Si l’idée d’isoler des êtres neufs, méticuleusement soustraits aux processus usuels d’éducation et de socialisation, n’est pas une invention du siècle des Lumières, de telles expériences fictives (qu’il s’agisse d’expériences de pensée, de projets d’expérimentation, ou de fictions littéraires d’isolement enfantin) se multiplient au XVIIIe siècle. La dissolution expérimentale du lien social vise le plus souvent à démontrer la naturalité de ce lien et sa nécessité dans le développement des lumières de la raison. On se propose ici de mettre (...) en lumière la rupture considérable qu’introduit la problématique rousseauiste dans l’élaboration de ces fictions d’isolement enfantin : dans le sillage du Second Discours et de l’Émile, il ne s’agit plus de montrer l’abêtissement que produirait la rupture du lien social, mais bien au contraire de désinhiber les propriétés originaires de la nature des hommes que le processus double de dénaturation et renaturation leur a fait perdre, et de développer des potentialités a priori inimaginables pour des êtres corrompus. La déliaison expérimentale doit permettre la régénérescence de l’individu et de la communauté. (shrink)

Jean-Jacques Lavoie | : L’auteur présente un état de la recherche des critiques textuelle et des sources ainsi que des analyses structurelle et littéraire de Qohélet 2,1-3, afin de montrer comment Qohélet relativise, non sans ironie, la valeur de la jouissance. | : The author presents the state of research about textual and source criticisms, as well as structural and literary analyses concerning Qoheleth 2:1-3, in order to show how Qoheleth seeks to relativize, not without irony, the value of (...) enjoyment. (shrink)

Two recent texts join the field of research on the Oulipo writing group. The End of Oulipo?: An Attempt to Exhaust a Movement is a slim volume, mostly comprising two essays and a preface. Authors Lauren Elkin and Scott Esposito contribute one essay each, in which they address some of the issues that have arisen with the present-day Oulipo. Cécile De Bary’s Une nouvelle pratique littéraire en France: Histoire du groupe Oulipo de 1960 à nos jours is almost as (...) brief, and assesses the Oulipo in terms of its evolution from experimental workshop to literary group.The Oulipo, or “Ouvoir de littérature potentielle” is now over fifty years old. It was founded in November 1960 by novelist... (shrink)

This article aims to establish that literature is an ideal laboratory for undertaking some phenomenological experimentations, even when not explicitly intended by the author. By considering three works that all tell the story of one man gone far away from his country and isolated in a mysterious, fascinating and closed place, we propose to study the complex relations that weave between space and time and between landscape and consciousness, and to deduce from it their phenomenological impact. We attempt to show (...) that space localization and organisation influence and even modify the behaviour and the personality of humans, and induce a new relation to temporality: the mountain arouses boredom, the desert prepares the expectation and the shore brings the facing of one’s fate. (shrink)

L’enjeu de cet article est de s’intéresser à la question de la transformation de soi que l’expérience de deuil engage, et ce, à partir de l’initiative littéraire. À partir de l’étonnement que produisent certains récits de deuil – Une mort très douce de Simone de Beauvoirou Le malheur indifférent de Peter Handke notamment –, nous interrogerons le besoin d’écrire comme initiative tendant à approcher l’expérience du deuil, à la comprendre. Sous cet angle, l’écriture de deuil, singulière, tout à fait (...) spécifique, s’envisage sous le registre de l’action, possédant ses modalités, ses dynamiques propres et entraînant ses effets biographiques : quelles sont les ressources propres à la littérature permettant de rendre compte de la dynamique à l’œuvre dans l’entreprise de « reconstruction » du sujet? Mais sous l’angle de l’action, nous montrerons également que l’écriture du deuil répond à une forme d’engagement public et d’interpellation dont les enjeux normatifs sont larges. Loin de considérer la démarche d’écriture de deuil comme réservée à la sphère intime, nous tenterons de montrer en quoi l’expérience du deuil, par la médiation de l’écriture, est d’emblée collective, publique, voire politique. (shrink)

