Cet article répond aux critiques de Latour selon lesquelles Canguilhem, vénérant la science, était incapable d’en écrire l’histoire. Je soutiens, au contraire, que Canguilhem a poursuivi une philosophie critique qui cherche les limites de diverses pratiques, y compris celles des rationalités et idéologies scientifiques. Bien qu’il défende l’efficacité d’une pratique médicale scientifiquement informée, il en identifie également les limites en interprétant les mouvements anti-médicaux comme des réponses aux échecs d’une médecine considérée comme infaillible parce que scientifique. Pour Canguilhem, la pratique (...) médicale doit être comprise en elle-même plutôt que considérée comme une application de connaissances scientifiques. En conséquence, il s’intéresse aux sciences dans leur rapport à la pratique médicale. Pour répondre en détail à l’accusation de Latour, cet article étudie la préoccupation fondamentale de la philosophie critique de Canguilhem. S’il s’agissait d’établir quelque vérité, valeur par excellence de la science selon Canguilhem, alors il semble que la critique serait valable. Mais en considérant attentivement l’histoire de ses projets et de ses réalisations telle que racontée dans son discours de réception de la médaille d’or du CNRS en 1987, cet article soutient au contraire que sa philosophie critique ne vénère pas la science, mais trouve son orientation ailleurs. En accordant une attention particulière à son intérêt constant pour l’erreur, et à sa distinction entre l’erreur intellectuelle et les essais et erreurs de la vie, je soutiens que sa philosophie critique s’intéresse en fin de compte à l’action et à la promotion du courage requis par la vie humaine. (shrink)

L’expression de « greffe de l’herméneutique sur la phénoménologie » utilisée par Ricœur a souvent été reprise pour caractériser la phénoménologie herméneutique ricœurienne ou aborder ces champs de la phénoménologie et de l’herméneutique à partir de l’exemple ricœurien. Or, on peut penser que cette expression a été mal comprise et, partant, a pu conduire à divers malentendus concernant l’approche ricœurienne dans son rapport à la phénoménologie et l’herméneutique. Si le terme de greffe induit et renvoie à une différenciation de (...) deux méthodes et domaines, au sens d’une méthode et d’un domaine qui s’ajouteraient et complèteraient une autre méthode et un autre domaine, c’est moins la différence entre phénoménologie et herméneutique qui est engagée que celle entre une origine phénoménologique de l’herméneutique ricœurienne et le projet d’une anthropologie philosophique. Il est caractéristique que cette visée ne soit pas prise en compte par des critiques se réclamant d’un ancrage et d’une expertise soit en phénoménologie soit en herméneutique, révélant alors certaines limitations dans une approche de la philosophie ricœurienne. (shrink)

Ricoeur’s reading of analytic philosophy is part of a philosophical plan that focuses on deepening his inquiry into various thematics, some theoretical in nature, others concerned with the history of philosophy. On the theoretical plane, Ricoeur’s interest in the analytic tradition is rooted in the problem of the relationship between language and the world; as regards the history of philosophy, he is interested in the shift from a transcendental philosophy to a contemporary philosophy that is concerned with the world of (...) experience and the actions of a fallible and capable human being. From this perspective, a possible way into a Ricœurian reading of analytic philosophy is through two authors: Ludwig Wittgenstein and Nelson Goodman. In both cases, Ricoeur does not so much oppose the approaches and results of an "analytic philosophy" to those of a "continental philosophy" as seek to renew his reflection on language, imagination, and reference. We can account for this evolution in two stages: first, we will focus on the comparison that Ricoeur makes between the philosophy of the later Husserl and the philosophy of the later Wittgenstein; second, we will reexamine Ricoeur’s reading of Goodman’s general theory of reference. Keywords: Analytic Philosophy, Imagination, Goodman, Language, Phenomenology, Reference, Wittgenstein. Résumé La lecture ricœurienne de la philosophie analytique sert un projet philosophique concentré sur l’approfondissement personnel d’un certain nombre de thématiques d’ordre théorique ou concernant l’histoire de la philosophie : sur le plan théorique, l’intérêt de Ricœur en direction de la tradition analytique s’ancre dans le problème de l’articulation entre le langage et le monde ; sur le plan d’un rapport à l’histoire de la philosophie, dans la question du passage d’une philosophie transcendantale à une philosophie contemporaine devant considérée de manière plus étroite le monde de l’expérience et des actions d’un homme faillible et capable. Dans cette perspective, une entrée possible dans une lecture ricœurienne de la philosophie analytique se joue à travers deux auteurs : Ludwig Wittgenstein et Nelson Goodman. Dans les deux cas, Ricœur confronte moins les approches et résultats d’une “philosophie analytique” à ceux d’une “philosophie continentale” qu’il ne cherche à renouveler sa réflexion sur le langage, l’imagination, et la référence. On pourra rendre compte de cette évolution à travers deux étapes : une première étape se concentrera sur la confrontation opérée par Ricœur entre la dernière philosophie de Husserl et la dernière philosophie de Wittgenstein ; lors d’une seconde étape, il s’agit de reconsidérer une lecture ricœurienne de la théorie générale de la référence de Goodman. Mots-clés: Goodman, Imagination, Langage, Phénoménologie, Philosophie analytique, Référence, Wittgenstein. (shrink)

