Cet article traite la problématique du facteur humain dans la société en réseau en mettant en évidence que les TIC sont à la fois créatrices et destructrices de lien social. Il propose une approche de la fracture numérique selon deux niveaux: - un accès inégalitaire à Internet et aux TIC; - des savoirs et savoir-faire insuffisants pour communiquer dans une société désormais régie par la manipulation et les mécanismes de génération de la connaissance. Il prend comme exemple référentiel la génération (...) Internet née de la double médiation technique et sociale caractéristique du lien social engendré par l'usage des TIC. Et, il situe ainsi la véritable origine de la fracture numérique dans les inégalités socio-économiques et culturelles qui existaient pour la plupart avant l'introduction des TIC et la mise en réseau de la société.This paper addresses the problem of the human factor in the network society by highlighting that ICTs are both creative and destructive social links. It proposes an approach to the digital divide in two levels: - unequal access to the Internet and ICT - knowledge and skills sufficient to communicate in a society now governed by the manipulation and generation mechanisms of knowledge. He takes as an example the Internet generation born repository of double mediation technical and social characteristics of social ties generated by the use of ICT. And it is thus the true origin of the digital divide in the socio-economic and cultural existed mostly before the introduction of ICT and networking company. (shrink)

Mon intention est de discuter quelques aspects du débat actuel sur la perception qui oppose les partisans du conceptualisme (essentiellement John McDowell et Bill Brewer) aux partisans du non-conceptualisme (Fred Dretske, Gareth Evans, Christopher Peacocke, Michael Tye, Tim Crane, José Luis Bermúdez, Adina Roskies et d?autres). Je commencerai par fixer le cadre théorique du débat, par clarifier son enjeu et par retracer brièvement son origine. Ensuite, je mettrai en évidence une difficulté majeure de la position conceptualiste. Pour finir, j?examinerai l?une (...) des approches qui me semblent les plus prometteuses pour décrire adéquatement la manière dont fonctionne le mécanisme référentiel de la perception et le rôle des contenus non conceptuels au sein de ce mécanisme. Cette approche se présente comme une variante de la thèse des « contenus multiples » (voir Siegel 2010, section 3.5). Selon cette variante, le contenu total d?une expérience perceptuelle doit être construit comme un contenu complexe, composé de plusieurs couches ou plusieurs strates distinctes. En d?autres termes, l?approche qui m?intéressera ici consiste à admettre l?existence de contenus perceptuels à plusieurs niveaux ou de ce que l?on appellerait, en langue anglaise, multi-levelled perceptual contents . Une telle conception peut être rattachée exemplairement, dans le paysage philosophique des vingt dernières années, à la position de Christopher Peacocke. (shrink)

La teneur d'un ouvrage philosophique dépend à la fois des thèses qui y sont déployées par son auteur et des références dont celui-ci se nourrit. Dans l'oeuvre de Gaston Bachelard, le système référentiel est tout particulièrement abondant : comme si le philosophe redoutait secrètement la vaticination, préférant étayer ses affirmations par des matériaux qu'il puise dans l'univers, pour ainsi dire illimité, de ses lectures. De fait, il n'a jamais caché avoir été un lecteur boulimique, insatiable. Ce faisant, il oublie de (...) dire que toute sa vie est aussi bien un acte d'écriture, dont la table d'existence, c'est-à-dire la table de travail, est le support fondamental. Écriture et lectures s'avèrent pour lui intimement liées. C'est bien pourquoi l'Index que nous proposons ici présente un intérêt majeur. Il dévoile de façon ordonnée l'abondance impressionnante d'une culture qui se met sans arrêt au service d'une pensée. En même temps il agit à la manière d'un spectrographe, qui révèle des zones privilégiées de références et de préoccupations. Dans le cas de Gaston Bachelard, le champ des affinités philosophiques est particulièrement révélateur : il s'y noue un réseau globalement cohérent de références récurrentes, qui apparaît en même temps sur un fond de désaffections implicites : c'est dire qu'il y a de grands absents dans le répertoire bachelardien. De fait, et globalement, il cite beaucoup plus largement les savants et les poètes que les grands philosophes de la tradition classique. D'une utilisation particulièrement aisée, cet Index permettra aux chercheurs, aux étudiants et à tous les lecteurs passionnés de repérer les sources explicites de Gaston Bachelard disséminées à l'intérieur de son oeuvre. (shrink)