L’enjeu de cet article est de s’intéresser à la question de la transformation de soi que l’expérience de deuil engage, et ce, à partir de l’initiative littéraire. À partir de l’étonnement que produisent certains récits de deuil – Une mort très douce de Simone de Beauvoirou Le malheur indifférent de Peter Handke notamment –, nous interrogerons le besoin d’écrire comme initiative tendant à approcher l’expérience du deuil, à la comprendre. Sous cet angle, l’écriture de deuil, singulière, tout à fait (...) spécifique, s’envisage sous le registre de l’action, possédant ses modalités, ses dynamiques propres et entraînant ses effets biographiques : quelles sont les ressources propres à la littérature permettant de rendre compte de la dynamique à l’œuvre dans l’entreprise de « reconstruction » du sujet? Mais sous l’angle de l’action, nous montrerons également que l’écriture du deuil répond à une forme d’engagement public et d’interpellation dont les enjeux normatifs sont larges. Loin de considérer la démarche d’écriture de deuil comme réservée à la sphère intime, nous tenterons de montrer en quoi l’expérience du deuil, par la médiation de l’écriture, est d’emblée collective, publique, voire politique. (shrink)

Cet ouvrage aide à pénétrer une pensée complexe, et tente de rendre Deleuze accessible. L'auteur a pu définir un accés sensible et raisonné à l'un de ces points privilégiés où la philosophie deleuzienne se construit hors d'elle-même en investissant un espace "non philosophique", celui de la littérature. Il ne peut etre question de résumer un travail qui s'attache à suivre, à travers l'analyse fine de quelques singularités, toutes les transformations de la pensée deleuzienne de l'expérimentation littéraire, entendue comme (...) expérimentation de vie. (shrink)

Cet article fournit, dans sa première section, une analyse méthodologique de l’utilisation de corpora, au cours de laquelle je détaille, de manière argumentée ce qu’on peut en attendre et pour quels objectifs, précise ce qu’on ne peut pas en attendre et montre pourquoi. La première partie conclut sur l’inutilité des corpora d’occurrences en sémantique des langues, même s’ils sont indispensables dans d’autres disciplines (comme, par exemple, les études littéraires) ; j’insiste sur le caractère nuisible de leur utilisation en sémantique, sauf (...) dans un cas que je spécifie, utilisation qui réintroduit l’introspection sémantique en la maquillant derrière un appareil technique inspiré des statistiques. Dans la deuxième section, je montre qu’il existe un moyen de sortir du carcan pseudo-méthodologique que la mode présentant les corpora comme unique accès à l’observation empirique tente d’imposer ; ce moyen, qui part de l’idée d’enrichir les corpora par des indications sur l’interprétabilité des échantillons, comporte deux aspects principaux : (i) réhabiliter l’expérimentation empirique et (ii) rechercher des hypothèses théoriques permettant d’engendrer des hypothèses descriptives à tester au moyen des expériences empiriques. On y insiste sur le fait que, conformément à ce que requiert une démarche scientifique rigoureuse, les tests empiriques ne peuvent pas vérifier une hypothèse, mais seulement la réfuter : c’est l’échec de la réfutation qui constitue un indice de validité (provisoire) de l’hypothèse. La troisième section présente, en détail et avec des illustrations, deux tests empiriques permettant des expérimentations destinées à tester les descriptions sémantiques que l’on peut être amené à proposer. On y insiste sur le fait que les corpora nécessaires à ces expérimentations peuvent être petits, mais nécessitent une interaction minimale entre l’observateur et les destinataires des échantillons : ils sont enrichis par une indication non verbale, fournie par les destinataires des échantillons, à propos de l’éventuelle difficulté qu’ils ont eues à les interpréter. Les tests sémantiques utilisant des unités de langue déjà décrites, le chapitre conclut sur l’avantage d’une incrémentation de la descriptibilité des unités de langue s’appuyant sur la récursivité des moyens de tester les descriptions : toute description non réfutée par les tests existants permet de construire de nouveaux tests. (shrink)