Résumé Le cinéma peut être considéré comme un exemple particulièrement pertinent et instructif d’un discours et d’une pratique rapportables à chacun des trois grands domaines de l’imagination selon Ricœur – discours, articulation entre un niveau théorique et un niveau pratique, et imaginaire social. Tout en ayant pour objectif de se concentrer sur ce dernier niveau, une approche plus complète des notions de récit filmique et d’imaginaire social en venant de Ricœur requiert de traverser de nouveau les deux autres niveaux. Il (...) est notamment nécessaire de retrouver les termes d’une philosophie ricœurienne de l’imagination dans l’articulation entre mise en intrigue et représentation qui s’opère depuis Temps et récit et une approche ultérieure de la notion de récit filmique. Un rapport critique à l’imaginaire social et politique peut finalement être retrouvé à travers le cinéma. Il s’agit toutefois de comprendre le passage d’un positionnement critique hérité de la tradition philosophique à un mouvement critique interne aux pratiques cinématographiques: tout en prenant en compte la notion de récit, ce mouvement critique peut mettre en avant, de manière nouvelle, la notion d’image, contribuant à sa revalorisation au sein d’une philosophie de l’imagination. La dernière partie de cet article s’intéresse notamment au rapport privilégié entre cinéma et historicité. Mots-clés: Image, imaginaire social, historicité, mise en intrigue, récit filmique, représentation.Cinema can be considered a particularly relevant and instructive example of a discourse and practice that refer back to each of the three great domains of imagination identified by Ricœur—discourse, articulation between a theoretical level and a practical level, and the social imaginary. While the aim of this article is to focus on the third level, a more comprehensive approach to the ideas of cinematic narrative and social imagination, drawn from Ricœur, requires us to go through the other two levels again. It is particularly necessary to find the terms of a Ricœurian philosophy of imagination in the articulation between emplotment and representation, operative since Time and Narrative, and a later approach to the notion of cinematic narrative. A critical relationship to the social and political imaginary can eventually be found through cinema. But, it is a matter of understanding a transition from a critical stance inherited from the philosophical tradition to a critical movement internal to cinematic practices: while taking into account the notion of narrative, this critical movement can bring to the fore, in a new way, the notion of image, contributing to its reappraisal within a philosophy of imagination. The last section of the article is particularly interested in the special relationship between cinema and historicity. Keywords: Image, Social Imagination, Historicity, Emplotment, Cinematic Narrative, Representation. (shrink)

L’objectif de cet article est de revenir sur le concept de lecture dans _Temps et récit _de Paul Ricœur, à travers les notions de triple mimèsis et de refiguration, en lien avec un cheminement antérieur concernant la question de l’herméneutique et la tradition phénoménologique. Tout en étant tributaire des développements en herméneutique philosophique depuis Gadamer, la lecture, chez Ricœur, fonctionnerait comme un paradigme permettant de relier les plans de l’interprétation et de la réception constitutifs de l’expérience esthétique. Par-là se jouent (...) des analyses venant complexifier un cadre philosophique initial et rendant possible une extension du paradigme donné à des domaines non-verbaux ou non-linguistiques. Cet article s’articule autour de deux parties. Dans une première partie, il s’agit de préciser le cadre général de l’herméneutique ricœurienne, la réception qui a été faite de _Temps et récit_, et le caractère ouvert du rapport entre refiguration et temporalité. Dans une second... (shrink)