Dans cet article, nous interrogeons le statut linguistique du nom catégorie. Par ses propriétés sémantiques, catégorie peut être considéré comme un nom général ou sommital, tandis qu’il peut être appréhendé comme un nom sous-spécifié ou signalling noun si l’on prend en compte des critères syntaxiques. Nous montrons tout d’abord que catégorie est un nom général du fait de sa position lexicale, de sa non autonomie référentielle, d’une sous-détermination intrinsèque et de son abstraction. Nous mettons également en évidence la nature (...) du lien existant entre N2 et catégorie dans la structure Dét catégorie de Dét N2, ainsi que la nature sémantique de la structure. Les propriétés sémantiques de catégorie sont ensuite mises en lien avec ses caractéristiques syntaxiques. Ces dernières ne permettent pas de conclure à une affiliation de catégorie à la classe des noms sous-spécifiés, si ce n’est à la marge de celle-ci. (shrink)

L’étude de l’antonomase, qui est en fait un trope double puisqu’il existe des antonomases de nom propre et de nom commun, invite à plaider pour l’existence d’un système du nom propre fondé sur des positions et organisé à partir d’un prototype, les formes se situant à plus ou moins grande distance de celui-ci. Après avoir montré comment la catégorie du nom propre peut être structurée à partir d’un double mouvement de déconceptualisation et de conceptualisation, double mouvement dont les emplois (...) du nom propre portent la trace en discours, on montre que l’antonomase de nom commun, qui fige un lien référentiel, se situe à l’entrée du système du nom propre, quand l’antonomase de nom propre, qui construit une catégorie conceptuelle à partir d’une dénomination individuelle, renvoie à une position au-delà de laquelle disparaît la perception de la proprialité. Ces formes périphériques, qui illustrent un emploi figuré de la description définie et du nom propre, représentent des tropes complémentaires. On souligne in fine l’existence d’antonomases imbriquées, c’est-à-dire d’antonomases (de nom propre ou de nom commun) formées à partir d’une autre antonomase (de nom commun ou de nom propre). (shrink)

English summary: This book offers a historical and critical study of one of the most important questions in contemporary philosophy: what does signify mean? The author applies Husserls phenomenology, reflecting on the existence of intentional objects, to demonstrate the ontological status of signification that has eluded psychological and referential theories. French description: Le present ouvrage propose une etude historique et critique d'une des questions les plus importantes de la philosophie contemporaine et des sciences humaines : qu'est-ce que signifier veut (...) dire? L'auteur envisage la theorie de la signification dans l'ensemble du corpus husserlien et prend en compte ces differents aspects (discours scientifique et theorique, langage ordinaire). En inscrivant la theorie husserlienne dans son contexte historique (psychologie de Brentano, logique de Bolzano), ce travail s'attache ainsi a eclairer d'un jour nouveau un moment cle de l'histoire de la philosophie. Pour Husserl, la signification n'est ni un acte immanent de la conscience, ni l'objet - reel, fictif ou ideal - auquel il se rapporte, mais une objectite categoriale. En tant que telle, elle est une espece d'objet intentionnel : le correlat de l'activite categoriale, autrement dit l'objet tel qu'il est pense, a distinguer soigneusement de l'objet qui est pense et des vecus psychiques et linguistiques au moyen desquels il est pense et exprime. C'est a partir d'une reflexion sur le mode d'etre de l'objet intentionnel que la phenomenologie de Husserl a pu devoiler le statut ontologique de la signification qui avait echappe aux theories psychologiques et referentielles. (shrink)

Quiconque veut tenter de parcourir le chemin de pensée de Karl-Otto Apel – son « Denkweg » – se trouve d'emblée confronté à des difficultés liées à l'accès même aux textes à cause non seulement des traductions en français, encore insuffisantes, ou de l'absence de certains textes, mais surtout à cause de la forme même de ses textes. C'est, en effet, par des articles, essais, reproductions de conférences, introductions à des traductions que la pensée d'Apel s’exprime et se donne à (...) lire. Ses ouvrages majeurs ne sont eux-mêmes, généralement, que des Collected Papers regroupant des textes déjà parus antérieurement. Consciente de toutes ces difficultés d’accès, Martine Le Corre-Chantecaille guide le lecteur dans le présent ouvrage à travers la pensée du philosophe allemand et réussit à retracer les étapes, de la genèse au développement, de la construction de la « pragmatique transcendantale ». Elle parvient, entre autres, à montrer comment, inlassablement, Apel reconstruit, compare, confronte, critique, s’efforçant de penser « avec et contre » les autres membres de la communauté philosophique (Heidegger, Kant, Gadamer, Peirce) et non « sans » eux, mettant ainsi en évidence le choix d’une pratique philosophique « alter-référentielle » qui fournit un fil conducteur permettant de dégager les apports conceptuels ayant contribué à la constitution et au développement de la pragmatique transcendantale. Mais au-delà de l’étude du contenu plus systématique de sa pensée qui apparaît et se développe à partir des années 70, l’ouvrage se propose également, de mettre en évidence et de réfléchir à la pratique intersubjective qu’Apel n’a jamais abandonnée. L’auteur montre que, au-delà de la volonté de mettre en évidence l’existence d’une communauté de communication des philosophes, comme solution contre toute anticipation solipsiste de la vérité définitive, ce qu’Apel veut relever est que « penser avec et contre », c’est refuser que le choix de la violence – celui du penser sans les autres –, puisse se présenter comme valant autant que le choix de la raison, choix d’un penser avec (même quand il prend la forme d’un penser contre qui se veut alors pratique autocritique de la raison). (shrink)