Rousseau a bien compris, mieux que ses contemporains peut-être, le paradoxe de la communication propre aux Lumières, prises entre le développement du savoir et la constitution d'une opinion publique. Avec l'accélération de la circulation des discours et des écrits, comment parler et agir philosophiquement sans se perdre? Comment concilier la culture du secret, issue de la tradition littéraire du libertinage érudit, et la publicité, qui ouvre de plus en plus grands les horizons de la sphère publique? Masano Yamashita examine (...) ici l'articulation entre les stratégies rhétoriques de l'adresse au lecteur chez Rousseau et sa conception proprement philosophique de la communication. Elle met en lumière l'originalité et la lucidité de Rousseau face aux difficultés liées à cette société de l'information d'Ancien Régime. Rousseau cherche les conditions de possibilité d'une parole émancipée et pleinement publique. Au moyen d'une philosophie incarnée mettant en scène une figure de lecteur, il met à l'épreuve l'idée d'un sujet universel, la constitution d'un espace public, le sens de l'exercice de la philosophie, les enjeux politiques et éthiques des actes de discours. La réception des textes et le rapport au public constituent ainsi pour Rousseau un enjeu philosophique. Entre exigence de transparence et désir d'expérimenter les diverses facettes du moi public, se dessine la conception originale que Rousseau se fait de l'homme des Lumières. Masano Yamashita montre que la réflexion de Rousseau sur les manières de vivre dans un espace public, social comme littéraire, débouche sur une véritable vie philosophique. (shrink)

Cette étude vise à mettre en lumière l’ambivalence de la machine dans la fiction romanesque de Jarry. La machine y est à la fois exploitée comme instrument de la satisfaction du désir humain et envisagée dans ses potentialités destructrices. Cette ambivalence fournit la trame de la narration, principalement articulée autour de deux dispositifs mécaniques imaginaires qui servent ici à une expérimentation, sur le plan littéraire, des limites de l’humain.

En hommage à Violaine Houdart-Merot, cet ouvrage rassemble des textes qui convergent vers une approche vivante de la littérature où l'esthétique du divers apparaît orientée par une logique de recherche, mais aussi par la ligne de force d'une réflexivité commune sur la nature des Humanités contemporaines. Ces contributions donnent ainsi le ton d'une ultime réconciliation des Anciens et des Modernes et signent l'entrée dans une ère où la considération du littéraire accepte l'expérimentation créative.

Résumé L’analyse quantitative de l’histoire culturelle a été ouverte par la mise à disposition de corpus de masse tel que celui de Google fbooks (500 milliards de mots, 5 millions d’ouvrages, soit environ 4% de la littérature mondiale) et a été popularisé sous le nom de « culturonomics ». Elle s’ouvre désormais aux chercheurs, en promettant un accès profond aux faits culturels et à leurs évolutions qui affleurent à travers leurs traces textuelles dans les corpus textuelles numérisées. Encore faut-il pouvoir (...) interroger ces corpus dont la taille et la nature posent des problèmes scientifiques nouveaux, leur dimension les rendant illisibles directement et mettant échec les méthodes de fouille et les outils traditionnels d’analyse statistique des données en imposant des méthodes statistiques nouvelles et le saut vers des formes d’intelligence visuelles originales. Dans le cadre d’un projet mené entre le Labex « Obvil » de Paris-Sorbonne et le Literary Lab de Stanford sur l’histoire de l’idée de littéraire (la définition de la littérature comme mot, comme concept et comme champ), et visant à produire une histoire empirique de la littérature, nous avons mené depuis deux ans des expériences de fouille d’un corpus de critique littéraire de 1618 titres, 140 millions de mots (dont plus de 50 000 occurrences du lemme « littérature ») de la fin de l’Ancien Régime à la Seconde Guerre mondiale. En présentant des exemples développés dans cette première expérimentation à grande échelle de mesure de l’histoire des idées, on présentera les méthodes de text mining contemporaines en essayant d’éprouver leur pertinence heuristique et de leur capacité à faire remonter des données signifiantes pour l’histoire et la théorie littéraire. On fera l’hypothèse que toute enquête quantitative sérieuse mobilise désormais non une échelle intermédiaire standard et immédiatement lisible, mais le maniement d’outils statistiques dont l’interprétation en sciences humaines pose des problèmes particuliers qui, paradoxalement, ne peuvent être résolus que par leur articulation étroite à du close reading et à des mesures fines. (shrink)