En général, un agent peut dire ce qu’il est en train de faire sans l’observer au préalable, et il possède une certaine autorité sur ce qu’il en dit. Partant de ce fait, Elizabeth Anscombe a soutenu que la connaissance qu’un agent a de ses actions intentionnelles est un «savoir pratique» (practical knowledge) «sans observation». Cette thèse a été abondamment commentée, critiquée et reprise depuis la publication d’Intention il y a bientôt 70 ans. Ce qui a plus rarement été abordé est (...) l’étonnant parallèle entre ce que dit Anscombe à ce sujet, et certaines descriptions sartriennes de la conscience d’un agent intentionnel. Cet article tâchera de montrer que les pensées respectives de ce drôle de couple philosophique convergent sur l’idée que nous avons la capacité de dire ce que nous sommes en train de faire sans observation ni réflexion préalable. En critiquant une certaine image de l’intériorité de l'esprit, leur objectif commun est de rendre compte de cette conscience de soi toute particulière qui permet aux agents de savoir ce qu’ils font dans et par cette action même. Comment faut-il comprendre le rapport entre ces deux approches ? Sont-elles complémentaires ? Concurrentes ? Nous considérons qu’une réponse simple et tranchée à ces questions n’est pas possible d’avance, exige une étude comparative relativement poussée. Notre hypothèse est que le savoir pratique d’un agent est indissociable d’une certaine expérience de l’engagement pratique dans le monde que décrit Sartre. (shrink)

En général, une personne sait ce qu’elle pense, veut, ou ressent, sans avoir besoin pour cela de s’appuyer sur des observations d’elle-même. En ce sens, la connaissance de soi semble bénéficier d’un privilège par rapport à la connaissance d’autrui, celui de pouvoir apparaître comme vraie sans être fondée sur l’observation et l’inférence. Ce privilège se nomme, après Wittgenstein, l’« autorité de la première personne ». Pour expliquer ce phénomène, la métaphysique traditionnelle a postulé, à l’instar du cogito cartésien, que (...) le sujet aurait une sorte d’accès direct à son intériorité que ne peut avoir autrui. Or, la plupart des philosophes contemporains rejettent l’idée d’intériorité « privée », mais ils ne s’accordent cependant pas sur l’explication qui devrait la remplacer. Ce chapitre se concentre sur la solution que Richard Moran apporte à ce problème. Moran reprend la thèse sartrienne selon laquelle pour savoir et dire ce que je pense, veux, ou vais faire, je suis obligé de me décider, de m’engager plutôt que de m’observer. En ce sens, soutient Moran, le trait distinctif de la connaissance de soi en première personne n’est pas tant un privilège qu’une responsabilité à assumer. Mais pour s’engager de façon responsable, ne faut-il pas chercher d’abord à se connaître ? Nous considérons la force de cette objection, soulevée par Ferdinand Alquié contre Sartre, et tâchons d’y répondre. Ce faisant, notre but est de montrer en quoi l’engagement d’une personne exige un rapport à soi sans équivalent dans ses rapports à autrui. (shrink)

Hume recourt régulièrement à la métaphore selon laquelle nous projetons des valeurs sur le monde du fait des émotions que nous éprouvons. Cette métaphore projectiviste semble impliquer la non-existence des valeurs, et l’impossibilité d’une connaissance morale. Dans cet article, j’essaie de montrer que ces implications sont loin d’être évidentes, et qu’une lecture réaliste de Hume est également possible, qui permet notamment de rendre compte du rapport complexe que Hume entretient avec le rationalisme moral en particulier, et avec la connaissance (...) des valeurs de façon plus générale. (shrink)