Time may be infinite in both directions. If it is, then, if persons could live at most once in all of time, the probability that you would be alive now would be zero. But if persons can live more than once, the probability that you would be alive now would be nonzero. Since you are alive now, with certainty, either the past is finite, or persons can live more than once.

This book addresses two basic questions: What is the proper philosophical analysis of the concept of substance? and What kinds of compound substances are there? The second question is mainly addressed by asking what relations among objects are necessary and sufficient for their coming to compose a larger whole. The first 72 pages of the book contain a short history of attempts to answer the first question, and a brief presentation of the analysis the authors defend at length in their (...) earlier book, Substance Among Other Categories. In the remaining 119 pages, the authors take up the second question. This order of presentation makes sense; but it may help to create a false impression in those who only glance at the first few pages—that this book is just a simplified version of the earlier one, with a little bit of history thrown in. It would be quite unfortunate, however, if very many potential readers get this impression; for it might discourage them from looking closely at the bulk of the book, which is new. The issues discussed in the later chapters are at the center of one of the most lively debates in contemporary metaphysics; and the position Hoffman and Rosenkrantz stake out is appealing and carefully articulated. Their views deserve careful attention from philosophers working on the metaphysics of persistence through time, personal identity, artifact identity, and mereology. (shrink)

REVIEW (1): "Jeff Kochan’s book offers both an original reading of Martin Heidegger’s early writings on science and a powerful defense of the sociology of scientific knowledge (SSK) research program. Science as Social Existence weaves together a compelling argument for the thesis that SSK and Heidegger’s existential phenomenology should be thought of as mutually supporting research programs." (Julian Kiverstein, in Isis) ---- REVIEW (2): "I cannot in the space of this review do justice to the richness and range of (...) Kochan's discussion [...]. There is a great deal in this foundational portion of Kochan's discussion that I find tremendously interesting and engaging [...]." (David R. Cerbone, in Studies in History and Philosophy of Science) ---- REVIEW (3): "Science as Social Existence will be of interest not only to Heidegger scholars but to anyone engaged in science and technology studies. [...] This is an informative and original book. Kochan should be praised for his clear, pleasant-to-read prose." (Michael Butler, in CHOICE). (shrink)

On the Existence of Digital Objects conducts a philosophical examination of digital objects and their organizing schema by creating a dialogue between Martin Heidegger and Gilbert Simondon, which Yuk Hui contextualizes within the history of computing. How can digital objects be understood according to individualization and individuation? Hui pursues this question through the history of ontology and the study of markup languages and Web ontologies; he investigates the existential structure of digital objects within their systems and milieux. With this (...) relational approach toward digital objects and technical systems, the book addresses alienation, described by Simondon as the consequence of mistakenly viewing technics in opposition to culture. (shrink)

Many philosophers have endorsed G. E. Moore’s principle of organic unities – according to which the value of a whole must not be assumed to be the same as the sum of the values of its parts – claiming this principle to be of fundamental importance to ethics. In this paper, I cast doubt on the principle. In Section 1, I provide a provisional reformulation of the principle of organic unities and contrast such unities with mere sums of value. In (...) Section 2, I do some groundwork in order to arrive at an account of the part–whole relation with which the principle of organic unities is concerned. In so doing, I provide some further reformulations of that principle. In Section 3, I discuss the isolation method that Moore proposes for determining the value of something, and then, in Section 4, I begin an extended discussion of a particular example of an alleged organic unity, namely, Schadenfreude. I explain why some philosophers claim that such pleasure constitutes an organic unity, but I also present reasons for denying this claim. In Section 5, I pursue one of these reasons in particular, a reason that appeals to the concept of what I call evaluative inadequacy, and, in Section 6, I seek to motivate this appeal by drawing on the relation between value and fitting attitudes. In so doing, I provide still further reformulations of the principle of organic unities. In Section 7, I entertain objections to my account of Schadenfreude, one of which requires one final reformulation of the principle of organic unities, and then, in Section 8, I discuss the more general objection that, even if my reasons for denying that Schadenfreude constitutes an organic unity are cogent, these reasons do not extend to other alleged organic unities, such as the related phenomenon of Mitleid. In the final section, I address the significance of the debate about whether the principle of organic unities is true. (shrink)