Cet article se propose de discuter la façon dont Jean-Luc Marion décrit, dans Au lieu de soi, la formation et la déformation du « modèle augustinien de confession » chez Montaigne et Rousseau. Contrairement au « moi » moderne « encapsulé » en lui-même – tout tiers étant exclu –, la confession telle que la pratique saint Augustin expulse nécessairement l’ego de sa sphère intérieure pour confronter celui-ci à un au-delà qui rend possible la vérité de soi-même. L’écriture de soi (...) chez Augustin est éminemment performative et sa vérité réside avant tout dans l’acte et non dans une adéquation entre la chose et le récit. C’est ce caractère d’expérimentation qui pousse immanquablement le moi en direction d’une transcendance propre à l’attester et qui est au contraire perdu dans l’autobiographie moderne. Pourtant, la naissance de la psychologie expérimentale au siècle de l’Aufklärung et la prolifération des récits de vie à la première personne, notamment de philosophes, nous confrontent, certes dans un contexte désormais plus littéraire et médical, à une démarche d’accès à la vérité de soi-même encore effectuée comme acte d’écriture de soi. À partir de deux démarches autobiographiques, celle de Karl Philipp Moritz dans Anton Reiser et de Salomon Maimon dans la Lebensgeschichte, il sera montré comment, même renversés, certains traits du « modèle augustinien » semblent tenir bon au-delà de l’affaissement rousseauiste. (shrink)

Nous présentons dans cet article une expérimentation touchant à l’enseignement/apprentissage de la phonétique dans laquelle étaient engagés des étudiants chypriotes hellénophones de niveau B2-C1, inscrits dans un Master en didactique du français langue étrangère. Cette expérimentation était centrée sur un texte littéraire, le poème de Guillaume Apollinaire « Le Pont Mirabeau », et avait pour but de sensibiliser les participants à l’importance d’enseigner la phonétique dans leurs futures classes de FLE et à l’attrait que peut avoir l’apprentissage (...) de ce domaine du langage. La procédure de ce projet de recherche a comporté cinq étapes : 1) Lecture préliminaire du poème par les participants ; 2) Cours de phonétique et retour sur la lecture préliminaire ; 3) Seconde lecture du poème par les participants ; 4) Analyse phonétique des deux lectures ; 5) Entretiens semi-dirigés entre chercheurs et participants. Nous concluons par une évaluation générale de l’expérimentation. (shrink)

Les philosophes naturels du XVIIe siècle accordent une importance croissante aux faits nouveaux et singuliers construits par des démonstrations spectaculaires réalisées devant témoins. Cet essai tente de montrer comment cette évolution s’opère comme une synthèse de deux courants auparavant disjoints, d’un côté la pratique coopérative et informelle, critique sans être véhémente, de savants dont Mersenne constitue un bon exemple dans les années 1630, et de l’autre celle des alchimistes, remettant radicalement en cause les savoirs traditionnels tout en restant viscéralement attachés (...) au secret. On montrera comment le cercle parisien qui se réunit autour du même Mersenne au milieu du siècle pour débattre des expériences du vide réalise cette synthèse particulière. Mais dans une communauté érudite intéressée surtout à employer les faits expérimentaux comme matériau nouveau dans les disputes philosophiques, et pour laquelle la correspondance privée constitue la principale source d’information sous la forme de narrations circonstanciées par des témoins des événements singuliers survenus au cours de démonstrations expérimentales, le récit à la première personne apparaît comme une ressource superflue lorsqu’il s’agit de passer au format imprimé; Pascal, par exemple, recourt dans ses traités à une description des expériences se déployant sur un registre hypothétique et syllogistique qui exclut la narration directe. Le succès ultérieur des techniques matérielles et littéraires administrant la preuve en donnant à voir le protocole expérimental peut alors être mieux compris si l’on considère la parenté que celles-ci entretiennent avec les pratiques de la lecture publique traditionnelles dans les cercles érudits, proximité qui leur permet d’enrichir la signification et d’accroître la force de persuasion de l’expérience artificielle aux yeux des mêmes audiences. (shrink)

Un fait divers, l'apparition en 1764 d'un homme prétendument sauvage dans les forêts de Königsberg, fournit à Kant et Hamann l'occasion d'une confrontation de leurs points de vue sur l'intelligibilité de la naturalité et de la f actualité humaines. Parue dans la Gazette politique et littéraire de Königsberg sous la forme de deux articles, cette confrontation dépasse vite l'anecdote pour conduire à la divergence de deux voies, celle implicite de Hamann, l'interprétation théologique, et celle encore « en germe » (...) de Kant, l'application de la méthode expérimentale à l'anthropologie. A singular event — the appearance in 1764 of a so-called “savage man” in the forests of Königsberg — gave Kant and Hamann the opportunity to taste their points of view concerning the intelligibility of both naturality, and human factuality. This confrontation, which appeared in the Political and Literary Gazette of Königsberg in the form of two articles, goes rapidly over the anecdote to arrive at a parting of the ways — that of Hamann : the theological interpretation; and that of Kant the application of experimental methodology to anthropology. (shrink)