How do we know ourselves? When it comes to our states of mind, it might seem that self-knowledge enjoys a privilege: I know what I'm thinking because I have immediate access to my mind. Inspired by Sartre, two American philosophers, Richard Moran and Charles Larmore, have argued that this idea fails to account for our singular relationship with our own minds. In addition to knowing ourselves through theoretical reflection, we are also capable of practical reflection. We can answer the question (...) of what we think in a practical way: through a decision or a commitment, rather than a self-interpretation. But what is the relationship between these two types of self-reflection? What should we do when they conflict? This book seeks to answer these questions. In so doing, it shows the importance of another path to self-knowledge hitherto left aside by analytic authors: phenomenological reflection on our experience of the world. -/- Comment se connaît-on soi-même ? Concernant nos états d’esprit, il peut sembler que la connaissance de soi jouisse d’un privilège : je sais ce que je pense parce que j’ai un accès immédiat à mon esprit. S’inspirant de Sartre, deux philosophes américains, Richard Moran et Charles Larmore, ont soutenu que cette idée ne rend pas compte de notre rapport singulier à notre propre esprit. En plus de se connaître par une réflexion théorique, on est aussi capable d’une réflexion pratique. On peut répondre de façon pratique à la question de savoir ce qu’on pense : par une décision ou un engagement, plutôt qu’une interprétation de soi. Mais quel est le rapport entre ces deux types de réflexion sur soi ? Que faire lorsqu’elles entrent en conflit ? Ce livre cherche à répondre à ces questions. Ce faisant, il montre l’importance d’une autre voie vers la connaissance de soi jusqu’à présent laissée de côté par les auteurs analytiques : la réflexion phénoménologique sur notre expérience du monde. (shrink)

Charles Renouvier se bat contre les mystères et la métaphysique en utilisant la méthode scientifique. Il appuie son néocriticisme sur l'esprit de la science. Il n'omet pas d'étudier les premiers principes des sciences, les notions de phénomène et de loi, les catégories. Il articule son phénoménisme entre les catégories de relation, d'où découle l'absurdité de l'infini actuel, et de personne, toute chose étant par le biais de représentations. Il use des principes de relativité et de contradiction, propose un classement des (...) sciences, prenant en compte ses principes et posant la critique comme tronc commun des sciences. Il voit l'objet des mathématiques dans le rapport du multiple à l'un, et le nombre comme un tout d'unités. Sa loi du nombre lui permet de sortir des antinomies kantiennes, de penser les nombres négatifs et fractionnaires. Il analyse les concepts élémentaires de la géométrie, il présente les enjeux du calcul des probabilités et se positionne par rapport aux géométries imaginaires, tout cela en vue de débarrasser les mathématiques de toute métaphysique. Il fait valoir l'hypothèse scientifique dans les sciences expérimentales, s'interroge sur les notions de matière et de force. Considérant la place de la liberté et de la volonté en l'homme, il y voit une différence spécifique d'avec l'animal. Il montre le lien entre croyance et savoir, et il milite pour une religion raisonnée et un progrès moral."--P. [4] of cover. (shrink)

Introduction Nous aborderons ici le problème de l?intentionnalité des sentiments et du statut de leurs corrélats, les valeurs. La thèse « standard » en la matière, que l?on trouve aussi bien chez Brentano que chez Husserl, avec néanmoins des nuances significatives sur lesquelles nous aurons à revenir, veut que ces actes de l?affectivité s?édifient sur la base des représentations, considérées comme les conditions de l?apparaître en général. Pour Brentano, tout acte psychique est ou suppose une représentation comme rapport à (...) un objet distinguant les phénomènes psychiques des phénomènes physiques. Les phénomènes psy­chiques se distribuent, on le sait, en représentations, jugements et émotions, et la représentation sert de présupposition et de motivation aux deux autres types d?actes. Les actes de représentation sont indépendants, alors que les actes de jugement et d?émotion (amour et haine) en sont dépendants. Ce n?est que sur la base d?une présentation initiale d?un quelque chose, qu?un juge­ment ou une appréciation peuvent advenir. Le jugement et l?appréciation portent par conséquent sur les « choses » présentées dans l?acte de la repré­sentation, qui donne accès à un contenu en général. Il semble que Husserl conserve un schéma similaire, du moins en ce qui concerne les actes affec­tifs, car l?on sait qu?il récuse la thèse générale de la présupposition de la représentation en ce qui. (shrink)