Contrary to a claim made by Kaplan (Mind 114:933–1003, 2005) and Neale (Mind 114:809–871, 2005), the readings available to sentences containing definite descriptions embedded under propositional attitude verbs and conditionals do pose a significant problem for the Russellian theory of definite descriptions. The Fregean theory of descriptions, on the other hand, deals easily with the relevant data.

Heidegger's study of the essence of metaphysics--ontology and poetry--with a brief outline of his career.

This book is intended as an introduction to the philosophical problems of space and time, suitable for any reader who has an interest in the nature of the universe and who has a secondary-school knowledge of physics and mathematics. In particular, it is hoped that the book may find a use in philosophy departments and physics departments within universities and other tertiary institutions. The attempt is always to introduce the problems from a twentieth-century point of view. It is preferable to (...) introduce the history of the topic if and when that history becomes relevant to the development and solution of the problems, rather than to introduce a problem that was of importance in some previous age and to trace the development of it down the years. (shrink)

The production of knowledge should be premised on the inclusion of all epistemologies to provide possibilities to build a more just world. However, knowledge production, as we have it today, is premised on Western epistemology which is used to distil other knowledges before they could be accepted as legitimate. This approach stifles possibilities to find different ways of knowing that could contribute to imagining the world anew. There is a need, therefore, to unthink the West such that we find other (...) ways to understand the world. The article helps in unthinking the West to allow an authentic understanding of the indigenous people of South Africa. I argue that the ontology of AmaZulu – one of the indigenous groups in South Africa – is an ethic-orientated ontology that is expressed through the concept of ukukhonza – a process where one surrenders their identity in order to belong to the group (this can also refer to worship). In ukukhonza, the surrendering of one’s identity is to ensure harmonious living centred on a common identity that is unified by the principles of ubuntu. Drawing on the nuances of ukukhonza, this article argues that the ontology of AmaZulu is centred on respecting life in its different forms because it is believed that everything is interconnected. This understanding of life provides a different conceptualisation of God which anchors the religion that is practised everyday such that doing good is inescapable. This is an ethic-oriented ontology which when brought forth in its authentic form can address the many ills of modern society.Contribution: This is the conceptual article that contributes to rethinking religion from an African perspective to provide a possibility of an ethic-centred society that can inform the new ways of being in the world. (shrink)

First published in 1997. Routledge is an imprint of Taylor & Francis, an informa company.

Stanley Hauerwas begins this volume with a vigorous response to the charge of sectarianism leveled against his work by James Gustafson, among others. "Show me where I am wrong about God, Jesus, the limits of liberalism, the nature of the virtues, or the doctrine of the church," Hauerwas replies to his critics, "but do not shortcut that task by calling me a sectarian."The essays that follow explore in a lucid, compelling, firm, and provocative way the church's nature, message, and ministry (...) in the world. Hauerwas writes on the church as God's new language, on clerical character, on the pastor as prophet, on the ministry of the local congregation, on grace and public virtue, and on the relation of church and university.Underlying Hauerwas's argument is his conviction that "the most important knowledge Christian convictions involve, and there is much worth knowing for which Christians have no special claim, requires a transformation of the self. Christianity is no 'world view,' not a form of primitive metaphysics, that can be assessed in comparison to alternative 'world views.' Rather, Christians are people who remain convinced that the truthfulness of their beliefs must be demonstrated in their lives. There is a sense in which Christian convictions are self-referential, but the reference is not to propositions but to lives.". (shrink)

This book is intended as an introduction to the philosophical problems of space and time, suitable for any reader who has an interest in the nature of the universe and who has a secondary-school knowledge of physics and mathematics. In particular, it is hoped that the book may find a use in philosophy departments and physics departments within universities and other tertiary institutions. The attempt is always to introduce the problems from a twentieth-century point of view. It is preferable to (...) introduce the history of the topic if and when that history becomes relevant to the development and solution of the problems, rather than to introduce a problem that was of importance in some previous age and to trace the development of it down the years. (shrink)