The ethical treatment of animals has become an issue of serious moral concern. Many people are challenging long-held assumptions about animals and raising questions about their status and their treatment. What is the relationship between human and animals? Do animals have moral standing? Do we have direct or indirect duties to animals? Does human benefit always outweigh animal suffering? The use of animals for experimentation raises all of these questions in a particularly insistent way. Donna Yarri offers an overview of (...) the current state of the discussion, and presents an argument, grounded in Christian theology, for significantly restricted animal experimentation. (shrink)

Since the late 1980s, the neglect of experiment by philosophers and historians of science has been replaced by a keen interest in the subject. In this volume, a number of prominent philosophers of experiment directly address basic theoretical questions, develop existing philosophical accounts, and offer novel perspectives on the subject, rather than rely exclusively on historical cases of experimental practice. Each essay examines one or more of six interconnected themes that run throughout the collection: the philosophical implications of actively and (...) intentionally interfering with the material world while conducting experiments; issues of interpretation regarding causality; the link between science and technology; the role of theory in experimentation involving material and causal intervention; the impact of modeling and computer simulation on experimentation; and the philosophical implications of the design, operation, and use of scientific instruments. (shrink)

Industry is a major source of funding for scientific research. There is also a growing concern for how it corrupts researchers faced with conflicts of interest. As such, the debate has focused on whether researchers have maintained their integrity. In this article we draw on both the history of medicine and formal modeling to argue that given methodological diversity and a merit-based system, industry funding can bias a community without corrupting any particular individual. We close by considering a policy solution (...) that may seem to promote unbiased inquiry but that actually exacerbates the problem without additional restrictions. (shrink)

This book focuses on experimentation that is carried out on human beings, including medical research, drug research and research undertaken in the social sciences. It discusses the ethics of such experimentation and asks the question: who defends the interests of these human subjects and ensures that they are not harmed? The author finds that ethical research depends on the adequacy of review by committee. Indeed most countries now rely on research ethics committees for the protection of the interests of the (...) human participants in research. Dr McNeill analyses how successful these committees are in balancing the interests of science with the interests of human subjects. (shrink)

"Crease’s brilliantly exploited theatrical analogy places scientific theorizing back into the wider context of experimental inquiry." —Robert C. Scharff Crease attacks the "mystical" account of experimentation embraced by the positivist and Kantian varieties of philosophy of science, according to which experimentation takes a backseat to theory.

There has been relatively little effort to provide a systematic overview of different forms of exploratory experimentation (EE). The present paper examines the growing subdiscipline of nanotoxicology and suggests that it illustrates at least four ways that researchers can engage in EE: searching for regularities; developing new techniques, simulation models, and instrumentation; collecting and analyzing large swaths of data using new experimental strategies (e.g., computer-based simulation and "high-throughput" instrumentation); and structuring an entire disciplinary field around exploratory research agendas. In order (...) to distinguish these and other activities more effectively, the paper proposes a taxonomy that includes three dimensions along which types of EE vary: (1) the aim of the experimental activity, (2) the role of theory in the activity, and (3) the methods or strategies employed for varying experimental parameters. (shrink)

Summary Analogue models are actual physical setups used to model something else. They are especially useful when what we wish to investigate is difficult to observe or experiment upon due to size or distance in space or time: for example, if the thing we wish to investigate is too large, too far away, takes place on a time scale that is too long, does not yet exist or has ceased to exist. The range and variety of analogue models is too (...) extensive to attempt a survey. In this article, I describe and discuss several different analogue model experiments, the results of those model experiments, and the basis for constructing them and interpreting their results. Examples of analogue models for surface waves in lakes, for earthquakes and volcanoes in geophysics, and for black holes in general relativity, are described, with a focus on examining the bases for claims that these analogues are appropriate analogues of what they are used to investigate. A table showing three different kinds of bases for reasoning using analogue models is provided. Finally, it is shown how the examples in this article counter three common misconceptions about the use of analogue models in physics. (shrink)

Le projet à l’origine de ce dossier thématique est celui d’une étude comparative de l’expérimentation telle qu’elle apparaît dans les sciences de la nature et dans les sciences humaines et sociales. Il illustre et prolonge les réflexions d’un séminaire de recherche sur le même sujet, organisé par Catherine Allamel-Raffin, qui s’est tenu pendant deux ans (2017-2018) à l’université de Strasbourg grâce à un financement de la Misha (Maison Interuniversitaire des Sciences de l’Homme – Alsace). Les...