Le tournant du XVIIe au XVIIIe siècle est une période décisive pour l’histoire de la chimie qui passe de la reconnaissance institutionnelle à la contestation de son fondement théorique, pour apparaître au final comme la seule partie de la Physique à pouvoir prétendre atteindre la « vérité certaine ». Ce qui se joue alors n’est rien de moins que la redéfinition de ses principes, à savoir son socle de vérités sur lequel s’appuie la science chimique. Cette période est en fait (...) la dernière étape de l’évolution du rapport entre les deux dimensions – théorique et pratique – dans lesquelles se déploie la chimie, qui a vu, par le développement de l’usage des principes dits seconds, l’ensemble des principes chimiques entrainé vers un réalisme empirique, ayant pour effet d’ôter de la chimie toute cohérence théorique. Aussi l’apparition du mécanisme – pas plus celui de Boyle – n’est-il en réalité responsable du bouleversement que connaît la chimie ; elle n’est pas davantage responsable de sa régénération au tout début du XVIIIe siècle. La conscience de la faiblesse théorique de la chimie va devenir pour elle promesse de vigueur théorique sur la base de ce qui représente sa force : l’expérience. À la suite de la perte de ce qui fut certitude, le chimiste devient un être à ré-instruire. Un chimiste tel que Samuel Cottereau Du Clos illustre parfaitement le passage d’une science chimique comme connaissance des principes à une chimie comme science cette fois du vraisemblable. (shrink)

The medical profession contains five “spheres of morality”: clinical care, clinical research, scientific knowledge, population health, and the market. These distinct sets of normative commitments require physicians to act in different ways depending on the ends of the activity in question. For example, a physician-scientist emphasizes patients’ well-being in clinic, prioritizes the scientific method in lab, and seeks to maximize shareholder returns as a board member of a pharmaceutical firm. Physicians increasingly occupy multiple roles in healthcare and move between them (...) frequently, creating the possibility of conflict between the ethical obligations of their various roles. This paper examines the entire moral landscape of medicine through the lens of role morality. It develops a novel framework that helps physicians recognize how their moral commitments depend on the nature and context of the situation, clarifies ethical conflicts that physicians face, and concludes with ideas for resolving these conflicts. (shrink)

Pascal’s wager has to face the many gods objection. The wager goes wrong when it asks us to chose between Christianity and atheism, as if there are no other options. Some have argued that we’re entitled to dismiss exotic, bizarre, or subjectively unappealing religions from the scope of the wager. But they have provided no satisfying justification for such a radical wager-saving dispensation. This paper fills that dialectical gap. It argues that some agents are blameless or even praiseworthy for ignoring (...) all but one religion as they face the wager. The argument leads us to multiple Pascals: a Jewish one, a Christian one, a Muslim one, and more. (shrink)

This paper is an attempt to lay out a meta‐ethical position that is inspired by the framework of Wittgenstein's later philosophy. To achieve this goal, this paper is divided into two parts. First, I explore recent attempts to tie Wittgenstein's epistemology in On Certainty to moral epistemology. I argue that there can be a meaningful parallel drawn between the epistemic certainties discussed in On Certainty and what I consider to be moral certainties. These moral certainties are unjustified fundamental moral attitudes (...) that underlie our moral practices. Then, I show how the debate over moral certainty has branched into two directions. One direction presents the concept of moral certainty as a naturalistic concept. On this reading, moral certainties transcend time and place since they are rooted in our natural tendencies to act or not act in certain ways. The other direction presents moral certainty as a distinctly relativistic concept. On this reading, we have our moral certainties because we belong to communities that agree on these certainties. In the second section, I argue that we have both natural, universal certainties and localized, relative certainties. I also argue that our localized certainties are constrained by non‐moral facts about ourselves and about the world. To make this argument, I rely on Wittgenstein's concept of “general facts of nature.” The result of the paper is a meta‐ethical position that can be located in between moral relativism and moral realism. (shrink)

