoncé de politique des trois conseils : éthique de la recherche avec des êtres humains. Nous résumons ici les propos des participants à deux séminaires sur l’éthique de la recherche avec les (...) Peuples autochtones tenus en 2009 et en 2011 à l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue, afin de déterminer comment les principes de respect des personnes, de préoccupation pour le bien-être et de justice devraient être appliqués concrètement, sur le terrain. À l’apparent paradoxe selon lequel il y aurait à la fois trop et pas assez de recherches avec les Peuples autochtones nous opposons un constat de manque de recherches pertinentes, du point de vue autochtone. (shrink)

Representing an epistemic situation involving several agents obviously depends on the modeling point of view one takes. We start by identifying the types of modeling points of view which are logically possible. We call the one traditionally followed by epistemic logic the perfect external approach, because there the modeler is assumed to be an omniscient and external observer of the epistemic situation. In the rest of the paper we focus on what we call the internal approach, where the modeler is (...) one of the agents involved in the situation. For this approach we propose and axiomatize a logical formalism based on epistemic logic. This leads us to formalize some intuitions about the internal approach and about its connections with the external ones. Finally, we show that our internal logic is decidable and PSPACE-complete. (shrink)

How do we individuate the senses, what exactly do we do when we do so, and why does it matter? In the following article, I propose a general answer to these related questions based on Franz Brentano's views on the senses. After a short survey of various answers offered in the recent literature on the senses, I distinguish between two major ways of answering this question, causally and descriptively, arguing that only answers giving priority to description and to the classification (...) involved in it are on the right track for a general answer to the related questions. In the second part of the article, I argue that Brentano's descriptive psychology is an attractive candidate for such an answer. His descriptive psychology provides a plausible account of the classification involved in description, in particular regarding the classification of sensory qualities. I close the article by briefly explaining how Brentano spells out the priority of descriptive answers over causal ones. (shrink)