Claude Bernard, the father of scientific physiology, believed that if medicine was to become truly scientiifc, it would have to be based on rigorous and controlled animal experiments. Bernard instituted a paradigm which has shaped physiological practice for most of the twentieth century. ln this paper we examine how Bernards commitment to hypothetico-deductivism and determinism led to (a) his rejection of the theory of evolution; (b) his minima/ization of the role of clinical medicine and epidemiological studies; and (c) his conclusion (...) that experiments on nonhuman animals were, "entirely conclusive for the toxicology and hygiene of man". We examine some negative consequences of Bernardianism for twentieth century medicine, and argue that physio/ogy's continued adherence to Bernardianism has caused it to diverge from the other biological sciences which have become increasingly infused with evolutionary theory. (shrink)

The moral case for experimentation on animals rests both on the goods to be realized, the evils to be avoided thereby, and on the duty to respect persons and to secure them in the enjoyment of their natural moral rights. Some experimentation on animals presents no problems of justification as it involves no harm at all to the animals which are the subject of experiments and is such as to seek to achieve an advance in knowledge. Experiments on non-sentient animals, (...) like those on plant life, may harm the subjects but in ways that in themselves need raise no morally significant issues. Moral issues may arise if the subjects of experiments are members of an endangered species and for like reasons but not simply on account of the harm caused by the experiment to the subjects. Other experimentation on animals is to be justified solely in terms of its benefit to animals, even though it involves harm to the animals upon which experiments are performed. There are many poisons and diseases to which animals and not human beings are exposed which give rise to the need for experiments to determine effective therapies, treatments, or other remedies. Examples include annual rye grass toxicity, foot-and-mouth disease, the many fowl diseases, and so on. Human beings commonly have an interest in successfully experimenting to find effective remedies, either a financial interest as with farm animals, race horses and the like, amusement interest as with pets, or a concern not to have a species or variety become extinct. The moral case for such experiments may be strengthened by reference to such interests if they in turn have a moral basis, but generally it does not depend for its validity on this. Other experimentation that harms the animals involved is to be justified in terms of the benefits to be realized and evils lessened for persons by the knowledge and the use of the knowledge gained, where the knowledge is used to secure the enjoyment of their moral rights by persons. Much experimentation benefits both persons, contributing to the securing of their enjoyment of their moral rights, and animals which do not possess moral rights, and is to be morally justified on both counts. Obviously a great amount of experimentation occurs today which does not admit of justification along any of these lines, and hence, is such that it must be condemned as being morally wrong. (shrink)

We attribute the capability of imagination to the madman as to the scientist, to the novelist as to the metaphysician, and last but not least to ourselves. The same, apparently, holds for thought experimentation. Ernst Mach was the first to draw an explicit link between these two mental acts; moreover -in his perspective- imagination plays a pivotal role in thought experimentation. Nonetheless, it is not clear what kind of imagination emerges from Mach’s writings. Indeed, heated debates among cognitive scientists and (...) philosophers turn on the key distinction between sensory and cognitive imagination. Generally speaking, we can say that sensory imagination shares some processes with perception, cognitive imagination with the formation of belief. Both the vocabulary used in the literature on thought experiments and what I refer to as “Machian tradition” indicate imagination as a notion of central importance in the reasoning involved in thought experiments. However, most authors have really focused on sensory (in particular, visual) imagination, but have neglected the second kind. Moreover, some authors attribute to Mach the idea that it is visual imagery that is primarily at work in thought experiments. I claim another interpretation is possible, according to which Mach can be said to deal with cognitive imagination. The main aim of this paper is to retrace Mach’s original arguments and establish a connection with the cognitive literature on imagination. I will argue that imagination tout court could play a role in thought experimentation. Once imagination is seen as the key to the “cognitive black-box” of the thought experiment, we will have moved a step closer to a simulative imagining-based account of thought experimentation. (shrink)