In this article, I explore how the ideas of French philosopher Emmanuel Levinas offer insights into a debate often held today in the field of corporate governance, concerning the relative merits of statutory and voluntary approaches to the regulation of business. The philosophical position outlined by Levinas questions whether any rule-based systematisation of ethical responsibility, either statutory or voluntary, can ever equate to a genuine responsibility for the other person. I reflect on how various authors have adapted Levinas’s philosophy to (...) form a critique of bureaucracy and rule following in business, and the lack of ethical authenticity in corporate codes. However, this article also considers the question of whether a theoretical separation can be made between an ethical responsibility based on sensibility (as is suggested by Levinas) and a rational conceptualisation of how one is required to act. Considering the difficulty of disentangling these notions of ethics, I return to the problem of corporate governance and suggest an approach to stakeholder conflict based on mediation and dialogue, which rules out neither principles of conduct nor an openness of responsibility to the Other. (shrink)

I argue that high level causal relationships are often more fundamental than low level causal relationships. My argument is based on some general principles governing when one causal relationship will metaphysically ground another—a phenomenon I term derivative causation. These principles are in turn based partly on our intuitive judgments concerning derivative causation in a series of representative examples, and partly on some powerful theoretical considerations in their favour. I show how these principles entail that low level causation can derive from (...) high level causation, and in particular that neural causation can derive from mental causation. I then draw out several important consequences of this result. Most immediate among these are the implications the result has for aspirations to reduce high level causation to its low level counterpart. But the result also bears on the possibility of downward causation, the relationship between counterfactuals and causation, and the idea—familiar from both the literature on the exclusion problem and the literature on proportionality constraints on causation—that causal relationships at different levels compete for their existence. (shrink)

Recently there has been a growing literature on the concept of moral certainty. This concept, which is inspired by Wittgenstein’s reflections in On Certainty, is most prominently argued for by Nigel Pleasants. Pleasants contends that there is a meaningful parallel to be drawn between the epistemic certainties discussed by Wittgenstein and moral certainties. These moral certainties are unreflective, non-propositional, and show in the ways that we act. In addition, these certainties cannot be doubted by a reasonable moral agent. In a (...) recently published article, Fairhurst is critical of Pleasants’ account. Fairhurst argues that there are problems with Pleasants’ example of a moral certainty, 'it is wrong to kill innocent non-threatening people'. Fairhurst appeals to euthanasia as an example of when a reasonable person could meaningfully doubt that it is wrong to kill innocent, non-threatening people. If this is a certainty, then a doubt such as this should not be possible. In addition, he argues that Pleasants’ claim that moral certainties are natural is not well substantiated. In this article, I attempt to defend an account of moral certainty against Fairhurst’s criticisms. I divide his criticisms into two parts. His first set of criticisms deal with Pleasants’ example of a moral certainty. I argue that some of his criticisms are inconsistent while others can be addressed by making a small amendment to Pleasants’ account. His second criticism deals with Pleasants’ claim that moral certainties are natural. In order to address this criticism, I appeal to Machery’s Nomological Account of human nature and use it as a basis that allows us to consistently make the claim that there are natural moral certainties. (shrink)

As G. A. Cohen’s camping trip argument shows, community is an important value. But is there anything particularly socialist about it? Critics suggest not. Jason Brennan argues that we don’t need socialist institutions to secure community; capitalist ones will do just fine. Louis-Philippe Hodgson argues, in a similar spirit, that we don’t need explicitly socialist principles to secure community; standard-issue liberal egalitarian ones (like Rawls’s) suffice. But these critics are mistaken. Pace Brennan, I show that capitalism inevitably runs roughshod over (...) community. Pace Hodgson, I show that Rawls’s justice as fairness cannot, absent explicitly socialist supplementation, adequately protect community. In sum, I show that advocates of community must also, and for that reason, be advocates for distinctively socialist principles and institutions. Or, in a slogan: no community without socialism. (shrink)

Suppose that a young athlete has just become quadriplegic. He expects to live several more decades, but out of self‐interest he autonomously chooses to engage in physician‐assisted suicide (PAS) or voluntary active euthanasia (VAE). Some of us are unsure whether he or his physician would be acting rightly in ending his life. One basis for such doubt is the notion that persons have dignity in a Kantian sense. This paper probes responses that David Velleman and Frances Kamm have suggested to (...) the question of whether participating in PAS or VAE to benefit oneself, as the young man might, respects the dignity of persons, specified in an orthodox Kantian way. Velleman claims that it does not, while Kamm insists that, in certain circumstances, it does. I argue against Kamm's position. I go on to contend that while orthodox Kantianism might provide a basis for moral concern regarding the case of the young quadriplegic, it suffers from two serious shortcomings. First, it implies that terminally ill patients are wrong to request VAE or engage in PAS to avoid intense suffering, at least when this suffering has not yet overwhelmed their reason. Second, orthodox Kantianism implies that it is wrong for physicians to withdraw such patients from life‐sustaining treatments, even if they request it. To remedy these shortcomings, I sketch an unorthodox Kantian account of respect for the dignity of persons. This account promises to capture the idea that it would be morally problematic for doctors to help the young quadriplegic to die, but to avoid the shortcomings of an orthodox Kantian account. (shrink)

It is our pleasure to introduce this special issue, devoted to the topic of worship in Jewish analytic theology. Many of the papers published here were presented at one of two summer workshops we ran as part of the John Templeton Foundation sponsored project, “Worship: A Jewish Philosophical Investigation”.

This article offers a reinterpretation of the origins and character of the so-called ‘Cambridge School’ in the history of political thought by reconstructing the intellectual background to J.G.A. Pocock's 1962 essay ‘The History of Political Thought: A Methodological Enquiry’, typically regarded as the first statement of a ‘Cambridge’ approach. I argue that neither linguistic philosophy nor the celebrated work of Peter Laslett exerted a major influence on Pocock's work between 1948 and 1962. Instead, I emphasise the importance of Pocock's interest (...) in the history of historiography and of his doctoral supervisor, Herbert Butterfield. By placing Pocock's intellectual development in these contexts, I suggest, the autonomy of diverse versions of the ‘Cambridge’ approach can more readily be perceived. (shrink)

The Voluntary Simplicity Movement can be understood broadly as a diverse social movement made up of people who are resisting high consumption lifestyles and who are seeking, in various ways, a lower consumption but higher quality of life alternative. The central argument of this paper is that the Voluntary Simplicity Movement or something like it will almost certainly need to expand, organise, radicalise and politicise, if anything resembling a degrowth society is to emerge in law through democratic processes. In a (...) sentence, that is the 'grass-roots' or 'bottom up' theory of legal and political transformation that will be expounded and defended in this paper. The essential reasoning here is that legal, political and economic structures will never reflect a post-growth ethics of macro-economic sufficiency until a post-consumerist ethics of micro-economic sufficiency is embraced and mainstreamed at the cultural level. (shrink)

Of all Plato’s dialogues, the Parmenides is notoriously the most difficult to interpret. Scholars of all periods have disagreed about its aims and subject matter. The interpretations have ranged from reading the dialogue as an introduction to the whole of Platonic metaphysics to seeing it as a collection of sophisticated tricks, or even as an elaborate joke. This work presents an illuminating new translation of the dialogue together with an extensive introduction and running commentary, giving a unified explanation of the (...) Parmenides and integrating it firmly within the context of Plato's metaphysics and methodology. Scolnicov shows that in the Parmenides Plato addresses the most serious challenge to his own philosophy: the monism of Parmenides and the Eleatics. In addition to providing a serious rebuttal to Parmenides, Plato here re-formulates his own theory of forms and participation, arguments that are central to the whole of Platonic thought, and provides these concepts with a rigorous logical and philosophical foundation. In Scolnicov's analysis, the Parmenides emerges as an extension of ideas from Plato's middle dialogues and as an opening to the later dialogues. Scolnicov’s analysis is crisp and lucid, offering a persuasive approach to a complicated dialogue. This translation follows the Greek closely, and the commentary affords the Greekless reader a clear understanding of how Scolnicov’s interpretation emerges from the text. This volume will provide a valuable introduction and framework for understanding a dialogue that continues to generate lively discussion today. (shrink)

New and experienced psychotherapists alike can find themselves overwhelmed by an ethical quandary where there doesn't seem to be an easy solution. This book presents positive ethics as a means to overcome such ethical challenges. The positive approach focuses on not just avoiding negative consequences, but reaching the best possible outcomes for both the psychotherapist and the client. The authors outline a clear decision-making process that is based on three practical strategies: the ethics acculturation model to help therapists incorporate personal (...) ethics into their professional roles, the quality enhancement model for dealing with high-risk patients who are potentially harmful, and ethical choice-making strategies to make the most ethical decision in a situation where two ethical principles conflict. Throughout the decision-making process, psychotherapists are encouraged to follow four basic guidelines: Focus on overarching ethical principles Consider intuitive, emotional, and other nonrational factors Accept that some problems have elusive solutions Solicit input from colleagues and consultation groups Numerous vignettes illustrate how to apply positive ethics to many different ethical challenges that psychotherapists will likely encounter in practice. (shrink)