Starting from the works by Aselli on the milky veins and Harvey on the motion of the heart and the circulation of the blood, the practice of vivisection witnessed a resurgence in the early modern period. I discuss some of the most notable cases in the century spanning from Aselli’s work to the investigations of fluid pressure in plants and animals by Stephen Hales. Key figures in my study include Johannes Walaeus, Jean Pecquet, Marcello Malpighi, Reinier de Graaf, Richard Lower, (...) Anton Nuck, and Anton de Heide. Although vivisection dates from antiquity, early modern experimenters expanded the range of practices and epistemic motivations associated with it, displaying considerable technical skills and methodological awareness about the problems associated with the animals being alive and the issue of generalizing results to humans. Many practitioners expressed great discomfort at the suffering of the animals; however, many remained convinced that their investigations were not only indispensable from an epistemic standpoint but also had potential medical applications. Early modern vivisection experiments were both extensive and sophisticated and cannot be ignored in the literature of early modern experimentation or of experimentation on living organisms across time. (shrink)

Recent scientific advances have indicated that it may be technically feasible to sustain human embryos in vitro beyond 14 days. Research beyond this stage is currently restricted by a guideline known as the 14-day rule. Since the advances in embryo culturing there have been calls to extend the current limit. Much of the current debate concerning an extension has regarded the 14-day rule as a political compromise and has, therefore, focused on policy concerns rather than assessing the philosophical foundations of (...) the limit. While there are relevant political considerations, I maintain that the success of extension arguments will ultimately depend on the strength of the justifications supporting the current 14-day limit. I argue that the strongest and most prevalent justifications for the 14-day rule—an appeal to individuation and neural development—do not provide adequate support for the limit of 14 days. I instead suggest that an alternative justification based on sentience would constitute a more defensible basis for embryo protection and that a consideration of such grounds appears to support an amendment to the current limit, rather than the retention of it. While these conclusions do not establish conclusively that the current limit should be extended; they do suggest that an extension may be warranted and permissible. As such, this paper offers grounds on which a reassessment of the 14-day rule may be justified. (shrink)

3.1 Experiments and causal analysis 3.2 The severity approach 3.3 Objectivist vs. Subjectivist approaches 3.4 “Low” vs. “high-level” hypothesis testing 3.5 Novelty and construct independence 4. External validity..

There is a familiar opposition between a ‘Scientific Revolution’ ethos and practice of experimentation, including experimentation on life, and a ‘vitalist’ reaction to this outlook. The former is often allied with different forms of mechanism – if all of Nature obeys mechanical laws, including living bodies, ‘iatromechanism’ should encounter no obstructions in investigating the particularities of animal-machines – or with more chimiatric theories of life and matter, as in the ‘Oxford Physiologists’. The latter reaction also comes in different, perhaps irreducibly (...) heterogeneous forms, ranging from metaphysical and ethical objections to the destruction of life, as in Margaret Cavendish, to more epistemological objections against the usage of instruments, the ‘anatomical’ outlook and experimentation, e.g. in Locke and Sydenham. But I will mainly focus on a third anti-interventionist argument, which I call ‘vitalist’ since it is often articulated in the writings of the so-called Montpellier Vitalists, including their medical articles for the Encyclopédie. The vitalist argument against experimentation on life is subtly different from the metaphysical, ethical and epistemological arguments, although at times it may borrow from any of them. It expresses a Hippocratic sensibility – understood as an artifact of early modernity, not as some atemporal trait of medical thought – in which Life resists the experimenter, or conversely, for the experimenter to grasp something about Life, it will have to be without torturing or radically intervening in it. I suggest that this view does not have to imply that Nature is something mysterious or sacred; nor does the vitalist have to attack experimentation on life in the name of some ‘vital force’ – which makes it less surprising to find a vivisectionist like Claude Bernard sounding so close to the vitalists. (shrink)

Le projet à l’origine de ce dossier thématique est celui d’une étude comparative de l’expérimentation telle qu’elle apparaît dans les sciences de la nature et dans les sciences humaines et sociales. Il illustre et prolonge les réflexions d’un séminaire de recherche sur le même sujet, organisé par Catherine Allamel-Raffin, qui s’est tenu pendant deux ans à l’université de Strasbourg grâce à un financement de la Misha. Les...