This chapter contains sections titled: What Are Fundamental Principles of Justice? Justice, Human Needs and Moral Capacities The Social Role of a Conception of Justice Justice and the Human Good Methodological Remarks Notes.

This paper explores the Australian community’s reaction to the deportation of unvaccinated tennis star, Novak Djokovic, in the lead up to the 2022 Australian Open. The analysis interprets the community’s hostile reaction to Djokovic by understanding community as both a structural and dynamic concept and, even more so, how fluid, evolving macro influences of community or group identification can intensify the demands of individuals to compromise for the common good based on ingrained expectations of the community. To do this, Norbert (...) Elias’ concepts of figurations and ‘we-they’ group identities are used to help highlight the link between structural and dynamic theories of community and identity. This study also outlines how ‘what is fair’ lies in pre-existing community rules and conventions being influenced by often momentary factors that impact and often change forms of group identity. These changes can be temporary or long-lasting and are driven by macro influences such as COVID-19 that can intensify existing community tensions. Throughout the analysis, it becomes clear that community’s response to Djokovic was not only fair, but a logical manifestation of community. (shrink)

Folk is an analog foundation in a digital world. Phenomenology is a big word about a small, impossible task: trying to imagine the real. This book describes this task in relation to its foundation. Most of all, 'Folk phenomenology' is a defense of the integrity and sufficiency of art--thinking, feeling, living, dying. In short, being in love."--Back cover.

In this paper we propose the multiple complex systems approach for assessing domain-general complex problem-solving skills and its processes knowledge acquisition and knowledge application. After defining the construct and the formal frameworks for describing complex problems, we emphasise some of the measurement issues inherent in assessing CPS skills with single tasks. With examples of the MicroDYN test and the MicroFIN test, we show how to adequately score problem-solving skills by using multiple tasks. We discuss implications for problem-solving research and the (...) assessment of CPS skills in general. (shrink)

This article probes the voucher program from an ethical perspective. It focuses mainly on an issue of inequity. A disparity exists in US kidney transplantation. Although African-Americans suffer far higher rates of ESRD than whites, African-Americans are much less likely than whites to get a transplant. The article explores the voucher program in light of this disparity. It motivates the view that, at least in the short term, more whites than African-Americans are likely to take advantage of the voucher program. (...) The program is, thus, likely to increase the gap in transplantation rates between the two groups. If this is correct, what impact does it have on the moral acceptability of the program? (shrink)

O’Donohue has identified 37 criticisms of the American Psychological Association’s Ethical Principles of Psychologists and Code of Conduct (Ethics Code), although many of his criticisms go far beyond what is found written in the APA Ethics Code, to include the process of adjudicating ethics complaints by the American Psychological Association Ethics Committee, and the process by which the Ethics Code was developed. The authors claim that a major shortcoming of O’Donohue’s article is that he adopted an unrealistically expansive role for (...) the Ethics Code that was not clearly linked to furthering the goals of the ethics code revision. (shrink)

In reinforcement learning, a decision maker searching for the most rewarding option is often faced with the question: What is the value of an option that has never been tried before? One way to frame this question is as an inductive problem: How can I generalize my previous experience with one set of options to a novel option? We show how hierarchical Bayesian inference can be used to solve this problem, and we describe an equivalence between the Bayesian model and (...) temporal difference learning algorithms that have been proposed as models of RL in humans and animals. According to our view, the search for the best option is guided by abstract knowledge about the relationships between different options in an environment, resulting in greater search efficiency compared to traditional RL algorithms previously applied to human cognition. In two behavioral experiments, we test several predictions of our model, providing evidence that humans learn and exploit structured inductive knowledge to make predictions about novel options. In light of this model, we suggest a new interpretation of dopaminergic responses to novelty. (shrink)